Sénatoriales : pour Sophie Suberville, Stéphane Séjourné a "sa part de responsabilité" 

Sénatoriales : pour Sophie Suberville, Stéphane Séjourné a "sa part de responsabilité" 

Sophie Suberville serait l’une des principales raisons de la défaite aux sénatoriales du parti « Renaissance » pour les expatriés. Le résultat de ces élections a d’ailleurs provoqué un séisme au sein de la fédération des Français de l’étranger du parti présidentiel. La rédaction lesfrançais.press a pu interroger l’élue des Français de San-Francisco qui avait choisi de mener la liste « Démocrates et Progressistes, Ensemble ! » au dernier scrutin pour le Sénat. 

La Rédaction : « Sophie Suberville, pour le secrétaire général du parti « Renaissance » vous êtes la principale responsable de la défaite du candidat Thierry Masson, qui avait été désigné officiellement pour porter les couleurs du parti présidentiel aux élections sénatoriales pour les Français de l’étranger. Stéphane Séjourné a-t-il raison de vous accuser ? »

Sophie Suberville : « Je regrette que Stéphane Séjourné ne prenne pas sa part de responsabilité, ni celle de la commission d’investiture qu’il a mise en place. Depuis des mois, des témoignages d’insatisfaction au sein des élus CFdE (Conseillers des Français de l’étranger) étaient remontés aux instances du parti. En mars 2023, une majorité des CFdE du parti me soutenaient dans une lettre envoyée à M. Séjourné et à M. Riester*. Nombre d’entre eux ont aussi averti de la stratégie perdante mise en œuvre par la direction du parti, avec des sujets de discussions utiles pour rallier notre majorité.

Sophie Suberville
Sophie Lartilleux-Suberville

« Depuis des mois, des témoignages d’insatisfaction au sein des élus (…) étaient remontés aux instances du parti »

Je comprends tout à fait qu’il ne s’agissait pas d’une primaire, mais tous ces élus méritaient une réponse ou une explication de la part des instances du parti. La commission d’investiture a fait le choix du silence et de l’inaccessibilité. À cela, s’est ajoutée une procédure d’investiture absolument opaque avec une décision finale qui n’a jamais été expliquée aux autres candidats, ni à leurs soutiens. Nous sommes très loin des conditions nécessaires à un ralliement autour d’un candidat investi par un parti.

« La commission d’investiture a fait le choix du silence et de l’inaccessibilité »

Aussi, en n’associant aucun autre parti de la Majorité dans ce procédé d’investiture, Stéphane Séjourné a fait le pari d’une victoire basée principalement sur les membres de Renaissance. Le parti et la commission d’investiture n’ont malheureusement pas incité à un ralliement suffisant, ni à un élargissement de la base électorale. Je ne peux pas être tenue responsable si le candidat désigné par Stéphane Séjourné n’a pas convaincu suffisamment de Grands Électeurs pour gagner un siège au Sénat. »

* Franck Riester est secrétaire général délégué aux élections du parti « Renaissance ». Il est aussi Ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement.

La Rédaction : « Argumentant que vous auriez utilisé l’appellation « Renaissance » pour faire campagne pour les élections sénatoriales, alors que vous n’en aviez pas le droit, Thierry Masson a déposé un recours devant le Conseil constitutionnel. Que lui avez-vous répondu ? » 

Sophie Suberville : « Soutenue par le Modem, j’ai respecté l’ensemble des règles électorales en vigueur lors de ma campagne. Je n’ai à aucun moment utilisé de propagande électorale trompeuse ni usé de manœuvres destinées à induire les électeurs en erreur. 

« Je n’ai à aucun moment utilisé de propagande électorale trompeuse »

Les électeurs que j’ai contactés un à un savaient tous que je n’avais pas été investie par le parti Renaissance. Ils connaissaient tous mon engagement auprès du Président de la République et de la majorité présidentielle. Je vous encourage d’ailleurs à aller trouver un électeur qui aurait mal compris mon positionnement. J’ai mené une campagne électorale transparente, basée sur mes propres idées et engagements politiques et ceux de ma liste. »

La Rédaction : « Le mouvement d’Emmanuel Macron « En Marche » devenu « Renaissance » a toujours voulu mettre en avant sa modernité et sa façon de faire de la politique autrement. Selon votre expérience militante, y a-t-il tromperie ou pas sur la marchandise ? »

Sophie Suberville : « Je pense qu’Emmanuel Macron s’est engagé et y a cru…  Le mouvement a voulu vraiment faire de la politique autrement ; après sur le terrain, le problème a probablement été l’ampleur des changements à opérer, le manque de temps, le manque d’expérience de gestion humaine de certains, le manque de vision à long terme pour d’autres. 

« Le pouvoir fait parfois oublier les valeurs fondamentales »

Mais à mon sens, la politique autrement est une politique qui s’efforce de faire remonter les forces vives du terrain. Mon expérience de terrain m’a souvent montré que le pouvoir fait parfois oublier les valeurs fondamentales d’humilité, d’honnêteté, de respect, de modération et de bienveillance. Emmanuel Macron a besoin de partis qui le soutiennent et qui associent davantage l’humain et l’écoute. »

La Rédaction : « Allez-vous continuer à militer dans un parti politique ? »  

Sophie Suberville : « Oui, parce que je veux continuer d’apporter ma pierre à l’édifice des Français de l’étranger. Je veux être utile et développer davantage la perception que les Français de l’étranger sont des atouts pour la France ; je veux aussi pouvoir faire remonter en France les bonnes pratiques qui fonctionnent dans le monde pour une société plus inclusive, plus écologique, plus équitable et plus unie. »

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