« Le camarade Mugabe était une icône de la libération, un panafricaniste qui a consacré sa vie à l’émancipation et à la responsabilisation de son peuple. Sa contribution à l’histoire de notre nation et de notre continent ne sera jamais oubliée. Que son âme repose en paix éternelle. » écrit l’actuel Président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, dit « le Crocodile », ex chef des Renseignements de Mugabe, qui l’avait choisi comme vice président. Elu Président en 2018, à la suite d’un coup d’Etat, avec le soutien de l’armée, il laissa le vieux Mugabe et sa femme Grace, en résidence surveillée.
Voilà ce qu’écrira un jour, il faut l’espérer, un successeur de Mugabe lorsque le Zimbabwe deviendra un pays paisible, prospère et libre : « Mugabe a trahi tous les engagements et idéaux de sa jeunesse, lui, l’enseignant qui prétendait défendre les opprimés. Panafricaniste, il rejeta toute coopération avec les pays voisins. Socialiste, il mit en place une réforme agraire qui ruina le pays. Chef d’Etat, il mit le pays en coupe réglé, vécut avec sa famille et ses courtisans comme un monarque milliardaire dans un luxe insensé alors que la faim régnait. Il fit arrêter, torturer, tuer ses adversaires, ses opposants, puis ses amis. Il représente ce que la révolution, la décolonisation, l’Afrique a fait de pire. Il rejoindra d’autres monstres et dictateurs comme Staline, Pol Pot, Amin Dada au Panthéon des dictateurs assoiffés de sang et d’or. Il avait fait du Zimbabwe, promis à un bel avenir, un enfer. Heureusement, le peuple (et l’armée) finirent par le chasser, sans oser le juger. Ses successeurs n’ont pas renié les méfaits auxquels beaucoup d’entre eux participèrent. Mais à la longue, le Zimbabwe a gagné sa liberté »
Seule question : dans combien de temps ce successeur imaginaire pourra-t-il écrire cette épitaphe. ? Même Krouchtchev fut plus courageux que Mnangagwa.Mais Mnangagwa est le fils spirituel de Mugabe. Il croit encore que les Chinois (il a été formé à l’école communiste révolutionnaire en Chine et en Corée du Nord) sauveront Zimbabwe. Xi Jinping fit une visite officielle en 2015. Le Zimbabwe d’aujourd’hui c’est 90% de chômage, 70% de la population sous le seuil de pauvreté, 32% des femmes mariées avant dix huit ans. Un pays sans monnaie, sinon … le dollar américain. Le Zimbabwe était le deuxième pays industriel d’Afrique dans les années 90, il est, hélas pour sa population, riche de minerais, notamment de diamants.
Que compte faire Emmerson Mnangagwa de Grace, la veuve de Mugabe, qui espérait prendre sa succession, et de ses diamants ?
La France est présente au Zimbabwe mais les relations restent limitées. La communauté française est d’environ 300 personnes. Il existe une trentaine d’entreprises françaises et des échanges économiques limitées à environ 25M par an. La présence française est assurée par une école française bilingue « Jean De la Fontaine » à Harrare et trois alliances françaises.
La France a créé un « Centre de coopération international en recherche agronomique pour le développement » et contribue à l’aide internationale pour le développement à travers fonds européens et fonds internationaux.
Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer, peut on penser du coté de l’AFD.
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