Où s’expatrier en 2026 ? Le classement Expat Insider 2025

Où s’expatrier en 2026 ? Le classement Expat Insider 2025

Chaque année, des milliers de Français franchissent le pas de l’expatriation. Ils sont à la recherche d’une meilleure qualité de vie, de nouvelles opportunités professionnelles ou simplement d’une aventure humaine. Mais tous les pays ne se valent pas en matière d’accueil, de stabilité économique ou de facilité d’intégration. 

Le rapport Expat Insider 2025, publié par InterNations, passe au crible 46 destinations à travers le monde, évaluées par plus de 10 000 expatriés sur des critères aussi variés que la qualité de vie, les finances personnelles, l’intégration ou encore les perspectives professionnelles. Où les expatriés sont-ils les plus heureux ? Quels pays éviter ? Et comment la France se positionne-t-elle ? Voici notre analyse complète pour vous aider à préparer votre projet d’expatriation en 2026.

Quels sont les meilleurs (et les pires) pays pour s’expatrier ?

En 2025, le Panama conserve sa première place pour la deuxième année consécutive. Il confirme ainsi son statut de paradis pour les expatriés. 

Avec un score exceptionnel en qualité de vie (3), facilité d’intégration (2) et satisfaction financière (3), ce pays d’Amérique centrale séduit particulièrement les retraités (35 % des répondants) et ceux en quête d’un cadre de vie détendu. 
94 % des expatriés y déclarent être heureux, un taux inégalé. 

Suivent de près la Colombie (2) et le Mexique (3), deux destinations latines où le coût de la vie reste abordable (la Colombie est 2ᵉ pour les finances personnelles) et où l’accueil chaleureux des locaux facilite l’intégration.

L’Asie n’est pas en reste, avec la Thaïlande (4), le Vietnam (5) et l’Indonésie (8). Ces dernier sont plébiscités pour leur dynamisme économique, leur gastronomie et leur communauté expatriée active.

L’Espagne (9), seule représentante européenne du top 10, brille quant à elle par sa qualité de vie (1ʳᵉ mondiale), son système de santé et son climat ensoleillé.

Ville de Panama city
Ville de Panama city ©Stockadobe

Parmi les surprises, la Chine (6ᵉ) fait une entrée remarquée. Elle grimpe de 13 places par rapport à 2024. Cela est grâce à des opportunités professionnelles en hausse (5ᵉ pour les perspectives de carrière); l’amélioration notable de la sécurité fait aussi parti des raisons à son entrée (17ᵉ).

Les Émirats arabes unis (7ᵉ) et l’Arabie saoudite (12ᵉ) confirment leur attractivité pour les travailleurs qualifiés, avec des salaires compétitifs et une infrastructure moderne, malgré des critiques sur les libertés individuelles.

Enfin, le Portugal (15ᵉ) et Malte (26ᵉ) progressent fortement. Ils sont portés par des politiques favorables aux expatriés. (régimes fiscaux avantageux, résidences faciles à obtenir) et une qualité de vie appréciable.

Ces destinations ont en commun un point clé : l’équilibre entre stabilité économique et ouverture culturelle. Un critère qui est de plus en plus déterminant pour les expatriés en période d’incertitudes géopolitiques et inflationnistes.

Les pays à éviter : quand l’expatriation tourne au cauchemar

À l’autre extrémité du classement, le Koweït (46) et la Turquie (45) ferment la marche. Leurs notes est désastreuses en intégration et qualité de vie.
Au Koweït, 70 % des expatriés sont là pour le travail. Mais, ils peinent à s’adapter à une société perçue comme fermée (46ᵉ pour l’accueil des locaux).

La Turquie, elle, cumule les handicaps :

  • Barrière linguistique (54 % des expatriés citent le turc comme un obstacle majeur),
  • Instabilité économique (46ᵉ pour la situation financière)
  • Difficultés administratives (45ᵉ pour les démarches du quotidien).

La Corée du Sud (44) dégringole de 21 places en un an. Elle est victime d’une crise politique et d’une culture du travail toxique (46ᵉ pour l’équilibre vie pro-vie perso). Les expatriés y dénoncent des horaires interminables et un manque de flexibilité.

Ville d'Istambul ©Stockadobe
Ville d'Istambul ©Stockadobe

L’Europe n’est pas épargnée : l’Italie (37ᵉ), la Suède (38ᵉ), la Norvège (39ᵉ) et le Royaume-Uni (41ᵉ) figurent dans le bas du tableau. Si les pays nordiques offrent une qualité de vie enviable, leur froideur sociale (45ᵉ pour la Norvège en termes d’accueil) et leur coût de la vie élevé rebutent. Le Royaume-Uni, lui, pâtit d’un système de santé en crise (45ᵉ) et d’un logement inaccessible (41ᵉ). Enfin, le Canada (40ᵉ), souvent présenté comme une terre d’accueil idéale, déçoit avec des loyers exorbitants (40ᵉ) et des salaires insuffisants pour compenser l’inflation. Ces pays illustrent un paradoxe : une bonne réputation sur le papier ne garantit pas une expatriation réussie, surtout lorsque les réalités économiques et sociales sont plus complexes qu’il n’y paraît.

Les destinations prisées (et tendances) des Français de l’étranger

Après ce tour d’horizon global, on fait un zoom sur les pays où vous êtes installé(e) et ceux qui ont le vent en poupe !

États-Unis, Suisse et Belgique : des classiques aux réalités contrastées

Les États-Unis (36ᵉ) restent la première destination des Français expatriés (3ᵉ pays d’accueil selon le rapport), attirés par les salaires élevés et les opportunités dans la tech ou la finance. Pourtant, le classement 2025 tempère cet engouement : le pays recule en qualité de vie (43ᵉ), notamment à cause d’un système de santé coûteux (46ᵉ) et d’un climat social tendu. Les expatriés soulignent aussi la difficulté à obtenir un visa permanent, malgré des programmes comme la Green Card Lottery. Le rapport ne prend pas en compte les nouvelles modalités décrétées par Donald Trump ce vendredi 19 septembre. Il est fort à parier que les USA dégringoleront au prochain classement.

Lac Léman à Genève
Lac Léman à Genève ©Stockadobe

À l’inverse, la Suisse (29ᵉ) conserve son attractivité pour les cadres, avec des salaires parmi les plus élevés au monde (2ᵉ pour la sécurité de l’emploi). Cependant, l’intégration y est notée comme difficile (39ᵉ), avec des locaux perçus comme réservés et un coût de la vie prohibitif (Zurich et Genève figurent parmi les villes les plus chères).

La Belgique (24ᵉ) séduit pour sa proximité avec la France et son multilinguisme. Cependant, son classement est moyen. Il reflète des défis administratifs (30ᵉ pour la facilité des démarches) et une fiscalité complexe. Bruxelles, plaque tournante des institutions européennes, attire surtout les fonctionnaires internationaux, tandis qu’Anvers et Gand séduisent les entrepreneurs. Un point positif : la qualité des infrastructures (transports, écoles internationales), qui compense partiellement ces inconvénients.

Portugal, Thaïlande, Vietnam : les nouvelles stars de l’expatriation

Le Portugal (15ᵉ) confirme son statut de destination tendance pour les Français (5ᵉ pays d’accueil). Lisbonne et Porto attirent avec leur coût de vie raisonnable (par rapport à l’Europe de l’Ouest), leur régime fiscal avantageux (le statut de résident non habituel, ou NHR, exonère partiellement les revenus étrangers) et une communauté francophone grandissante. Le pays brille en qualité de vie (10ᵉ) et sécurité (9ᵉ), même si les prix de l’immobilier flambent dans les grandes villes. La Thaïlande (4ᵉ) et le Vietnam (5ᵉ), eux, misent sur un mélange gagnant : faible coût de la vie (1ʳᵉ et 3ᵉ pour les finances personnelles), accueil chaleureux (4ᵉ et 5ᵉ pour l’intégration) et dynamisme économique. Bangkok et Hô Chi Minh-Ville sont devenues des hubs pour les digital nomads, avec des visas longs séjours facilités (comme le Thailand LTR Visa). Attention cependant à la pollution (39ᵉ pour le Vietnam en qualité de l’air) et aux inégalités d’accès aux soins dans les zones rurales.

Ville de Bangkok
Ville de Bangkok ©Stockadobe

Ces destinations illustrent une tendance forte : l’expatriation n’est plus réservée aux cadres en mission. Il s’ouvre aux télétravailleurs, retraités et entrepreneurs, grâce à des politiques migratoires plus flexibles. Un exemple marquant : le visa « freelance » au Portugal ou le programme « Thailand Elite » pour les résidents aisés. Cependant, ces pays émergents posent aussi des défis, comme la barrière linguistique (le vietnamien et le thaïlandais sont réputés difficiles) ou l’instabilité réglementaire (le Vietnam a récemment durci les conditions pour les visas longs séjours).

Et la France dans tout ça ?

La France se classe 27 sur 46 dans le rapport 2025, un rang moyen qui reflète ses forces et ses faiblesses. Elle excelle dans des domaines clés : santé (16), avec un système universel plébiscité, culture et loisirs (7), grâce à son patrimoine et sa gastronomie, et transports (14), avec un réseau ferroviaire envié. Paris reste la ville la plus attractive pour les expatriés qualifiés, notamment dans les secteurs du luxe, de la tech et de la finance. Les aides à l’installation (comme le Passeport Talent) et la double nationalité facilitée pour les conjoints de Français sont aussi des atouts. Enfin, la France bénéficie d’une image positive à l’international, notamment auprès des Européens et des Nord-Africains.

Pourtant, les expatriés pointent du doigt la complexité administrative (42ᵉ pour les démarches), un marché du travail rigide (30ᵉ pour les opportunités professionnelles) et un accueil parfois mitigé. Selon le rapport, seulement 58 % des expatriés se sentent chez eux en France (contre 62 % en moyenne mondiale), et 41 % estiment que les locaux ne sont pas particulièrement amicaux envers les étrangers. Les grèves fréquentes et la bureaucratie sont souvent citées comme des freins majeurs.

Map France
Image illustration ©StockAdobe

Les défis à relever : intégration, logement et fiscalités

Le principal point noir ? Le logement (35ᵉ), avec des loyers élevés (surtout à Paris) et des propriétaires réticents à louer aux étrangers. Les expatriés non-européens rencontrent aussi des difficultés pour ouvrir un compte bancaire ou obtenir un titre de séjour. Autre écueil : la fiscalité, perçue comme lourde, surtout pour les haut revenus (l’exit tax et l’IFI sont souvent critiqués). Enfin, l’intégration sociale reste un défi : 38 % des expatriés déclarent avoir surtout des amis issus de leur communauté d’origine, un taux supérieur à la moyenne.

Bien choisir son expatriation, un projet qui se prépare

Ce classement Expat Insider 2025 révèle une réalité nuancée. Il n’existe pas de pays parfait, mais des destinations adaptées à des profils et des attentes spécifiques. Le Panama ou la Colombie conviendront aux retraités ou aux amateurs de soleil.  L’Allemagne ou la Suisse séduisent plutôt les cadres en quête de stabilité. Le Portugal et la Thaïlande attirent les digital nomads. Les Émirats ou Singapour ciblent les hauts revenus. La France, elle, a des atouts indéniables, mais doit corriger ses faiblesses (administration, logement) pour rester compétitive.

Trois conseils avant de sauter le pas :

  1. Priorisez vos critères : qualité de vie, carrière, coût de la vie ou intégration ? Un pays excellent sur un point peut être désastreux sur un autre.
  2. Testez avant de vous engager : un séjour prolongé (3 à 6 mois) permet d’éviter les mauvaises surprises.
  3. Anticipez les aspects pratiques : visa, fiscalité, logement et langue sont des éléments clés à étudier en amont.

L’expatriation est une aventure enrichissante, mais elle se prépare minutieusement. Que vous rêviez des plages thaïlandaises, de l’effervescence new-yorkaise ou du calme provençal, une chose est sûre : le succès de votre expatriation dépendra autant du pays choisi que de votre capacité à vous adapter. Alors, prêt à sauter le pas en 2026 ?

Télécharger le rapport complet en anglais

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