“Suisse Secrets”, le Crédit Suisse héberge des comptes d’origines criminelles

“Suisse Secrets”, le Crédit Suisse héberge des comptes d’origines criminelles

Lundi 21 février, une enquête commise par une cinquantaine de médias internationaux a révélé la façon dont la banque helvétique Crédit Suisse héberge depuis des années des clients peu recommandables. 

Dictateurs, espions, réseaux criminels, mafias… Les noms des riches clients du Crédit Suisse font froid dans le dos. Dans l’enquête réalisée par 152 journalistes venant de trente-neuf pays différents, la banque est accusée d’avoir traité des comptes d’origines criminelles ou illicites entre 1940 et la fin des années 2010. 

La plupart des noms répertoriés sont issus des pays en voie de développement en Afrique, au Moyen-Orient ou encore en Asie, comme le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev, le roi de Jordanie Abdallah II ou encore Bidzina Ivanichvili, un oligarque géorgien réputé pour tirer les ficelles du pouvoir. 

La non-réponse du Crédit Suisse 

A ce jour, la banque n’a pas encore répondu aux questions des journalistes mais s’est défendue en assurant que “90% des comptes concernés sont aujourd’hui clôturés, dont plus de 60% avant 2015. [La banque] “exerce ses activités dans le respect de toutes les lois et réglementations mondiales et locales applicables”. 

Seulement, d’après les médias à la genèse de l’investigation, les pratiques révélées ont toujours cours et impliquent l’état major du Crédit Suisse.  

Le fleuron bancaire helvétique n’en est pas à son premier scandale. L’année 2021 a déjà été lourde avec les différents scandales de corruption, et la démission de son président Antonio Horta-Osório pour manque au respect des règles sanitaires à plusieurs reprises. 

Crédit Suisse à Zurich, Suisse – Roland zh

L’origine de l’enquête 

L’investigation a duré plus d’un an et prend sa source lorsque le média allemand Süddeutsche Zeitung a reçu des informations sur plus de 18 000 comptes bancaires gérés par la banque helvétique Crédit Suisse pendant plus de soixante-dix ans. De là, un consortium de journalistes internationaux s’est créé afin d’éplucher et de comprendre les rouages du dossier. 

Si la source de la fuite d’information tient à rester secrète, elle a expliqué ses motivations. D’après elle, “le prétexte de la protection de la confidentialité financière n’est qu’une feuille de vigne couvrant le rôle honteux des banques suisses en tant que collaboratrices des fraudeurs fiscaux.” 

Un reportage de TV5MONDE

Laisser un commentaire

Laisser un commentaire