Après sa mise au point télévisée très remarquée sur son supposé autisme et avant un grand meeting au Trianon (XVIIIe), mercredi 11 décembre, le candidat LREM à la mairie de Paris Cédric Villani entend montrer que ses troupes sont en ordre de marche. Il a désigné ses dix-sept « chefs de file » par arrondissement qui ont été validés par les militants locaux.
« Ils vont incarner sa campagne sur le terrain mais les têtes de liste définitives seront annoncées en janvier 2020 avec l’intégralité des listes et du programme, prévient un de ses lieutenants. Jusqu’à cette date on reste ouvert à des alliances ». – Cedric Villani
la député Paula Forteza sera donc la tête de liste du candidat dissident LREM pour la Marie du XIXème arrondissement…
Elle est très impliquée dans les questions du numériques, de la participation citoyenne et des données. Elle lutte contre l’exclusion des citoyens touchés par la fracture numérique.
« Nous travaillerons à l’inclusion numérique, sujet par sujet. Et nous travaillerons aussi à des démarches en présentiel, des numéros de téléphone à contacter, des lignes dédiées. » – Paula Forteza au JDD
Mme Forteza porte au sein du projet municipale cette vision à travers la volonté d’informer davantage les citoyens pour relancer le budget participatif de la ville de Paris, abandonné par la majorité parisienne actuelle.
Après un dépôt de loi visant à réguler l’impact écologique de la surconsommation numérique…
Côté assemblée, elle est active aussi sur les dossiers du Numérique. En effet, elle vient de déposer cet amendement dans le projet de loi sur l’économie circulaire, en commission du développement durable.
Au titre « de la sobriété énergétique du numérique », elle veut qu’ « en vue de diminuer les émissions de gaz à effet de serre liées à la consultation de vidéos en ligne », les contenus y soient « proposées par défaut dans une qualité combinant un confort suffisant pour l’utilisateur et la consommation de données la plus faible possible ».
Il s’agit de l’une des quatre mesures de son amendement destiné à « amorcer la prise de conscience indispensable à l’adoption de comportements numériques plus sobres ».
Dans le flot de ces contenus énergivores, « les vidéos pornographiques représentent une part très importante de la consommation de vidéos en ligne et donc des émissions de GES associées au numérique », estime-t-elle.
Selon l’élue, ces vidéos pour adultes « consomment à elles seules 27 % des flux, entraînant l’émission de 80 millions de tonnes de CO2, soit l’équivalent des émissions des bâtiments ou de l’industrie en France ».
Autre chose. Paula Forteza veut interdire aux sites comme YouTube, Facebook ou Dailymotion « le lancement automatique d’une seconde vidéo non sollicitée par le consommateur après consultation d’une première vidéo ». C’est un décret en Conseil d’État qui viendrait fixer les modalités pratiques, dont sans doute le montant des sanctions.
Troisième mesure, les éditeurs d’applications et les hébergeurs auraient pour obligation de faire « figurer en accompagnement de chaque application proposée au téléchargement sur le territoire français un indice d’impact environnemental de cette application indiquant les émissions moyennes de gaz à effet de serre associées à son utilisation au regard du volume de données dont cette utilisation requiert le transfert ».
Enfin… La députée spécialisée sur le numérique propose que les navigateurs affichent eux aussi en temps réel « un indicateur de l’empreinte carbone cumulée associée à la navigation depuis l’ouverture du navigateur ».
Ces deux indices seraient déterminés à partir des données proposées par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.
Remarquons qu’un amendement identique a été déposé par d’autres députés de différents groupes dont Cédric Villani, le candidat qu’elle rejoint pour les municipales à Paris.
Et l’Amérique latine ?
Chez les Français de l’Etranger; le gouvernement de Macron a du mal à justifier les restrictions budgétaires qui touchent les lycées français, le réseau culturel et diplomatique en réduisant ambassades et consulats, et à défendre une réforme fiscale qui est aussi ressentie comme une attaque directe contre ceux qui ont gardé le lien avec la France via des biens ou une activité professionnelle. Et alors qu’elle fut élue avec enthousiasme par les 150 000 Français de la circonscription, Paula Forteza est restée très discrète et peu présente en circonscription.
L’opposition, menée sur place par Cecile Lavergne – élue EELV, est vent debout. Une pétition a été mise en place afin d’alerter les Français d’Amérique latine. Lancée en pleine période des fêtes, elle n’a pas su mobiliser, en effet, au moment où nous écrivons ses lignes moins de 200 personnes avaient apposé leurs signatures. Cependant, elle annonce une difficile campagne en cas de victoire à Paris qui entrainera une élection législative partielle. Florence Poznanski, élue LFI, fait également partie des élus en Amérique du Sud critiques de la décision de la députée.
A Gauche comme à droite, on affute les couteux, alors que 10 députés sur 11 sont LREM, c’est l’occasion pour les partis historiques de commencer leur reconquête tant espérée.