Pour son premier voyage officiel, Stéphane Séjourné rend visite au triangle de Weimar

Pour son premier voyage officiel, Stéphane Séjourné rend visite au triangle de Weimar

Le nouveau ministre des Affaires étrangères était à Kiev samedi 13 janvier pour son premier déplacement officiel. Il s’est ensuite rendu en Allemagne et en Pologne, qui forment avec la France le bloc géopolitique, crée dans les années 90, du triangle de Weimar.

Samedi, à Kiev, au lendemain de la quarantaine de frappes de drones russes sur l’Ukraine, Stéphane Séjourné a réaffirmé le soutien de la France au pays. « L’Ukraine est et restera la priorité de la France », a-t-il déclaré, garantissant que la France soutiendra les Ukrainiens « dans la durée ».

À ce jour, l’aide militaire de la France à l’Ukraine s’élève à 3,2 milliards d’euros, selon un rapport parlementaire publié le 8 novembre.

« La Russie espère que l’Ukraine et ses soutiens se fatigueront avant elle ; nous ne faiblirons pas », a ajouté M. Séjourné lors de son déplacement à Kiev.

Au niveau européen, des négociations sont en cours pour débloquer 50 milliards d’euros d’aide à l’Ukraine. L’argent est actuellement bloqué, suite au veto imposé par le Premier ministre hongrois Viktor Orbán lors du Conseil européen du 15 décembre.

Dimanche 14 janvier, M. Séjourné et son homologue allemande Annalena Baerbock se sont rencontrés à Berlin et ont insisté sur la détermination du couple franco-allemand à soutenir l’Ukraine « aussi longtemps que nécessaire » face à l’offensive russe.

« Nous devons organiser, au niveau européen, […] des initiatives coordonnées qui incluent la défense de nos valeurs et de nos intérêts », a déclaré le ministre des Affaires étrangères lors de la conférence de presse à Berlin.

« Poutine ne lâche pas sa guerre contre le peuple ukrainien », a déclaré de son côté Mme Baerbock, insistant sur le fait que « l’Allemagne et la France défendent l’Ukraine. Nous avons toujours été d’accord sur ce point ».

Les deux ministres ont également discuté de la situation au Moyen-Orient et en mer Rouge, où « les risques d’escalade sont évidents », selon M. Séjourné, qui a souligné la nécessité pour l’Europe de « parler d’une seule voix ».

Le premier voyage diplomatique de Stéphane Séjourné dans l’UE s’achève ce lundi 15 janvier à Varsovie, en Pologne, où il doit rencontrer son homologue Radosław Sikorski.

« Je proposerai à mon collègue un certain nombre d’initiatives qui devraient nous permettre de renforcer ce lien et de faire de grandes choses avec ce tandem Paris-Berlin-Varsovie », a-t-il précisé à Berlin.

« Ce format Weimar témoigne en effet de notre unité et de notre engagement en faveur des réformes européennes et du soutien à l’Ukraine, notamment dans la perspective des discussions du Conseil européen du 1er février sur le mécanisme d’aide à l’Ukraine », a détaillé dimanche le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué de presse.

Stéphane Séjourné
Dimanche 14 janvier, M. Séjourné et son homologue allemande Annalena Baerbock se sont rencontrés à Berlin et ont insisté sur la détermination du couple franco-allemand à soutenir l'Ukraine "aussi longtemps que nécessaire" face à l'offensive russe. [CLEMENS BILAN/EPA]

« L’Europe puissante, ma priorité »

La nomination surprise de M. Séjourné en tant que ministre français de l’Europe et des affaires étrangères est intervenue cinq mois seulement avant les élections européennes de 2024, et les attentes générales qu’il mènerait la course pour le parti Renaissance de M. Macron.

Dans son tout premier discours après sa nomination, vendredi (12 janvier), M. Séjourné a placé l’Europe au cœur de ses priorités en matière de politique étrangère, avec « l’Europe puissance » au centre de tout cela.

Il est primordial de réarmer l’Europe en tant que force géopolitique et continent militaire de premier plan, a expliqué le ministre, ce qui passe avant tout par le renforcement des relations avec le « Triangle de Weimar » franco-germano-polonais.

La feuille de route de M. Séjourné serait celle d’une « UE totalement indépendante, capable de s’exprimer dans un nouvel ordre multilatéral », a-t-il déclaré. « Les négociations européennes sont le lieu où tout est possible ».

Le nom d’Olivier Véran, ancien ministre de la santé pendant la pandémie et ancien porte-parole du gouvernement, sera très probablement choisi par M. Macron dans les prochains jours.

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