En 2021, le secteur du tourisme en France n’a pas retrouvé son niveau d’avant crise en raison du maintien de nombreuses restrictions sanitaires. L’absence des touristes internationaux a pesé lourdement sur l’activité, l’Île-de-France étant la région la plus touchée. Le nombre de nuitées passées dans les établissements touristiques s’est élevé à 324 millions, soit 118 millions de moins qu’en 2019, avant la crise sanitaire. Si le début de l’année a été mauvais en termes de nuitées, elles ont progressé à partir du début du mois de mai avec la levée des restrictions. À l’automne, l’activité est revenue presque à son niveau d’avant-crise.
La France s’en sort mieux que ses partenaires
Avec la perte d’une nuitée sur quatre, la France pâtit relativement moins de la crise que les trois autres pays les plus touristiques de l’Union européenne grâce aux résidents qui sont partis en vacances. Entre 2019 et 2021, la fréquentation chute d’un tiers en Allemagne et en Italie et de moitié en Espagne. Dans les pays où la clientèle non-résidente est majoritaire, les restrictions de déplacements internationaux (présentation du passe sanitaire, obligation de tests aux frontières, etc.) ont pesé sur la fréquentation touristique.
En Espagne, deux nuitées touristiques sur trois sont le fait de non-résidents. En Italie, la fréquentation est partagée à parts égales entre les clientèles résidentes et non-résidentes. En comparaison, la France dépend moins de la clientèle internationale (36 % des nuitées touristiques), tout comme l’Allemagne (20 %).
L’Île-de-France touchée par la chute du tourisme d’affaires
Si à partir de l’été 2021, les territoires littoraux ont retrouvé un nombre de nuitées comparable à celui d’avant crise sanitaire, dans les zones urbaines, notamment en Île-de-France, il est resté en-deçà, y compris en fin d’année. La montée en puissance du télétravail et l’annulation d’un grand nombre de congrès, de salons et de séminaires ont réduit les déplacements professionnels. L’Île-de-France, qui accueille beaucoup de réunions d’affaires et de congrès, est la région la plus pénalisée. Les nuitées d’affaires ont diminué dans cette région de 35 %, quand la baisse n’a été que de 12 % en moyenne dans les autres espaces touristiques de France métropolitaine. Elle est également pénalisée par la moindre venue de la clientèle internationale (-50 % en Île-de-France, contre -39 % en moyenne dans les autres espaces touristiques). Les hôtels ont enregistré un déficit de nuitées au deuxième semestre 2021 par rapport à celui de 2019 de 16 %. Les nuitées de la clientèle en provenance de l’étranger sont en net recul (-45 %) et ne représentent plus que 24 % des nuitées totales, contre 36 % en 2019.
L’été dernier, les deux principales clientèles internationales présentes traditionnellement en France, celles venant du Royaume-Uni et des États-Unis, ont fait défaut. Sous l’effet de la crise sanitaire et du Brexit, le nombre de nuitées des résidents britanniques a diminué de 66 % entre juillet et décembre 2021 par rapport à la même période avant-crise. Le Royaume-Uni passe ainsi de la deuxième à la cinquième place des provenances des touristes non-résidents. Les touristes venant de Chine et du Japon ont été également quasi absents, le nombre de leurs nuitées s’effondrant de 93 % entre 2019 et 2021. Seule la fréquentation de la clientèle en provenance des Pays-Bas a progressé par rapport à 2019 (+6 %) avec 2 millions de nuitées hôtelières entre juillet et décembre 2021. Les clientèles en provenance de Belgique et d’Allemagne, réalisant 3 millions de nuitées chacune, sont devenues les deux premières non-résidentes en France métropolitaine.
Les campings ont connu une belle saison estivale
De juillet à septembre, l’hôtellerie de plein air a connu un taux de fréquentation, en 2021, équivalent à celui de 2019 (95 millions de nuitées après 96 millions). La fréquentation des campings est portée par la clientèle résidente, dont le nombre de nuitées a augmenté de 11 % sur la période. Quant aux nuitées des non-résidents, elles ont reculé de 29 %, un recul cependant moindre que dans les hôtels (-45 %) et les autres hébergements collectifs de tourisme (AHCT, 41 %). Les clientèles en provenance des Pays-Bas, d’Allemagne et de Belgique ont réalisé 17 millions de nuitées sur les 20 millions de nuitées non-résidentes enregistrées dans les campings de juillet à septembre 2021. La fréquentation de la clientèle britannique a reculé, là encore, très fortement, avec neuf fois moins de nuitées qu’à la même période en 2019.
Les résultats en demi-teinte de 2021 du fait des mesures sanitaires en vigueur jusqu’au 20 juin sont de bon augure pour la saison 2022 avec le retour des touristes internationaux. Les Asiatiques manquent néanmoins toujours à l’appel et les Américains demeurent prudents. Le coût des transports en lien avec la hausse du prix du pétrole et les incertitudes pourraient peser sur l’activité touristique.
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