Sénatoriales 2023 : le vote anticipé

Sénatoriales 2023 : le vote anticipé

Dans une semaine, le Sénat comptera 170 nouveaux élus. Ils seront choisis par les 79 000 grands électeurs. Parmi les nouveaux sénateurs, 6 représenteront les Français de l’étranger, ils seront élus par un corps électoral unique et mondial rassemblant les élus locaux des Français de l’étranger (conseillers et délégués), les 12 sénateurs (dont les 6 sortants) et les 11 députés représentant les expatriés. Ces derniers ont pu effectuer leur obligation électorale ce week-end grâce au vote anticipé. 16 listes sollicitent leur bulletin.

Le Sénat : une élection atypique

Au total, 348 sénateurs siègent au Palais du Luxembourg. Mais, première subtilité, ils ne sont pas tous élus en même temps. Car le Sénat est divisé en deux séries : la série 2 (qui met en jeu 178 sièges) a fait l’objet d’élections en décembre 2020 sauf pour les 6 sénateurs des Français de l’étranger qui du fait de la pandémie ont été renouvelés en septembre 2021 pour un mandat réduit à 5 ans au lieu de 6.
Aujourd’hui, c’est donc la série 1 qui va être renouvelée. Celle-ci concerne, comme indiqué plus haut, 170 places portant sur 42 départements métropolitains et d’outre-mer auxquels s’ajoute une circonscription mondiale. Les sénateurs sont élus pour un mandat de six ans renouvelable.

Suffrage universel indirect

Autre subtilité, et non des moindres, les sénateurs ne sont pas élus au suffrage universel direct, à la différence de leurs collègues de l’Assemblée nationale. Ils sont élus au suffrage universel indirect, c’est-à-dire qu’ils sont choisis par un collège de grands électeurs. Ces derniers sont, environ, 162 000 au total. Pour cette série, ce sont 79 000 grands électeurs qui devront s’exprimer. Seuls les élus des Français de l’étranger sont appelés à voter deux fois, une fois pour chaque série. En effet, alors que les sénateurs des départements sont soumis « en bloc » au scrutin, ceux des Français de l’étranger sont répartis équitablement entre les deux séries.
Mais qui sont-ils ? Des élus à différentes échelles. On a des sénateurs sortants, des députés, des élus municipaux, régionaux, départementaux et donc consulaires. Un ensemble censé représenter la diversité politique du pays, puisque les conseillers municipaux représentent 95 % de ce collège électoral.

À la différence des autres élections, le vote y est obligatoire. Et les grands électeurs qui voudraient s’abstenir encourent une amende de 100 euros. Vous trouvez ça compliqué ? Ce n’est pas fini : le mode de scrutin dépend de la population du département. Pour les moins peuplés, où seuls un ou deux sénateurs sont élus, c’est un scrutin majoritaire à deux tours qui est organisé. Pour les plus denses, où au moins trois sièges de sénateurs sont en jeu, c’est le scrutin proportionnel qui s’applique. C’est donc le cas pour les Français de l’étranger. Le résultat de ces élections, qui ne devraient pas bouleverser l’équilibre des forces au Palais du Luxembourg (à savoir une domination de la droite), sera connu dimanche 24 septembre dans la soirée.

Le vote anticipé

Enfin les élus des Français de l’étranger disposent d’une facilité qui n’est pas donnée à leurs collègues de métropole, le vote par anticipation.
En effet, comme pour les autres scrutins en France, le vote par le collège électoral se fait à l’urne, le jour de l’élection. Pour les sénatoriales, il n’y a qu’un seul bureau de vote, situé dans le chef-lieu du département ou de la collectivité.

Problème ! Pour la circonscription mondiale des Français de l’étranger, le chef-lieu est Paris. Théoriquement, les près de 600 grands électeurs devraient donc se rendre à Paris au centre de convention du Ministère des Affaires étrangères dans le XVᵉ arrondissement. Bien évidemment, pour des raisons financières, logistiques et autres, il n’est pas possible d’obliger tous nos élus à faire le voyage. 
C’est pour répondre à ce défi que le législateur a prévu le vote par anticipation qui s’est donc déroulé ce samedi 16 septembre dans tous les postes diplomatiques habilités français répartis dans le monde.
La grande majorité des élus ont choisi cette option pour procéder à leur obligation électorale, l’élection est donc de fait déjà jouée. Mais l’ouverture des bulletins de vote ne sera effectuée qu’à Paris ce dimanche 24 septembre.

Notre rédacteur en chef adjoint, Jérémy Michel, sera à Paris et vous annoncera dès la fin de la journée qui seront les nouveaux parlementaires représentant les Français de l’étranger.

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