Russie-Ukraine: qu'en pensent les Français de la région?

Le Président de la République Emmanuel Macron a réuni ce lundi 9 décembre, dans le format dit « Normandie », la Chancelière Allemande et les Présidents Ukrainien et Russe pour un dialogue sur la résolution du conflit à l’Est de l’Ukraine entre la communauté russophone, qui dans deux provinces a fait sécession, et le pouvoir à Kiev. Ce dialogue, qui n’a pas pour ambition d’aboutir à un accord contraignant, vise cependant à, à travers les concertations, trouver des pistes pour résoudre ce conflit qui depuis des années empoisonne les relations russo-ukrainiennes et par ricochet l’Union européenne.

La communauté française en Russie, forte de plus de 6 000 personnes, suit ces discussions même si la période de fin d’année, l’habitude désormais prise de vivre sous un régime de sanctions et le format non contraignant des discussions font largement intégrer dans la vie quotidienne la situation tel qu’elle est.

Des raisons économiques et personnelles à s’intéresser à la question

Il y a toutefois un intérêt pour au moins deux raisons selon Alexis Tarrade, Délégué LR Russie et membre du bureau LR de la fédération de l’étranger, que nous avons contacté : une raison économique tout d’abord, les dirigeants des entreprises françaises en Russie ont envie que les sanctions puissent être arrêtées, elles pénalisent leur capacité à travailler correctement et avec moins de concurrence avec des entreprises d’autres nationalités qui ne subissent pas les sanctions ou de manière plus marginale, et des raisons personnelles également. La communauté a évolué : « on ne parle plus beaucoup d’expatriés mais d’immigrés, la grande majorité des Français de Russie sont mariés avec des compagnes Russes, ce sont des familles binationales et il y a peut-être un regard plus compréhensif des problématiques du monde russe, notamment la partie est de l’Ukraine » selon M. Tarrade.

Une très modeste communauté française en Ukraine

La communauté française en Ukraine est très réduite, et faute de candidat, ne dispose pas de conseillers consulaires. Si 5 000 personnes étudient le français à travers le réseau des alliances françaises et l’Institut français de Kiev, nos compatriotes sur place ne sont que quelques centaines. Les troubles, la guerre civile, l’incertitude politique et économique n’ont pas favorisé un renversement de cette situation.

Pour autant, ils suivent eux aussi sans nul doute les discussions avec une grande attention.

La possibilité, avec le nouveau président ukrainien, de voir une solution au conflit, qui pourrait passer par un régime spécial d’autonomie pour les régions sécessionistes et une démilitarisation de la zone de conflit, pourrait offrir des perspectives économiques intéressantes pour les entrepreneurs français dans la région.

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