Sombres prévisions de l’OCDE

Sombres prévisions de l’OCDE

Selon l’OCDE, en l’état actuel de la pandémie, ce sont les pays européens qui enregistrent les plus forts reculs de PIB.

Les quatre plus importantes contractions concernent le Royaume-Uni (-11,5%), la France (-11,4%), l’Italie (-11,3%) et l’Espagne (-11,1%). Au niveau mondial, le recul du PIB serait cette année de 6 %. Il atteindrait 7,3% aux États-Unis et 2,6% en Chine.

L’OCDE a également réalisé une simulation en prenant en compte une deuxième vague pour l’épidémie de coronavirus. En cas de double choc, le recul du PIB atteindrait au niveau mondial 7,6% et, pour la France, 14,1%. Dans un cas comme dans l’autre, jamais une contraction d’une telle ampleur n’a jamais été constatée dans toute l’histoire de l’OCDE, créée il y a 60 ans.

Le commerce mondial qui stagnait avant la crise devrait se contracter de 9 à 12% en 2020. Pour Laurence Boone, chef économiste de l’OCDE, qui fait également partie du Conseil économique mis en place par Emmanuel Macron, la reprise économique sera lente et la crise aura des effets durables. Si l’épidémie se délite durant l’été sans revenir à l’automne, le rebond en 2021 sera assez net sans pour autant compenser les pertes de cette année. Le PIB augmenterait, en effet, de 5,2% au niveau mondial. Pour la France, la croissance serait de 7,7%. En revanche, en cas de deuxième vague, la reprise serait fortement altérée. La croissance de l’économie mondiale en 2021 ne serait alors plus que de 2,8% et de 5,2% pour la France.

Vacances et sorties loupées marqueront fortement la croissance mondiale

Pour l’OCDE, les secteurs liés au tourisme et aux divertissements seront durablement touchés. Dépendante de ces deux types d’activité, la France est plus pénalisée que l’Allemagne, le Japon, la Corée du Sud ou les États-Unis qui peuvent compter sur la puissance de leur secteur industriel et de celui des hautes technologies. Le taux de chômage devrait atteindre près de 15% en France et au Royaume-Uni, plus de 20% en Espagne et entre 10 à 15% aux États-Unis. L’OCDE indique que les gouvernements devront maintenir sur la durée des dispositifs de soutien aux entreprises et à la population. Des politiques monétaires ultra-accommodantes et une dette publique plus élevée sont jugées nécessaires pour contrer ces effets économiques délétères.

L’OCDE souligne qu’en moyenne, le taux d’endettement a doublé en 13 ans au sein des États membres de l’organisation et qu’il attendra d’ici la fin de l’année plus de 140 % du PIB. Les travaux de l’OCDE soulignent qu’en cas de deuxième vague d’épidémie entraînant des restrictions de circulation, des confinements, les États membres seraient en mauvaise posture sur le plan économique. Le processus de reprise acquis à grand frais pourrait être brisé. La perte de confiance et l’enrayement de l’activité auraient par définition de lourdes conséquences. L’éventuel retour de l’épidémie à l’automne sera évidemment scruté avec attention tant sur le plan sanitaire que sur celui de l’économie et de l’emploi.

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