Alors que la question de l’avenir de nos écoles françaises à l’étranger se pose, nous donnons aujourd’hui la parole aux parents d’élèves. Brice Bultot, président de la FAPEE, la Fédération des associations de parents d’élèves des établissements français à l’étranger, est notre invité.
Dans un contexte de réforme de l’AEFE et d’inquiétudes croissantes dans le réseau, il a adressé, le 29 octobre 2025, une lettre au Président de la République. Il nous parle de cette action et de la position de sa fédération, notamment en termes de visibilité et de transparence dans les établissements, tout en « gardant espoir ».
Ecoutez le podcast avec Brice Bultot
La FAPEE interpelle Emmanuel Macron
Depuis plusieurs semaines, l’AEFE (agence pour l’enseignement français à l’étranger) et son réseau d’écoles françaises hors du territoire national font l’objet de nombreux débats. Doutes et inquiétudes croissent derrière la question de l’avenir de nos établissements scolaires hors de France. Brice Bultot, le président de la FAPEE, « la plus grande fédération de parents représentant les élèves scolarisés à l’étranger », participe à la réflexion actuelle pour mener à bien les réformes nécessaires, et dresse à ce jour un constat clair : « le réseau est en crise ».
« On veut absolument que les parents continuent à avoir confiance
dans un réseau et dans des écoles qu’ils ont choisies pour leurs enfants »
Brice Bultot, président de la FAPEE
Pour autant, il veut se projeter dans l’avenir, mettre sur la table des propositions et interpeller l’ensemble des décideurs, y compris le Président de la République, Emmanuel Macron. Notre invité s’en explique : « si on ne saisit pas tous les moyens pour se faire entendre et faire valoir nos actions (…) j’aurais le sentiment d’avoir failli ». La FAPEE y évoque notamment la hausse des frais de scolarité, avec des moyens qui restent dans le meilleur des cas constants, et des conditions matérielles parfois dégradées dans certains établissements. « Est-ce qu’on s’est vraiment posé la question d’où sont placés les moyens en termes de mise en œuvre de la mission d’éducation à l’étranger ? » s’interroge-t-il lors de notre échange.
La confiance des familles : la clé du système AEFE
Au cours de ce podcast, Brice Bultot insiste également sur l’importance de la relation entre les parents d’élèves et les établissements scolaires. Celle-ci s’effrite mais, dit-il, « la perte de confiance, on ne veut absolument pas qu’elle arrive (…) on veut absolument que les parents continuent à avoir confiance dans un réseau et dans des écoles qu’ils ont choisies pour leurs enfants ». Toutefois, le manque de visibilité alimente les interrogations, notamment sur les coûts réels, la répartition des moyens et le manque de prévisibilité des coûts pour les familles.
Pour améliorer la situation, notre invité s’appuie sur deux mots : la visibilité et la transparence, et notamment sur les coûts : « pourquoi les parents paient ? » doit être explicite pour notre invité.: « On ne dit pas que tout est trop cher, on dit juste que parfois, ça manque un peu de logique », ajoute-t-il. Brice Bultot souhaite aussi une transparence sur les efforts que l’AEFE entreprend au sein du réseau en termes d’économies. La cohabitation entre les différents statuts des professeurs au sein d’une même école est aussi en débat. Tout comme la mutualisation entre les établissements. Or, pour le président de la FAPEE, « les parents sont prêts à entendre que l’agence doit aider (…) une région du monde à un moment donné plus qu’un autre. Mais cette politique n’est absolument pas connue. »
Les parents d’élèves : quelle place dans la gouvernance de l’AEFE ?
Au cours de cette entrevue, notre invité le rappelle : quand vous scolarisez votre progéniture dans une école française à l’étranger, « C’est vraiment un choix que font les familles et les parents au début de la scolarité de leurs enfants (…) Vous investissez (…) dans un système éducatif dans lequel vous croyez ». Aussi la place des parents dans la gouvernance de l’AEFE devrait être stratégique, d’autant plus qu’ils sont les premiers ambassadeurs des établissements scolaires français à l’étranger.
« On n’a pas envie d’avoir des écoles qui soient façonnées
par ceux qui ont le plus d’argent »
Brice Bultot, président de la FAPEE
Et aussi parce qu’ils sont les premiers financeurs via les frais de scolarité payés, les parents doivent peser davantage dans les décisions, mais sans dérives indique notre invité. Brice Bultot prévient : « On n’a pas envie d’avoir des écoles qui soient façonnées par ceux qui ont le plus d’argent (…) On veut vraiment protéger les valeurs de ce système éducatif. »
Enfin, le calendrier de la réforme de l’AEFE est évoqué. « J’ai quand même relativement d’espoir et je suis assez positif » sur les avancées possibles, déclare Brice Bultot. En guise de conclusion, il rappelle l’objectif de son organisation : « Notre mission, c’est que les familles se sentent bien dans leurs écoles, dans le réseau (…) il faut continuer à y croire et surtout ne pas perdre espoir. »
Lesfrancais.press continuera de vous informer sur les évolutions de l’AEFE et les positions des acteurs sur l’avenir du réseau de nos écoles françaises à l’étranger.
Auteur/Autrice
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Jérémy Michel est rédacteur en chef adjoint du média Lesfrancais.press. Il est également coach en développement personnel et formateur en communication. Jérémy a auparavant travaillé au sein de diverses institutions politiques françaises et européennes. Il a aussi été en charge des affaires publiques d’un grand groupe spécialisé dans la santé.
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