Passons l'été avec de épatants expats #1 Stendhal, Consul de France

En 1831, recommandé au Comte Molé, ministre des affaires étrangères de Louis-Philippe, Stendhal est envoyé comme Consul à Civitavecchia. C’est un port situé non loin de Rome qui appartient aux Etats Pontificaux. C’est surtout un trou. Dans un premier temps, la nomination avait concerné Trieste, mais les lettres d’accréditations avaient été refusées par Metternich qui trouvait ce haut fonctionnaire doublé d’un écrivain trop libéral et surtout anti-autrichien : il suffisait de lire Rome, Naples et Florencepour s’en rendre compte.

Stendhal qui a presque 50 ans, qui a sillonné l’Allemagne et l’Italie, qui a vécu à Paris, Londres, et surtout Milan, s’ennuie à mourir. C’est le moment, plus que jamais, de mettre en pratique sa devise, SFCDT :« Se Foutre Carrément De Tout ». A Civitavecchia, il commence une autobiographie, Souvenirs d’égotisme, puis un roman, Lucien Leuwen, puis une autre autobiographie, Vie de Henry Brulard, projets qui resteront tous trois inachevés.

Il est vrai que Stendhal s’échappe de son Consulat dès qu’il peut, profitant de la proximité de Rome pour assister à des fouilles archéologiques et pour feuilleter dans les bibliothèques de vieux manuscrits dont il tirera les Chroniques italiennes. On le voit aussi à Naples et à Florence où il rencontre en secret des amours contrariés.

En 1836, il obtient un congé et ce diplomate en profite pour…voyager : en Suisse, en Belgique, aux Pays-Bas. De retour à Paris, il transforme en roman l’une des histoires copiées en Italie qui racontait la jeunesse d’Alexandre Farnèse. Ce sera La Chartreuse de Parme, publiée en 1939.

Mais un changement de gouvernement, qui lui retire la protection du comte Molé, l’oblige à reprendre son poste et il doit rentrer à Civitavecchia où il se remet à mourir d’ennui. Victime de deux attaques d’apoplexie, il est rapatrié en congé de maladie à la fin de l’année1840 et cette fois-ci ce n’est pas un certificat de complaisance.

L’air de Paris et le succès de La Chartreuse de Parme ne suffisent pas à le guérir, puisqu’il meurt quinze mois plus tard, des projets d’écriture et d’amour plein la tête.

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