L’eau doit être une source de vie et non pas une source de conflit.
Chaque année, je préside au Sénat un colloque sur l’hydro-diplomatie pour que l’eau soit facteur de paix plutôt que de conflit entre les nations.
Ces événements, co-organisés avec Fadi Comair, président de Medurable et du Programme hydrologique intergouvernemental de l’UNESCO, ont toujours réunis des centaines de participants internationaux, dont de nombreux ministres (et anciens ministres), ambassadeurs et experts de la gestion de l’eau, la technologie devant être l’alliée de la diplomatie.
Le premier colloque fut consacré à l’Oronte en 2015, puis nous avons successivement traité du Jourdain, du bassin du Nil, du Tigre & de l’Euphrate.
Cette année, nous avons consacré nos travaux au bassin méditerranéen et, pour la troisième année consécutive, au bassin du Nil pour constater des progrès majeurs dans les discussions entre trois pays riverains : le Soudan, l’Éthiopie et l’Égypte. A l’heure où l’immense barrage éthiopien de la Renaissance va devenir opérationnel, les tensions semblent retombées, grâce au dialogue constant entre les protagonistes.
Ce 20 janvier, notre colloque hydro-diplomatie s’est tenu avec la participation des ambassadeurs en France des trois pays concernés par le partage des eaux du Nil : M. Ehab Badawi (Égypte) ; M. Henok Teferra Shawl (Éthiopie) ; M. Daffa-Alla Ali-Osman (Soudan).
Ces trois ambassadeurs ont impressionné l’assistance par leur approche en bonne intelligence d’enjeux extrêmement sensibles, se qualifiant mutuellement de frères.
En effet, depuis quelques mois, les échanges se sont intensifiés sous l’impulsion de plusieurs pays qui ont joué un rôle de médiateur, en particulier les États-Unis. Un accord devrait être conclu à Washington, fin janvier, concernant la phase de remplissage du barrage et la gouvernance des eaux du Nil.
Si les ambassadeurs se sont exprimés sans difficulté publiquement à un moment critique des discussions entre leurs pays, c’est que notre colloque se veut être un lieu où politiques, diplomates, experts peuvent échanger librement sans conséquences. Un lieu où le dialogue et l’écoute prennent le pas sur les postures officielles pour alimenter les réflexions.
En conclusion du colloque, Christian Cambon, président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat s’est félicité que le palais du Luxembourg soit à ce titre un lieu de paix, de dialogue et de concertation.
Un beau succès pour un événement qui relève de la diplomatie informelle.
Olivier CADIC
Sénateur représentant les Français établis hors de France,
Secrétaire de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées
Vice-président de la Délégation sénatoriale aux entreprises