Recalage de Sylvie Goulard: Macron tire le mauvais numéro

Le Parlement européen à Strasbourg

« Coup de tonnerre » pour les journalistes Valéry Lerouge et François Beaudonnet, « prix nobel de la loose » pour François-Xavier Bourmaud du Figaro, « terrible humiliation » pour le Sénateur LR Bruno Retailleau, preuve d’arrogance de la part du Président pour Yannick Jadot (EELV) et Raphael Glucksmann (groupe socialistes et démocrates), le recalage par le Parlement européen de la candidate française à la Commission européenne est, selon Marine Le Pen, un « désaveu cinglant » pour le Président de la République.

Ce n’est pas peu dire que la scène politico-médiatique française et européenne s’est gaussé de cette décision, historique en ce qui concerne un candidat français, de rejetter Sylvie Goulard au poste important de Commissaire au Marché intérieur, à l’Industrie au Numérique, à la Défense et à l’Espace.

« Votre candidature nous pose un vrai problème éthique » – Dita Charanzova (députée tchèque du même groupe que les élus Renaissance-LREM

Un manque de transparence mis en avant par les détracteurs du Président

Accusée de conflits d’intérêts lors de son mandat de parlementaire européen alors qu’elle combinait ce poste avec une fonction, floue, dans un think tank financé par un milliardaire américain, Sylvie Goulard subit surtout les accusations d’emploi fictif qui payent sur elle et son parti le MoDEM.

Autres incertitudes: la capacité de Mme Goulard de couvrir un poste aussi large, et inédit au sein de la Commission. Les réponses évasives de l’ancienne ministre sur plusieurs sujets de son portfolio et sur sa démission éventuelle en cas de mise en examen ont, semble-t-il, achevé de convaincre le PPE (droite), les verts et la gauche radicale à s’opposer à cette nomination.

« Votre candidature nous pose un vrai problème éthique » selon la députée tchèque Dita Charanzova. Députée de la même formation, Renew Europe, que Mme Goulard et dont le propre Premier Ministre est cependant lui même l’objet d’enquêtes de la part du parquet financier européen.

Le député des Français du Benelux au secours de Mme Goulard

Le député des Français du Benelux Anglade

Egalement issu de ces rangs, d’abords chez les libéraux tchèques comme assistant parlementaire, puis dans l’entourage de Mme Goulard, le député des Français du Benelux Pieyre-Alexandre Anglade s’évertue, lui, à défendre sa championne, parlant depuis cet échec de la candidate de défaite pour l’Europe, d’un jeu politique pour destabiliser la Commission européenne, d’une offensive des conservateurs qui refuseraient de voir leur position dominante être mise en question.

Un positionnement qui interpelle cependant: la présidente de la Commission Mme von der Leyen est elle même issue des rangs conservateurs, la proposition de nommer Mme Goulard s’est faite de concert avec le Président Macron et d’autres formations politiques, verts et de gauche radicale notamment, ont également voté contre la nomination de Mme Goulard. En sus, il est connu de tous à Bruxelles que le jeune député doit beaucoup à Mme Goulard, elle fût d’une aide précieuse pour obtenir son investiture « En Marche » aux législatives en 2017.

Pour notre nation, il est temps de se demander si la présidence a fait preuve d’arrogance  et/ou de naïveté à une époque où la transparence est un sujet majeur, sinon indispensable?

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