Quand on part en expatriation, c’est souvent pour le meilleur mais parfois c’est aussi pour le pire. Tom Félix, ancien cadre au sein du groupe Veolia, diplômé en aquaculture et biologie marine, était parti en Malaisie pour ouvrir un restaurant. Mais depuis le 09 aout 2023, il croupit dans les geôles du pays. Alors que son procès doit se tenir ce 16 juin, sa famille en appelle à Emmanuel Macron. Il risque la peine de mort.
Détention de Cannabis
Sur le point d’ouvrir un restaurant, il a été arrêté le 9 août 2023, sur cette île malaisienne pour détention et trafic de stupéfiants.
Sur la base d’un renseignement, la police est entrée dans l’appartement qu’il partageait avec son associé, sur l’île de Langkawi. Dans les parties communes, elle a trouvé 800 g de cannabis – elle a d’abord annoncé 400 g et parle de 2 kg aujourd’hui. Son colocataire, avec qui il montait un projet de restauration, a eu beau dire que la drogue lui appartenait, le Français a été arrêté.
Depuis, il croupit à la prison de Perlis, sur le continent. Au-delà de cet enfer carcéral, il risque la peine de mort, dans un pays, monarchie constitutionnelle, où la justice fait preuve de plus de sévérité envers les étrangers : sur l’ensemble des détenus condamnés à mort, 44 % seraient de nationalité étrangère.
En avril, la Malaisie, qui applique un moratoire sur les exécutions capitales depuis 2018, a abrogé une loi rendant automatique l’application de la peine de mort pour 11 crimes, dont le trafic de drogue, en redonnant aux juges leur pouvoir discrétionnaire. « Cette réforme est une étape cruciale pour réviser les failles de notre système pénal », a estimé Katrina Jorene Maliamov, à la tête d’Amnesty International dans ce pays d’Asie du Sud-Est, qui compte 33 millions d’habitants. Le roi et les gouverneurs y disposent d’un droit de grâce.
Emmanuel Macron en Asie
Alors que le Président de la République entame ce lundi une tournée en Asie, les parents de Tom espèrent maintenant rencontrer le président Emmanuel Macron, qui se rendra à Singapour, en fin de semaine lors du Dialogue Shangri-La, sommet annuel sur la sécurité et la défense. En effet, sa mère Sylvie Félix, comme son mari, sont enseignants au Lycée français de Singapour.
Ces derniers, qui ont rencontré l’ambassadeur de France en Malaisie, début mai, ont interpellé la chancellerie à Paris, ainsi que de nombreux élus. « Nous remercions l’ambassade pour la protection consulaire, mais elle est limitée et inefficace pour le cas de Tom et nous déplorons qu’ils n’entendent pas qu’il faut intervenir plus fermement », a encore déclaré Mme Félix à l’AFP.
104 années de prison ?
Car si Tom Félix ne sera peut-être pas exécuté en cas de condamnation, il risque tout de même 104 années de détention cumulées, 54 coups de bâton et une amende de 27 000 euros.
S’il est condamné pourra-t-il bénéficier d’une procédure de transfèrement ? Rien n’est moins sûr ! Pourtant les conditions de détention sont épouvantables en Malaisie.
Pour soutenir, la famille sachez que ses proches ont créé une cagnotte sur Helloasso pour faire face aux frais d’avocats. Une page Facebook, Free Tom Felix, a lancé l’alerte et informe régulièrement sur ce « passionné d’écologie et de biologie marine », qui vit ce cauchemar et risque sa vie en Malaisie.
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