À l’approche des élections européennes de juin, et alors que la majorité gouvernementale peine à s’affirmer dans les sondages, une réflexion irait bon train pour relancer la stature européenne du président par le biais d’un nouveau grand discours sur l’Europe.
Selon plusieurs sources, un tel discours pourrait être prononcé par Emmanuel Macron le 23 avril prochain à Strasbourg, en marge de la toute dernière plénière du Parlement européen, qui se tient la même semaine.
L’Élysée ne nie pas la tenue d’un tel événement, mais entretient le flou, affirmant que « rien n’est encore confirmé ».
Et s’il y semble à peu près certain que le président va s’exprimer, d’une manière ou d’une autre, le contenu de son discours reste quant à lui tout à fait inconnu.
« Vous ne serez pas complètement surpris si vous relisez le discours du Président de la République à la clôture de la Conférence pour l’avenir de l’Europe le 9 mai 2022 d’y trouver quelques lignes de force, qu’il développera sûrement, peut-être, bientôt », affirmait encore récemment la députée européenne Renaissance Fabienne Keller.
En mai 2022, M. Macron avait, dans un discours remarqué, abordé la question d’une révision des traités européens, appelant à la fin du principe d’unanimité sur les questions de politique étrangère et les questions fiscales. Il s’était aussi dit favorable au « droit d’initiative » du Parlement européen – qui n’appartient aujourd’hui qu’à la Commission.
En reparlera-t-il dans son si secret nouveau discours ? Rien n’est moins sûr.
« Justement, on n’en sait rien » quant aux sujets abordés, soupire un membre de la délégation Renaissance au Parlement, « sauf que c’est censé être Sorbonne II ».
Certains l’ont bien noté dans leurs agendas – mais avec un point d’interrogation.
Impossible même de savoir si ce discours prendra la forme d’une conférence ou d’une intervention TV.
Au sein du parti Renaissance à Paris, on ne nie pas non plus la préparation d’un tel exercice, mais « c’est un sujet l’Élysée », prévient-on. « Absolument rien n’est fixé à ce stade », rappelle un responsable de la communication.
Quoi qu’il en soit, un discours, s’il se matérialise la semaine prochaine, aura comme but ultime de redorer le blason européen de M. Macron – qui bénéficie d’un soutien contrasté à travers l’UE – et de redonner un second souffle à la campagne.
Pour certains, il est celui qui a permis à l’Union de briser certains tabous, notamment sur un emprunt commun au plus fort de la crise de la Covid, ou sur le développement de la défense européenne.
Pour d’autres, il est celui qui n’a fait que trop peu de cas de l’Europe de l’Est lors de ses négociations avec Vladimir Poutine en amont de l’invasion russe en Ukraine – laissant derrière lui un léger parfum de frustration.
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