Le 11 décembre 1851, quelques jours après le coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte, Victor Hugo, militant républicain et farouche opposant au nouveau régime s’enfuit vers la Belgique équipé d’un faux passeport. Il y est précédé par sa famille, et rejoint par sa maîtresse Juliette Drouet. Ce refuge de courte durée : quelques mois plus tard, à la publication de son pamphlet Napoléon le Petit, il est poliment prié de déguerpir.
Il passe à Londres en août 1852, et de là se rend dans l’île anglo-normande de Jersey, toujours avec famille et maîtresse. Il y écrit Les Châtiments, poèmes satiriques interdits en France. Trois ans plus tard1855, ayant protesté contre la visite de l’Empereur à Londres et solidaire avec des proscrits expulsés d’Angleterre, il est expulsé à son tour de Jersey.
Il débarque en octobre 1855 à Saint Pierre le port, capitale de Guernesey. Bien qu’amnistié en 1859, il souligne son opposition à l’empereur en ne rentrant pas en France. Sa maison, Hauteville House, est à la fois un lieu de ralliement des opposants politiques, un cénacle intellectuel et une retraite où, debout, appuyé à une tablette face à la mer, le poète compose son œuvre poétique majeure, Les Contemplationset la longue épopée de La légende des Siècles, Les Misérables, Les Travailleurs de la mer– en hommage aux habitants des îles anglo-normandes dont il observe le quotidien – et L’Homme qui rit. Après la défaite de Sedan contre les Prussiens et la chute de Napoléon III, Hugo est accueilli en héros de la nation le 5 septembre 1870 en France. Il a 68 ans.
Il passera encore cinq ans à Hauteville House, de 1873 à 1878, avant de rentrer définitivement à Paris où il meurt en 1885, avenue Victor Hugo, qui porte son nom depuis quatre ans.
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