Les Ecologistes se sont adressés aux Français de l’étranger au cours d’un webinaire qui s’est tenu dernièrement. La tête de liste aux élections européennes pour les Verts, Marie Toussaint, a en effet organisé un moment d’échanges avec la communauté hors de France. Au cours de celui-ci, l’actuelle députée européenne était accompagnée de plusieurs représentants de sa formation politique en charge des expatriés.
Notamment Mélanie Vogel, sénatrice et Jean-Baka Domelevo Entfellner, conseiller élu à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE).Michael Vincent, résidant en Belgique, candidat sur la liste écologiste (60eme place sur 81) et représentant, au sein de celle-ci, nos compatriotes vivant en dehors du territoire national, était également parmi les intervenants.
Ce qui est fait à Bruxelles a des répercussions sur nos expatriés
C’est d’ailleurs ce Français de Bruxelles qui a ouvert la discussion. Expatrié depuis 15 ans, il a connu les conséquences du Brexit à Londres. Cette sortie de l’Union européenne des Britanniques l’a ainsi poussé à déménager au plat pays. Au cours de son intervention, cet économiste de profession s’est adressé directement à ses compatriotes exilés. Il a notamment insisté sur le rôle clé du Parlement européen et des conséquences des politiques qui y sont menées. « Je sais l’importance de l’Europe sur la scène mondiale. Ce qui est fait à Bruxelles a un impact pour tous sur la planète, avec des répercussions concrètes pour les Français de l’étranger » a-t-il partagé en introduction.
Marie Toussaint et l’Europe de la justice, de la paix et de l’écologie
Ce 9 juin (8 juin pour les Français des Amériques et Caraïbes) est donc crucial. C’est le message que Marie Toussaint a également souhaité transmettre aux internautes présents. « L’Europe est la bonne échelle pour agir » a-t-elle martelé à plusieurs reprises. Pour la leader des écologistes, c’est effectivement à cet échelon que les actions sont les plus efficaces pour « prendre soin du vivant ». Comment faire ? Ce wébinaire était l’occasion de présenter en détail son programme, avec comme triptyque, le développement d’une « Europe de la justice, de la paix et de l’écologie ».
La gauche de Raphaël Glucksmann emprunte les mots de l’écologie uniquement lors de la campagne électorale
Ce débat a également permis de rappeler le positionnement politique des Verts. Pour la tête de liste “Les Ecologistes”, la droite et les macronistes portent atteinte aux différentes politiques de protection de l’environnement, notamment par un gel des lois « vertes ». Le Rassemblement national demanderait l’abrogation de ces législations environnementales. Et les socialistes « empruntent les mots de l’écologie lors des campagnes électorales, mais dans la réalité du mandat » ils agissent autrement. Ainsi, rappelle Marie Toussaint, la gauche de Raphaël Glucksmann a voté pour « les mégas camions, à moitié en faveur des OGM et pour le détricotage de la PAC. »
Mélanie Vogel, en qualité de sénatrice des Français établis hors de France et aussi de Co-Présidente du Parti Vert Européen, a également pris la parole sur les alliances électorales. Elle a indiqué avoir du « respect pour le projet de la sociale démocratie (…) mais ce n‘est pas le même que celui porté par les écologiques. » Ajoutant « on ne pourra pas faire la transition écologique avec l’austérité et les coupes budgétaires ».
Les propositions formulées par les Verts « sont les mêmes partout en Europe » a d’ailleurs mentionné la parlementaire du Sénat. Ce message se voulait aussi rassurant pour certains de nos compatriotes qui, inscrits sur la liste électorale de leur pays de résidence à l’étranger, voteront pour des députés européens représentant leur territoire d’accueil. Mélanie Vogel a donc insisté en déclarant qu’« aucun parti politique en Europe ne peut dire la même chose ». Cela signifie que voter pour les Verts en Belgique serait la même chose que de déposer un bulletin les écologistes en France, en Espagne, en Suède, en Roumanie,…
Les écologistes et l’Europe fédérale
La promesse d’une « Europe fédérale » a aussi été évoquée au cours de cet échange avec les expatriés. Répondant aux questions posées par l’assistance, une d’entre elles portait sur ce fédéralisme souhaité par les Verts. Ces derniers souhaitent-ils la fin des parlements nationaux ? « Non et non » a insisté Mélanie Vogel. La proposition des écologistes vise à « trouver l’équilibre entre entités fédérées et fédérales. »
Rejetant l’idée « d’un super Etat centralisé », les candidats écologistes estiment que des sujets comme « la santé, la défense, la fiscalité, ou bien encore les libertés publiques » font plus de sens à être traités au niveau de l’Union européenne, par des compétences propres. Cela aurait aussi une incidence pour les Français de l’étranger qui pourraient, dès lors, bénéficier de la protection et des services de consulats européens, partout dans le monde.
Les Français de l’étranger et le vote en faveur des Verts
En conclusion de cette rencontre électorale en ligne, Marie Toussaint a lancé un dernier appel. Elle a partagé son souhait de créer « un horizon de douceur », visant à refuser la brutalisation de la vie politique et favorisant la protection de notre planète. Les Français de l’étranger recevront-ils ce message ? Ils avaient accordé 20,52 % des voix aux élections européennes en 2019 aux Verts. Or, si l’on en croit la dernière consultation Lesfrancais.press, nos compatriotes hors de France changeraient de parti pour ce prochain scrutin. Sur 8 174 participants, ils n’étaient en effet que 8,59 % a déclaré vouloir mettre un bulletin « les écologistes » dans l’urne. Il reste un mois de campagne à la liste menée par Marie Toussaint pour inverser cette tendance.
Auteur/Autrice
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Jérémy Michel a travaillé de nombreuses années pour des élus et a coordonné les affaires publiques européennes d'une grande entreprise française. Installé à Bruxelles depuis 2000, il est actuellement coach et consultant.
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