Nicaragua, Ortega s’accroche au pouvoir malgré les prières.

Nicaragua, Ortega s’accroche au pouvoir malgré les prières.

Les évêques ont quitté la table des négociations entre les représentants de l’Alliance civique et le régime du Président Ortega. Pourtant, Ortega, dans le passé, quoique ancien guérillero, les avait choyés. Mais trop c’est trop. Trop de morts : 325 selon la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme, plus de 500 selon les ONG. Et trop de corruption. L’Alliance Civique pour la Justice et la Démocratie, qui regroupe des mouvements issus de la société civile plus large que la seule opposition (elle aussi, longtemps achetée par Ortega), a réussi à maintenir son unité.

Il y a presque un an, le cardinal Leopoldo Brenes avait déjà été invité comme médiateur. Mais Ortega avait quitté la table. Depuis les provocations des groupes paramilitaires contre les Eglises n’ont pas cessé.

Des centaines d’opposants sont en prison. Des dizaines de milliers de Nicaraguayens se sont réfugiés au Costa Rica. Poussés non seulement par la répression politique mais aussi par la crise économique. Le PIB a reculé de 4% l’an dernier et devrait plonger cette année. D’autant que les Américains s’en mêlent. Ils  détestent l’ancien guérillero qui le leur rend bien : l’antiaméricanisme était la base de sa popularité. Ils veulent couper l’accès du Nicaragua aux crédits internationaux. Comme Ortega ne peut plus compter sur le Venezuela et son pétrole, le régime sandiniste commence à flancher.

Que réclame l’opposition ? Libération des prisonniers politiques, réforme de la loi électorale, élections anticipées. Que peut-elle offrir à Ortega ? Un sauf conduit, une assurance sur ses biens. Un certain nombre de ses anciens amis sandinistes répètent que c’est la seule chose qui l’intéresse. Difficile de croire qu’Ortega partirait comme un vulgaire Babydoc ou comme le dernier des Somozas. Il voudra rester dans un poste de pouvoir et de contrôle, sur place, et garder au moins quelques rênes en main. Comme Maduro, il est prêt à tenir jusqu’au sacrifice de son dernier paramilitaire. Toute sa vie a été consacrée à la lutte pour le pouvoir, à la conservation du pouvoir. Imaginer Ortega à la retraite semble difficile. A moins que les prières de l’Eglise, jointes à celle des pasteurs ne convainquent l’armée de le lâcher.

 

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