Ce lundi 20 juin débute le sommet du Commonwealth à Kigali, la capitale rwandaise. Le pays, alors en pleine crise avec le voisin congolais, s’est préparé pour faire de cet évènement une vitrine.
En 2009, le Rwanda est devenu le cinquante-quatrième pays membre de l’organisation intergouvernementale, composée principalement des anciennes colonies britanniques. Il est d’ailleurs l’un des trois pays à faire partie de l’organisation à ne pas être anglophone. Pays hôte du sommet du Commonwealth cette année, le pays des mille collines se prépare activement depuis janvier afin de le recevoir comme il se doit.
Construction et réparation de routes, renforcement du système d’approvisionnement en eau, amélioration de la ville, d’après le vice-maire de Kigali, Merad Mpabwanamaguru, la capitale a entrepris de nombreux travaux pour recevoir les chefs d’États du « Chogm », le surnom du Commonwealth au Rwanda. Cependant, l’élu local assure que pour eux ce « n’était pas un si grand défi car la ville de Kigali est toujours prête à accueillir ce genre d’évènement. »
Les inquiétudes de l’opposition
Au sein de la population, les inquiétudes sont grandes. Effectivement, selon Angel Mutabaruka, journaliste à TV1 Rwanda, à chaque fois que Kigali a accueilli de tels évènements la population en a souffert. Il dénonce ainsi l’emprisonnement des personnes qui « paraissaient sales » le temps des cérémonies, afin de ne pas donner une mauvaise image du pays. Le porte-parole de la police nationale rwandaise, John Bosco Kabera, invité de la chaine, répond au journaliste que la population doit se focaliser sur l’avenir et non sur le passé. Mais qu’effectivement, « tous les Rwandais doivent paraitre propres sur eux ».
De son côté Victoire Ingabire, opposante rwandaise, signale la détention des vendeurs de rue. Elle voudrait que le gouvernement « donne la priorité au peuple rwandais » avant de donner une image erronée du pays à ses invités.
Si ce n’est pas la première fois que Kigali est accusée de placer dans des centres les personnes défavorisées durant les grands évènement, les autorités ont toujours nié ces agissements.