Qu’est ce qui s’est dit dans le bureau historique Général de Gaulle à Londres, ce 18 juin ?
Lors du voyage éclair du Président de la République pour commémorer l’appel du 18 juin à Londres, La sénatrice des Français de l’étranger, Joëlle Garriaud-Maylam eut droit à un traitement particulier. Il n’en fallait pas plus pour qu’elle entre dans les rumeurs de remaniement.
Joëlle Garriaud-Meylam est bien implantée à Londres. Elle y est élue depuis 32 ans : Seize comme représente de la communauté française, seize comme sénatrice. Elle y a évidemment toutes ses entrées. Ne l’a-t-on pas vue aux cotés du Maire de Londres et du Prince Charles quand celui-ci a reçu la Légion d’honneur ?
Le plus surprenant a été cet aparté, quand elle fut appelée à rejoindre le Président et le ministre des Affaires étrangères dans le bureau du Général de Gaulle. Ils étaient seuls. L’entrevue a duré de longues minutes. Interrogée, la Sénatrice jure qu’il n’a été question que des relations avec le Royaume-Uni, de politique internationale, (elle préside une des Commissions de l’Assemblée parlementaire de l’Otan) et du Prix du Rayonnement français, qu’elle a fondée et que soutient le Quai d’Orsay.
Un secrétariat d’Etat dédié exclusivement aux Français de l’Etranger ?
D’autres pensent qu’elle n’a pas tout dit. Le Président cherche en effet à renouveler le gouvernement.
Il n’y a aucun représentant des Français de l’étranger au gouvernement. Le Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, Jean Baptiste Lemoyne a de multiples fonctions, outre la coopération, la francophonie, le commerce extérieur, il a aussi le tourisme. Un immense ministère, tâche impossible, surtout après la crise du Coronavirus.
Le nouveau gouvernement a besoin de nouveaux soutiens à gauche comme à droite. Joëlle Garriaud-Maylam est sénatrice LR depuis seize ans. Elle a appelé à voter Macron contre Le Pen. Elle n’est pas soumise à la réélection. Bref, une élue modérée, respectée, macron-compatible. Signe supplémentaire : Alors que certains lui imaginent un destin gouvernemental, d’autres s’attellent à l’empêcher en rappelant dans un article publié, cette semaine, par Médiapart, un incident, de 2016, avec une collaboratrice. Il s’était conclu par un licenciement classique de cette dernière sans qu’aucune plainte ne soit déposée contre l’élue. Un article à ce point téléguidé montre qu’elle est dans le viseur… de l’Elysée.
Sénatrice engagée pour le rayonnement culturel des Français à l’Etranger, Joëlle Garriaud-Maylam, organise chaque année le Grand Prix du Rayonnement Français avec le Ministère des Affaires Etrangères, s’implique dans la gestion de l’audiovisuel public international, dans la défense de nos compatriotes dans les zones réputées dangereuses.
Depuis que l’actuelle vice-présidente, Mme Hélène Conway-Mouret (PS), fut en charge des Français de l’Etranger dans le premier gouvernement du Président Hollande, de 2012 à 2014, les intérêts des expatriés n’ont pas été pris en charge par un de ses membres. Alors que les points de divergence avec le gouvernement se multiplient comme sur l’éducation, la fiscalité ou la prise en charge des conséquences de la crise du Covid-19, une élue des Français résidents hors de France à la tête du portefeuille ministériel, qui en aurait la charge, pourrait améliorer la communication entre l’Exécutif et les expatriés, qui ont voté à plus de 90% pour Macron en 2017 et qui voteront en 2021 pour renouveler leurs élus. Ces derniers éliront à leur tour les futurs Sénateurs, à l’automne 2021.
Ce serait donc une bonne pioche pour le gouvernement, une bonne nouvelle pour les expats. A confirmer. Tant de choses peuvent se passer !
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