TomArt vient de clôturer une exposition réussie à l’Atelier des Capucins de Mons, ce qui nous offre l’occasion d’aller à la rencontre de ce Lillois venu s’installer près de Charleroi il y a une dizaine d’années et qui s’est fait connaître par des œuvres géométriques et abstraites dont l’inspiration le rattache à l’Op art (art optique). Comme ses illustres prédécesseurs, Victor Vasarely ou Jesus-Rafael Soto, Thomas joue sur les formes et les couleurs pour façonner le regard des spectateurs.
Sur le plan technique il utilise des clairs obscurs pour donner l’illusion d’une troisième dimension. « Le foncé éloigne, le clair rapproche le regard » nous dit-il. À partir d’une ou deux couleurs principales il va être capable de créer d’autres couleurs et d’autres formes.
Son art n’est pas politique à proprement parler et ne cherche pas à orienter le spectateur qui, au contraire, est placé librement face à des œuvres dotées d’un grand pouvoir d’évocation.
L’évasion permise par l’art abstrait
« Il y a plus d’évasion possible avec l’art abstrait. Il possède un plus grand pouvoir d’évasion, car chacun peut imaginer quelque chose. Stimuler l’imagination des gens, ne pas donner une direction, permettre une appropriation, l’idée est de ne pas manipuler ».
TomArt
Voilà le credo général d’un artiste qui a fait ses classes par lui-même et se revendique autodidacte.
Une vision démocratique de l’art accessible à tous est sous-jacente à son travail
« L’art doit être accessible, pas élitiste, laisser les gens se l’approprier et aller contre l’élitisme ».
TomArt
En s’installant en Belgique et en multipliant les expositions, il a trouvé un pays dans lequel l’art fait partie intégrante de la culture et la relative étroitesse du pays par rapport à la France voisine ne l’effraie pas. Il y trouve les lieux d’art très accessibles en général. TomArt invite d’ailleurs tout un chacun à pousser les portes des galeries d’art pour découvrir le travail des artistes.
« Un néophyte ne doit pas avoir peur de ne pas être à sa place ou ne doit pas avoir peur de ne pas comprendre. Certains artistes ne cherchent pas forcément d’ailleurs a être compris et n’ont pas d’objectifs très nets. Dans une galerie il ne faut pas hésiter à poser des questions »
TomArt
S’il y a peu d’éléments politiques dans son œuvre qui est indemne des peurs de l’époque (guerre en ukraine, péril sur la planète, post confinement…), il revendique néanmoins de permettre au spectateur de s’évader.
Une inspiration qui se nourrit d’expériences humaines
Ce grand amateur d’astronomie trouve ainsi dans l’étude des astres et des galaxies une échappatoire vis-à-vis des réalités terrestres mais aussi une gamme de lumières étendue en même temps que le spectacle de l’infini.
Dans les mille et une choses qui l’inspirent, il y a toutes les rencontres qui forment autant de traits d’union. Une exposition à Bruxelles et une rencontre a ainsi généré l’exposition de Mons et TomArt n’a donc rien d’un solitaire, loin de ce stéréotype, largement fallacieux, du créateur solitaire et coupé du monde. Lui revendique d’ailleurs des inspirations multiples dont la plupart « ne sont pas toujours conscientes ». « On va puiser dans la rue, au cinéma une influence qui ne se matérialisera pas tout de suite. L’inspiration c’est une multitude de choses imbriquées les unes dans les autres et qui vont se mélanger, s’assembler avec le temps ».
Parmi les artistes majeurs qu’il aime citer, Carlos Cruz-Diez occupe une place spécifique. Il joue avec l’interaction des couleurs et leur entrelacement pour créer de la beauté ou de l’étrangeté parfois. Une référence pour TomArt.
L’artiste est aussi contraint de vivre avec son temps. Le champ artistique est fait de forte concurrence et TomArt doit, comme beaucoup d’autres, assurer aussi la promotion de ses œuvres sur les réseaux sociaux.
Thomas possède son site internet, sa page Instagram ou Facebook. Les réseaux sociaux étant « le passage obligé pour les artistes pour fédérer, créer de l’attention, montrer de nouvelles créations« .
Il aime particulièrement exposer en duo et croiser les disciplines. Ce qu’il a fait à Mons avec Hélène Soete, une créatrice qui utilise le verre et crée des bouteilles de toutes formes et couleurs.
Il exposera bientôt en avril à Pont-à-Celles, sa commune de résidence, et nous vous recommandons son exposition où il aura carte blanche pour présenter de nouvelles œuvres et de nouveaux prototypes. Un artiste à suivre, créatif et indépendant.
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