85 % des citoyens européens pensent que les vaccins sont un moyen efficace d’empêcher les maladies, mais la moitié d’entre eux croient qu’ils peuvent « souvent produire des effets secondaires », selon un nouveau sondage Eurobaromètre.
La question des vaccins est encore assombrie par la confusion et les idées fausses. L’Eurobaromètre, l’organisme de sondages d’opinion publique de l’UE, a réalisé la première enquête en face à face sur le sujet, auprès d’environ 28 000 citoyens des 28 États membres de l’UE.
Selon l’enquête, une majorité relative d’Européens (48 %) pensent que « les vaccins peuvent souvent produire des effets secondaires graves », contre 40 % qui pensent le contraire. À Chypre, 65 % de la population estime que les vaccins peuvent être nocifs, soit la proportion la plus élevée de l’UE. Viennent ensuite la Croatie (64 %), Malte (62 %), la Slovénie et la France (60 % chacun).
Les vaccins, comme toute autre substance pharmaceutique, entraînent une certaine probabilité d’effets secondaires, selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Ils sont toutefois généralement bénins et les réactions plus graves sont très rares, assure l’organisme européen de prévention en matière de santé.
Système immunitaire
Près de quatre répondants sur dix pensent également que les vaccins peuvent provoquer la maladie même contre laquelle ils protègent, tandis que 31 % pensent qu’ils peuvent affaiblir le système immunitaire.
« Plus nous parlons de ce qui est vrai et de ce qui est faux à propos de la vaccination, plus nous avons de chances d’obtenir les bons messages », a déclaré Jyrki Katainen, vice-président de la Commission chargé temporairement des questions de santé, lors d’une conférence de presse.
La Commission a déclaré qu’elle accueillerait un sommet mondial sur la vaccination en partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en septembre, confirmant une annonce faite par Vytenis Andriukaitis, commissaire européen chargé de la santé, dans un entretien accordé à Euractiven avril dernier.
Coopération volontaire
L’UE n’a pas de compétences sur la question de la vaccination, c’est donc aux États membres d’adopter des stratégies nationales pour accroitre la couverture et de décider sur la vaccination est obligatoire ou non.
« Nous ne voulons pas interférer dans ce débat. Les deux systèmes, volontaire ou obligatoire, peuvent fonctionner, il n’y a pas qu’une seule solution », a déclaré Jyrki Katainen, qui remplace Vytenis Andriukaitis pendant la campagne des présidentielles en Lituanie.
En avril 2018, la Commission a proposé une recommandation sur le renforcement de la coopération volontaire de toutes les parties prenantes contre les maladies évitables par la vaccination, qui a été adoptée par le Conseil.
« Jusqu’à présent, 20 États membres ont adhéré à une plateforme basée sur la coopération volontaire. C’est un chiffre assez important pour ce type de coopération », a déclaré un fonctionnaire de l’UE, ajoutant que plusieurs actions conjointes sont en cours et que la plateforme est ouverte à d’autres pays qui souhaitent poser leur candidature.
Selon Jyrki Katainen, la recommandation du Conseil a été prise très au sérieux et le thème de la vaccination doit rester une priorité de l’UE, y compris pendant les élections européennes.
Gerardo Fortuna et Zeynep Atilgan
Un article publié sur le site de notre partenaire
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