Écouter le podcast avec Stéphane Arnoux & Catherine Smadja-Froguel
Depuis 45 ans, l’association Français du monde – ADFE joue un rôle essentiel pour les Français résidant à l’étranger. L’organisation présente dans 79 pays grâce à un réseau dynamique de 120 sections locales, accompagne les expatriés aussi bien dans leur quotidien qu’en situation de crise. Un lien privilégié qui passe aussi par un magazine, Français du monde, dont le dernier numéro est consacré à la francophonie. Stéphane Arnoux, délégué général de l’association et Catherine Smadja-Froguel, membre du Bureau national de l’association et présidente de la section Royaume-Uni, reviennent sur leur engagement.
Représentation, animation, réflexion : le triptyque de l’ADFE
« Français du monde – ADFE répond à une mission qui pourrait se résumer en trois mots : représentation, animation et réflexion » souligne Stéphane Arnoux. Un triptyque qui se décline de manière très concrète tout au long de l’année que cela soit au sein d’instances institutionnelles ou lors de rencontres plus conviviales.
S’agissant de la mission de représentation certains membres de l’ADFE, association reconnue d’utilité publique, ont notamment la possibilité de siéger dans diverses commissions touchant, par exemple, aux bourses scolaires, à l’action sociale ou encore au tissu associatif. Cette représentation permet une meilleure information essentiellement à travers des rencontres en ligne sur les différents organismes et dispositifs d’accompagnement à destination des expatriés.
« Nous avons de nombreuses sections qui organisent des permanences pour répondre aux questions des Français. »
Stéphane Arnoux, délégué général, Français du Monde - ADFE
Afin de remplir pleinement sa mission d’animation, l’ADFE (Association Démocratique des Français à l’Étranger) s’efforce par ailleurs de fédérer la communauté française à l’étranger. « Il peut s’agir de rencontres festives, conviviales ou informatives. Nous avons de nombreuses sections qui organisent des permanences pour répondre aux questions des Français. » Sans oublier les actions de solidarité : « Je pense notamment à la bouquinerie solidaire, aux mobilisations effectuées avec nos partenaires associatifs comme le Téléthon des Français de l’étranger ou encore aux actions écologiques dans le cadre de la campagne Avril pour la planète. »
Enfin, Stéphane Arnoux revient sur la partie « réflexion » de l’association. Une réflexion qui porte notamment sur les politiques menées à l’égard des Français de l’étranger. « Nous avons d’ailleurs deux rencontres importantes sur ce sujet en mai : l’Université Français du monde Asie le week-end du 10 et 11 mai à Hô Chi Minh Ville ; puis le Printemps de la 9e pour la neuvième circonscription des Français de l’étranger, du 29 mai au 1er juin où adhérents, élus locaux, parlementaires se réuniront au Sénégal pour réfléchir ensemble à la situation des Français de ces régions. »
Des besoins variés, un soutien adapté
Avec plus de 120 sections à travers le monde, l’ADFE est en prise direct avec les Français et leurs besoins qui inévitablement diffèrent selon les régions. « Nous avons constaté, grâce à une enquête que nous avons menée l’année dernière, que les Français ont un besoin accru d’informations pour comprendre leurs droits et quelles peuvent être les possibilités qui leur sont offertes. » précise Stéphane Arnoux, qui ajoute : « En ce sens, nous essayons de mettre en place un certain nombre d’actions pour mieux les informer à travers notre site internet, notre magazine ou à travers de rencontres que nous organisons, que ce soit en ligne ou en présentiel. »
Pour Catherine Smadja-Froguel, présidente de la section Royaume-Uni, le Brexit a illustré l’importance cruciale de l’association : « Le Royaume-Uni compte l’une des plus importantes communautés de Français installés à l’étranger. Et le Brexit a représenté un changement total des conditions d’entrée, de séjour et de travail dans le pays. La demande d’information était alors énorme. » Et notre invitée poursuit en constatant que « Les Français pouvaient bien sûr s’adresser au consulat mais les services étaient débordés. Nous avons pu leur fournir des informations fiables et là, nous avons vraiment pu mesurer à quel point c’est important d’avoir une association proche des gens qui peut les aider en temps de crise. »
Francophonie : un enjeu culturel et géopolitique
Ce lien de confiance se voit renforcé par la publication d’un magazine trimestriel, Français du monde, dont le dernier numéro sorti en fin d’année est consacré à la francophonie. Préserver et construire la francophonie, un sujet ô combien d’actualité. Catherine Smadja-Froguel, membre du comité de rédaction de la revue, revient sur ces enjeux : « Quand on est Français à l’étranger, surtout deuxième génération ou qu’on élève ces enfants, la question du français est extrêmement importante. Comment pouvons-nous faire pour que nos enfants, nos petits-enfants, apprennent la langue ? Il ne faut pas oublier que la langue véhicule notre culture mais aussi nos valeurs. La défense du français est culturellement, économiquement, géopolitiquement indispensable. »
« II est indispensable que notre langue française continue à être une langue de la diplomatie et de l’économie.. »
Catherine Smadja-Froguel, Présidente Français du Monde – ADFE Royaume Uni
D’autant plus quand le français doit rivaliser avec la langue anglaise. Catherine Smadja-Froguel poursuit : « J’ai été représentante du gouvernement britannique dans des commissions européennes et dans des conseils européens. Ce que je peux vous dire, c’est qu’il était essentiel de s’exprimer parfaitement en anglais parce que très souvent, mes collègues français n’étaient pas bien traduits. Il y avait une différence notable dans le traitement des idées véhiculées par les anglophones et celles véhiculées par les Français. Donc oui, c’est absolument indispensable que notre langue continue à être une langue de la diplomatie et de l’économie. »
Une voix qui doit également s’intensifier dans la sphère numérique à travers, entre autres, l’intelligence artificielle selon Catherine Smadja-Froguel. « Il faut que les contenus dont se nourrit l’intelligence artificielle ne soient pas uniquement américains ou chinois. Il faut que nous puissions absolument donner notre avis, notre impulsion et que nos idées, nos valeurs, ne soient pas perdues par l’intelligence artificielle. C’est ça la diversité culturelle. » La culture qui sera d’ailleurs mise à l’honneur dans le prochain numéro de Français du monde prévu en mars.
2025 : une année de célébrations et de réflexion
L’année 2025 marquera le 45ème anniversaire de l’association. Les 120 sections locales fêteront cet engagement tout au long de l’année. Au-delà du travail de fond entrepris par l’association pour améliorer la vie des Français de l’étranger, des rencontres, des échanges avec les expatriés sur le terrain, Stéphane Arnoux évoque quelques surprises en préparation mais nous n’en saurons pas plus… pour le moment. « J’ai déjà mentionné les événements du mois de mai à Hô Chi Minh-Ville et au Sénégal. Nous organiserons également les Journées associatives Français du monde du 21 au 23 août prochain. » Et Stéphane Arnoux de conclure : « Ces festivités seront l’occasion de revenir sur quatre décennies d’histoire, d’engagements, de relations internationales et intergénérationnelles. ». Une année 2025 plus que jamais solidaire.
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