Sébastien Lecornu, Premier ministre en France

Sébastien Lecornu, Premier ministre en France

Le ministre aux Armées, fidèle parmi les fidèles, d’Emmanuel Macron, a été nommé Premier ministre de la France ce 09 septembre 2025.  Il est le cinquième locataire de Matignon sous le second mandat du Président de la République. Mais qui est Sébastien Lecornu ? On revient sur sa carrière et ses ambitions pour la France alors qu’il entame un mandat qui s’annonce houleux. Arrivera-t-il à faire adopter un budget pour l’année 2026 à l’Assemblée nationale ?

Qui est Sébastien Lecornu ?

Né le 11 juin 1986 à Eaubonne, Sébastien Lecornu s’engage très tôt en politique en adhérant à l’UMP à 16 ans. Il devient, à 19 ans, le plus jeune assistant parlementaire de l’Assemblée nationale auprès du député Franck Gilard. Diplômé en droit public à l’université Paris 2 Panthéon-Assas, il se fait remarquer comme conseiller de Bruno Le Maire aux Affaires européennes sous Nicolas Sarkozy. Élu maire de Vernon à seulement 28 ans, puis président du conseil départemental de l’Eure, il confirme son ancrage local. Ralliée à Emmanuel Macron dès 2017, il est exclu des Républicains et intègre le gouvernement Édouard Philippe comme secrétaire d’État à la Transition écologique, puis ministre des Collectivités territoriales en 2018. Son rôle dans l’organisation du Grand débat national, en réponse à la crise des « gilets jaunes », renforce sa visibilité et sa réputation d’homme de dialogue et de terrain.

L’homme clé d’Emmanuel Macron

Depuis 2020, Sébastien Lecornu occupe des postes clés : ministre des Outre-mer, puis des Armées à partir de 2022 sous les gouvernements Borne, Attal et Bayrou. À ce poste, il pilote des réformes majeures, comme l’augmentation du budget de la Défense et la . Colonel de réserve de la gendarmerie, il incarne une approche à la fois technique et politique. En septembre 2025, son nom circule pour remplacer François Bayrou à Matignon, soulignant son influence croissante dans le paysage politique français. Son parcours, marqué par une ascension rapide et une fidélité à Macron, en fait l’un des ministres les plus en vue de la Ve République.

Pragmatisme et fidélité macroniste

Mais si Sébastien Lecornu est nommé, c’est avant tout car il incarne une ligne politique à la fois pragmatique et résolument pro-européenne, marquée par son ralliement précoce à Emmanuel Macron en 2017, un choix qui lui vaut d’être exclu des Républicains (LR). Son engagement se caractérise par une défense des , tout en affichant une sensibilité aux enjeux territoriaux et de cohésion nationale. En tant que ministre des Collectivités territoriales, il porte une , visant à renforcer les pouvoirs locaux et à simplifier l’action publique. Lors de la crise des « gilets jaunes », il joue un rôle central dans l’organisation du , démontrant sa capacité à concilier écoute citoyenne et fermeté institutionnelle. À la Défense, il combine modernisation des armées — avec un accent sur l’ — et gestion rigoureuse des budgets, tout en défendant une par une volonté d’affirmation souveraine, notamment sur les questions industrielles et nucléaires.

Le président Emmanuel Macron et le ministre de la Défense Sébastien Lecornu en août 2024. © AFP
Le président Emmanuel Macron et le ministre de la Défense Sébastien Lecornu en août 2024. © AFP

Son parcours illustre une ascension rapide et méthodique : de à maire de Vernon à 28 ans, puis président du département de l’Eure, il cumule les mandats locaux avant de rejoindre le gouvernement. Son passage par plusieurs ministères (Transition écologique, Collectivités territoriales, Outre-mer, Armées) révèle une . Proche du président Macron, il incarne la nouvelle génération de responsables politiques, alliant expérience terrain et loyauté envers l’exécutif. Son profil — à la fois technocrate et homme de terrain — ainsi que sa capacité à naviguer entre les sensibilités politiques, en font une , régulièrement citée pour des postes à haute responsabilité, comme celui de .

Les opposants furieux

Maintenant, qu’on connaît mieux notre nouveau Premier ministre, penchons-nous sur les réactions à sa nomination, annoncée ce 9 septembre 2025. Celles-ci, souvent virulentes, reflètent un climat politique tendu et polarisé.

Dans le camp présidentiel, cette décision est perçue comme un choix de confiance et de continuité, Emmanuel Macron s’appuyant sur un fidèle parmi ses fidèles, reconnu pour son expérience gouvernementale et sa connaissance fine des territoires. (LR), bien que lui-même pressenti, a salué cette nomination en déclarant que Lecornu était « en train de composer son gouvernement », confirmant ainsi la volonté de l’Élysée de s’entourer d’un profil à la fois loyal et expérimenté. Cependant, cette annonce a aussi suscité des critiques vives : (RN) y voit « la dernière cartouche du macronisme », dénonçant un pouvoir « bunkerisé » avec un cercle restreint de fidèles, tandis que qualifie la nomination de « provocation », notamment à la veille des mobilisations sociales prévues le 10 septembre.

Montage ©LFP
Montage ©LFP

Ainsi, du côté de l’opposition, la nomination est interprétée comme un signe de fermeté, voire d’inflexibilité, de la part du président. Les partis de gauche et d’extrême droite pointent un mépris pour les attentes de renouvellement démocratique, Lecornu incarnant selon eux la poursuite d’une politique libérale et pro-européenne contestée. Certains observateurs soulignent aussi le risque d’une radicalisation des tensions, sa nomination intervenant dans un contexte de crise sociale et politique aiguë. À droite, si certains élurent locaux saluent son parcours et son pragmatisme, d’autres, comme une frange des Républicains, regrettent l’absence d’ouverture vers une majorité plus large, alors que le pays fait face à des blocages répétés et qui devraient se multiplier ce 10 septembre.

Une France stable pour le monde

Enfin, comment les autres gouvernements vont accueillir ce nouveau représentant de la France en pleine séquence de crises internationales ?

Les premières réactions en Europe sont mesurées, marquées par une attention particulière à la . En Italie, le chef de la diplomatie Antonio Tajani a exprimé l’espoir que la crise politique en France trouve « le plus vite possible » une issue, soulignant les possibles répercussions sur l’Europe, notamment en période de défis économiques et géopolitiques. La presse étrangère, selon les observateurs de France 24, relève surtout la , mais s’interroge sur sa et à obtenir un . Certains médias européens voient dans cette nomination un signe de fermeté de l’Élysée comme en France, mais aussi un risque de prolongement de l’instabilité, alors que notre pays reste un acteur clé dans les dossiers européens et internationaux.

Arrivée à l’OTAN en janvier 2025 de M. le Ministre des Armées français Sébastien Lecornu et de Mme la Représentante Permanente de la France auprès de l’OTAN ©AFPM
Arrivée à l’OTAN en janvier 2025 de M. le Ministre des Armées français Sébastien Lecornu et de Mme la Représentante Permanente de la France auprès de l’OTAN ©AFP

Notons que nos partenaires traditionnels, comme l’Allemagne et le Royaume-Uni, adoptent une posture attentiste, tout en réaffirmant leur volonté de poursuivre la coopération bilatérale. Les commentateurs soulignent que Lecornu, ancien ministre des Armées, est connu pour son OTAN, ce qui pourrait rassurer les alliés sur la constance de la politique étrangère française. Cependant, la nomination intervient à un moment où la France fait face à des , ce qui pourrait affaiblir sa crédibilité à court terme sur la scène internationale. Les observateurs notent aussi que cette décision est perçue comme un choix interne, sans rupture majeure, mais qui ne résout pas les . Les réponses dans les prochains jours…

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