La sécheresse en Tunisie s’installe pour la quatrième année consécutive. Mais, pour la première fois, la région du nord-ouest, le grenier à blé du pays, est touchée elle aussi. Les récoltes de blé et d’orge sont d’ores et déjà perdues et les agriculteurs tunisiens ne sont même pas sûrs de pouvoir produire suffisamment de grains pour semer l’an prochain.
Conséquence directe du réchauffement climatique, l’absence de pluie en Tunisie oblige l’État à importer la totalité de ses besoins en céréales.
Importer les céréales
La dépendance du pays nord-africain aux importations va donc s’accroître dans un contexte de prix très élevés depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, deux producteurs majeurs.
La Tunisie dépend principalement de la collecte de l’eau pluviale pour ses approvisionnements en eau potable, et les barrages de ce pays de 12 millions d’habitants sont actuellement à un tiers de leur capacité seulement. Le réservoir de Sidi Salem, dans la pluvieuse région de Béja, proche de l’exploitation de Tahar Chaouachi, plafonne à seulement 16% du niveau maximum.
Restrictions
La sécheresse a conduit le ministère de l’Agriculture à restreindre la consommation d’eau, interdisant jusqu’à fin septembre l’irrigation des cultures, des espaces verts et le nettoyage des rues avec l’eau potable. Des quotas par quartiers et des coupures nocturnes ont en outre été imposés aux particuliers.
« La sécheresse est une menace pour notre pays. L’économie de l’eau est une garantie pour la continuité de la vie de nos enfants », clament de grands panneaux à l’entrée de Tunis.
L’an passé, M. Chaouachi était parvenu à produire 1.000 tonnes de céréales: « Cette année ce sera zéro. On ne va rien produire, ni foin, ni blé ni légumineuses. Il n’y aura rien ». Cela représentera des pertes d’environ 180.000 euros pour le cultivateur: « On perd tout ce qu’on avait investi en semences, fertilisants, pesticides et salaires », dit-il.