Nicolas Sarkozy a été condamné jeudi à un an de prison ferme, reconnu coupable dans le dossier Bygmalion sur le financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012. Sa peine sera directement aménagée, a précisé le tribunal. Des peines allant de deux ans à trois ans et demi de prison, dont une partie avec sursis, ont été prononcées contre ses 13 coprévenus.
L’ancien chef de l’Etat, absent de l’audience, « a poursuivi l’organisation de meetings », a souligné Caroline Viguier la présidente du tribunal. « Il avait été averti par écrit du risque de dépassement » du plafond légal, a-t-elle encore souligné lors de la lecture du jugement. « Ce n’était pas sa première campagne, il avait une expérience de candidat », a poursuivi la magistrate. Nicolas Sarkozy « a volontairement omis d’exercer un contrôle sur les dépenses engagées ». La peine prononcée est supérieure aux réquisitions du parquet qui avait proposé un an dont 6 mois avec sursis.
Il s’agit de la deuxième condamnation pour M. Sarkozy. En mars, il était devenu le premier ancien président de la Ve République à être condamné à de la prison ferme – trois ans dont un ferme -, pour corruption et trafic d’influence, dans l’affaire dite « des écoutes ». Il a fait appel suspendant donc de facto cette condamnation.
Les dirigeants de Bygmalion reconnus coupables
Les dirigeants de Bygmalion reconnus coupables de complicité de faux et usage de faux pour avoir participé au système de ventilation mis en place pour masquer l’explosion des dépenses de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy.
Bygmalion avait adressé des fausses factures à l’UMP pour plusieurs meetings du candidat. Franck Attal, Bastien Millot, Sébastien Borivent et Guy Alves sont reconnus coupables.
Thierry Herzog annonce aller en appel
Les avocats de Nicolas Sarkozy avaient déposé une demande estimant que Nicolas Sarkozy avait déjà été jugé pour ces faits alors qu’il avait dû rembourser les dépassements électoraux.
Le tribunal, s’appuyant sur une décision du conseil constitutionnel, a rejeté cette demande et se déclare légitime à poursuivre l’ex-chef de l’Etat pour « financement illégal de campagne électorale ».
« Le président Sarkozy n’a jamais demandé à être mieux traité qu’un autre, mais n’a aucune raison de l’être moins bien »
Thierry Herzog, avocat de Nicolas Sarkozy
Nicolas Sarkozy va faire appel de sa condamnation à un an de prison ferme, a annoncé son avocat Thierry Herzog. Cet appel étant suspensif, Nicolas Sarkozy sera à nouveau présumé innocent dès que cet appel sera formé.
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