Les partis allemands, de la gauche à l’extrême droite, ont assuré Israël de leur soutien dans une déclaration commune exceptionnelle, alors que M. Scholz prédit qu’une « tempête de feu » est en train de frapper le Moyen-Orient.
Jeudi (12 octobre), les députés allemands ont voté à l’unanimité une résolution qui affirme leur « pleine solidarité » avec Israël et appelle le gouvernement à lui apporter un « soutien sans équivoque » à la suite de l’attaque du groupe militant palestinien Hamas samedi (7 octobre).
L’attaque est sans précédent depuis la guerre de 1973 avec l’Égypte et la Syrie, et a conduit à la déclaration de guerre d’Israël le week-end dernier.
Avant le vote, le chancelier Olaf Scholz et le gouvernement avaient dénoncé à plusieurs reprises les attaques. Ils ont déclaré qu’ils soutenaient la réponse militaire d’Israël, estimant que le pays avait le droit de se défendre contre les menaces existentielles « en vertu du droit international ».
« En ce moment, il n’y a qu’une seule position pour l’Allemagne, et c’est celle qui se range du côté d’Israël (…) La sécurité d’Israël est une priorité fondamentale de l’État allemand », a déclaré M. Scholz devant les députés du Parlement jeudi.
Inquiétude face à la « tempête de feu » provoquée par l’Iran
Toutefois, la capacité du gouvernement allemand à intervenir tant sur un plan logistique que militaire est limitée par sa distance et son manque d’ancrage dans la région.
La dimension régionale du conflit pour le gouvernement allemand est apparue clairement lorsque M. Scholz a pointé du doigt le gouvernement islamiste de l’Iran, « sans lequel le Hamas n’aurait jamais pu mener son attaque ».
Il a exprimé sa crainte que le conflit ne s’étende si l’organisation chiite libanaise Hezbollah, proche alliée de l’Iran, s’y mêlait.
« Il y a la menace d’une tempête de feu désastreuse avec des ramifications jusqu’en Afrique du Nord et au Yémen », a-t-il averti.
Médiation
Dans ce cadre, l’Allemagne a offert à Israël ses services de médiation, alors que les israéliens retenus en otage par les forces du Hamas se comptent en centaines.
M. Scholz a annoncé qu’il était en contact étroit avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et qu’il s’entretiendrait avec le président turc Recep Tayyip Erdoğan vendredi (13 octobre).
Malgré les critiques, il a également accueilli l’émir du Qatar pour une visite d’État jeudi, qui avait été planifié avant l’attentat.
Le Qatar est un acteur majeur du conflit, soupçonné de soutenir les activités du Hamas dans la région. Les médias internationaux ont rapporté que le chef du Hamas, Ismaël Haniyeh, était basé au Qatar.
« Il est important [que le Chancelier allemand] puisse avoir de telles conversations à ce stade et passe le message qu’il faut cesser de financer le Hamas », a plaidé le député conservateur (CDU) Armin Laschet.
Dans un changement majeur par rapport à l’ordre du jour initial, M. Scholz a confirmé que la discussion sur le rôle du Qatar en tant que médiateur serait l’un des principaux objectifs de la réunion.
Le gouvernement a également tenu à souligner que l’Allemagne prenait des mesures fermes contre les activités associées au Hamas, en réponse aux célébrations publiques de ce week-end par certaines organisations pro-palestiniennes.
Scholz a annoncé l’interdiction de toutes les activités célébrant les crimes du Hamas en Israël, y compris l’utilisation des symboles du Hamas, l’apologie du meurtre et de l’homicide involontaire et la mise à feu du drapeau israélien.
Jeudi, il a annoncé la dissolution du groupe pro-palestinien Samidoun, un réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens.