Il se dit que si les élections régionales prévues début juin sont reportées, qu’il en sera de même pour les élections consulaires. On fait le point
Dans son avis remis lundi à Jean Castex sur l’éventuel report des élections régionales et départementales en juin, le Conseil scientifique ne tranche pas mais identifie les risques et incertitudes qui pèsent sur le scrutin face à l’épidémie de Covid-19.
Cinq risques identifiés
Le Conseil scientifique relève cinq catégories de risques pour la tenue de scrutins dans un contexte épidémique.
D’abord ceux pesant sur « les candidats, les équipes de campagne » mais aussi les personnes qu’ils rencontrent. « La gestion de ce risque est la plus délicate », souligne le Conseil.
Puis, les risques « auxquels s’exposent les électeurs en allant voter », ainsi que ceux liés à la contamination des personnes « participant aux opérations de vote et en particulier lors du dépouillement ».
Le Conseil évoque aussi les dangers de l’utilisation des locaux, « notamment scolaires », et ceux in fine liés à « une reprise de l’épidémie suivant les élections sous forme de clusters ou d’une ‘petite vague’ ».
Des incertitudes compliquant la décision
A deux mois et demi de l’échéance, et dans un contexte actuel très tendu, le Conseil scientifique fait aussi valoir que plusieurs incertitudes compliquent la donne.
Parmi les facteurs mouvants, les membres citent « l’effet des mesures de contrôle » qui seront mises en oeuvre dans les deux prochains mois et qui seront un « élément clé pour anticiper l’état de la pandémie en juin 2021 » .
Le respect des gestes barrières ou encore la progression de la campagne de vaccination figurent aussi parmi ces variables.
Des craintes plaidant pour un maintien en juin
Pour le Conseil, et avec moult précautions rhétoriques, quelques arguments plaident pour un maintien des élections en juin.
Car, si « l’émergence de nouveaux variants » pourraient encore bouleverser la situation, il « est peu probable qu’un nouveau variant soit détecté d’ici juin », relève le Conseil.
Les scientifiques soulignent aussi que l’été pourrait s’accompagner d’un relâchement des gestes barrières et d’une « moindre vigilance » aboutissant à « une dégradation de la situation sanitaire dès septembre 2021, comme cela avait été observé en 2020 ». En ce sens, un report serait inopportun.
Enfin, le Conseil note également que d’autres élections se sont tenues en Europe ces dernières semaines, avec des protocoles spécifiques.
Mais un nouveau report est à considérer
L’extension de la couverture vaccinale fait figure d’argument massue pour un nouveau décalage.
« Fin septembre 2021, entre 40 et 45 millions de personnes pourraient être vaccinées. Ce niveau de vaccination permettra de diminuer significativement la circulation du virus dans la population »
observe le Conseil.
De même, les scientifiques insistent sur les risques inhérents à la tenue d’élections « dans un contexte où le niveau de circulation virale reste élevé », en particulier pour les candidats et équipes de campagne. Sachant que la « forte contagiosité » du variant britannique, actuellement dominant, est un facteur aggravant.
Préconisations pour la campagne et le vote
Que cela soit pour juin ou septembre, le Conseil émet une série de recommandations pour l’organisation des élections.
La campagne devra suivre « un protocole adapté » et « l’usage de moyens dématérialisés », comme internet ou des « numéros verts », sera « encouragé au maximum ». Les candidats devront si possible être vaccinés et testés régulièrement.
Concernant le jour du vote, « il est désormais recommandé de solliciter des personnes vaccinées », « c’est-à-dire des personnes plus âgées », pour tenir les bureaux.
Le vote pourrait se dérouler « en extérieur » et le tenue du scrutin « obligera à un nettoyage strict » des écoles mobilisées.
Le Conseil recommande également d’étaler au maximum le vote, quitte à déroger provisoirement au couvre-feu éventuel, et de réserver « une plage horaire privilégiée pour les personnes vulnérables, par exemple de 09H00 à 12H00 ».
Enfin, le Conseil demande de recourir au maximum au vote par procuration et « regrette » que le vote par internet ou par correspondance n’ait pu être rendu possible.
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