Michel Barnier est bien connu des Français de l’étranger, nous l’avions d’ailleurs reçu à plusieurs reprises lorsqu’il négociait le Brexit et après. À 73 ans, il vient d’être nommé premier ministre par Emmanuel Macron ce jeudi 05 septembre. Il a été plus jeune député de France à 27 ans, ministre sous Jacques Chirac avant d’être négociateur du «Brexit» entre l’Union européenne et le Royaume-Uni et désormais un de nos premiers ministres les plus âgés.
Sa stratégie pour Matignon
Comment Michel Barnier s’est imposé face aux autres candidats ? Avec l’appui potentiel de sa famille politique, Les Républicains, qui a ouvert la porte mardi, lors d’un échange téléphonique avec Emmanuel Macron, à un soutien à un gouvernement s’il était vraiment de droite.
Cet été, Michel Barnier avait choisi de faire silence radio en juillet et en août, quand son nom commençait à bruisser dans les couloirs du pouvoir. Début août, un entretien avec le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, qu’il connaît bien, a eu lieu. Il y était déjà question de Matignon.
Du côté d’Emmanuel Macron, Michel Barnier coche beaucoup de cases, selon les proches du chef de l’État : il ne détricotera pas la politique menée depuis sept ans, il permettrait la participation des Républicains à une coalition de gouvernement, il n’a pas d’ambition présidentielle pour 2027… Et il ne serait pas censuré immédiatement, jugent-ils, contrairement à Xavier Bertrand et Bernard Cazeneuve.
Michel Barnier s’était lui dit « disponible ». « Si le président l’appelait, il serait prêt », glissait son entourage ces jours-ci. Le même Kohler l’a d’ailleurs rappelé en début de semaine, selon nos informations. Par ailleurs, Emmanuel Macron et lui se connaissent déjà : ils se sont croisés à des multiples reprises lorsque Barnier portait son costume de « M. Brexit ».
Un Bruxellois à Paris
Pour certains, c’est un ancien expatrié qui prend la tête de l’hôtel de Matignon. En effet, Michel Barnier a été commissaire européen, député au parlement bruxellois et bien sûr négociateur du Brexit. Il connaît bien la capitale européenne. Pourtant, personne ne voulait y croire à Bruxelles, ni mercredi soir ni jeudi matin. « Peut-être avec dix ans de moins, et encore… » ironisait-on parmi les élus macronistes auprès de nos confrères du Point. Michel Barnier et Bruxelles, c’est l’histoire d’un désamour.
Sa proposition d’un « moratoire » sur l’immigration de trois à cinq ans, doublé d’un référendum sur une loi constitutionnelle suspendant le droit européen au cours de cette période, a mis ses amis bruxellois en émoi. C’est tout juste si, du jour au lendemain, Michel Barnier n’est pas devenu le nouvel Orban… Les portes de la capitale belge se sont refermées et ses proches encore présents à Bruxelles s’inquiètent, finalement, de sa nomination toujours selon l’hebdomadaire français.
Et maintenant ?
Désormais le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, va devoir constituer son gouvernement. Nous allons suivre avec attention les nominations au Quai d’Orsay, dont le portefeuille des Français de l’étranger, si celui-ci est maintenu en cette période de disette budgétaire. Et donc logiquement, nous regarderons aussi qui succédera à Bruno Le Maire, si ce dernier est remplacé.