Quelques heures après les évènements ayant mené à la chute du Président, Gauthier Seys, le fondateur de Stereochic, recevait Clémence, une Française mariée à un Suisse, installée au Sri Lanka depuis 2018. L’occasion de revenir sur les conséquences pour les Sri-lankais, les expatriés et les touristes.
Une crise économique sans précédent
Depuis plusieurs mois, le pays fait face à la plus importante crise économique depuis son indépendance en 1948. Une situation dont le président Gotabaya Rajapaksa est jugé en partie responsable. Après son élection en novembre 2019, il avait procédé à d’importantes réductions d’impôts, pour un coût annuel de 800 milliards de roupies (plus de 2 milliards d’euros). Quelques mois plus tard, il avait décidé l’arrêt des importations d’engrais chimiques et de produits phytosanitaires dans le pays pour atteindre une production agricole 100 % biologique.
Cette mesure, finalement abrogée en février 2022, a contribué au déclin économique du pays. De plus, les attentats djihadistes d’avril 2019 puis la crise de la Covid-19 ont frappé durablement le secteur touristique, pilier de l’économie sri-lankaise.
La crise est à son paroxysme ce 14 juillet, Gotabaya Rajapaksa s’enfuit à Singapour et démissionne, alors qu’à Colombo les manifestants mettent fin à l’occupation de bâtiments publics, tout en promettant de continuer à mettre sous pression le pouvoir.
Pas de tensions depuis la démission
La première question qui vient à l’esprit de tous, lorsqu’on analyse la situation politique, c’est celle de la sécurité. Clémence nous rassure de suite en expliquant que le calme est revenu depuis et que les échauffourées se sont de toute façon limitées à la capitale, Colombo.
Elle nous explique que la population a une colère, mais bien canalisée et qui se limite aux anciens dirigeants. La bienveillance et le sens de l’accueil sont toujours de mise à Ceylan.
Le tourisme à l’arrêt
La vraie conséquence de la révolution pour l’économie de l’île et des expatriés, c’est l’arrêt brutal des réservations. Clémence et son mari qui accueillent des touristes occidentaux, sous différentes formules, à découvrir sur leur blog « Un passeport en cavale« , ont immédiatement constaté que les demandes de renseignements ou les confirmations de réservation se sont taries.
Une situation qui ne va pas s’améliorer tant que le pays n’aura pas réussi à résoudre ses problèmes financiers qui entraient coupures de courant et autres interruptions de services publics.
Les expatriés satisfaits pour la population
La communauté française ne fut pas surprise du déclenchement de cette révolution, saluant « que pour une fois la population s’est révoltée ». La situation était devenue impossible avec des problèmes qui s’étendaient désormais à l’alimentation.
Si les expatriés ont le sourire pour les Sri-lankais, ils font grise mine quant à leurs business. Comme souvent dans ces pays, nos compatriotes excellent dans les métiers liés au tourisme et sont donc victimes du coup d’arrêt actuel qui frappe ce beau pays.