Pour contrer la crise énergétique et les risques de coupures, le président français a appelé lundi (5 septembre) à une réponse européenne forte, allant de l’achat en commun de gaz à la réforme du marché de l’énergie.
Après un appel en visioconférence avec le chancelier allemand Olaf Scholz, le président français Emmanuel Macron s’est adressé à la presse pour faire un point d’étape sur la situation énergétique en France et en Europe.
Face à la hausse des prix de l’énergie et du gaz, Emmanuel Macron a rappelé la nécessité pour l’Union européenne de réduire sa dépendance au gaz russe.
Initiée par les 27 États membres dès le début de la guerre en Ukraine, cette réduction s’est faite d’abord par l’agenda « Fit for 55 » planifiant la sortie des énergies fossiles, par l’accélération des économies d’énergie et par la diversification des sources d’approvisionnement, a déclaré le président français.
En tête des enjeux des mois à venir, il faut, selon le président, éviter les coupures d’électricité. Alors qu’elles étaient « à peu près certaines » au début de l’été selon des sources d’EURACTIV, M. Macron l’assure : afin d’éviter une éventuelle crise, « nous nous sommes préparés à un scénario d’un hiver froid et de coupure complète du gaz russe ».
En ce sens, le président s’est montré rassurant sur les plans de stockage de gaz, en se réjouissant même de quelques semaines d’avance sur le calendrier initial. Au niveau européen, « l’objectif de 80 % [de remplissage] est en train d’être atteint » et au niveau national, en France, les stocks sont remplis « à environ 92-93 % ».
Pour passer l’hiver, M. Macron a appelé à une forme de responsabilité de chacun pour réduire les consommations d’énergie : le président français veut une « mobilisation active » des acteurs publics comme privés, et des ménages. Afin « d’économiser environ 10 % en moins de ce que l’on consomme habituellement », il a cité en exemple le maintien d’un chauffage autour de 19° cet hiver.
Une « solidarité européenne », notamment « franco-allemande »
À cette « sobriété volontaire » doit s’ajouter une « solidarité européenne », et notamment « franco-allemande », car « davantage » de livraisons de gaz seront effectuées de la France vers l’Allemagne cet hiver. Aussi, l’Allemagne se serait engagée à livrer de l’électricité vers la France « dans les situations de pics » de consommation, a annoncé Emmanuel Macron.
L’autre enjeu étant la maîtrise des prix de l’énergie, le président a anticipé son soutien à un certain nombre de mesures qui pourraient être prises au niveau du bloc : l’achat de gaz en commun par les 27 États membres et l’éventuel plafonnement par la Commission au prix du gaz acheté à la Russie.
Alors qu’en France le débat sur la mise en place d’une taxe sur les « superprofits » est enflammé, M. Macron s’est dit favorable à la mise en place d’un « mécanisme de contribution européenne […] demandée aux opérateurs énergétiques » du bloc. Ensuite « reversée aux États pour financer des mesures nationales », elle permettrait, selon lui, d’ « éviter les distorsions entre Européens », à la différence de taxations nationales prises isolément par chaque pays.
La diversification des sources d’énergie ainsi que l’accélération de la production d’énergies renouvelables et nucléaires sont hissées au rang de priorités par le chef de l’État.
Selon lui, enfin, une révision du marché européen de l’énergie est nécessaire afin que les prix soient « en lien avec les coûts de production », pour, notamment, décorréler les prix de l’énergie de ceux du gaz qui, du fait de la règle actuelle, définit le prix du MWh pour l’ensemble des énergies du marché.
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