Bamako accuse Paris de violer son espace aérien et de fournir des renseignements et des armes aux terroristes présent dans le pays. Le Mali dit avoir des preuves et souhaite même saisir le conseil de sécurité de l’ONU. La France, elle, dément catégoriquement.
La France dénonce les manipulations
La France a « condamné » jeudi la « multiplication » selon elle « des manipulations de l’information » au Mali, qui a demandé au Conseil de sécurité de l’ONU une réunion d’urgence pour faire cesser ce qu’il présente comme « les actes d’agression » français.
Réagissant jeudi 18 août à ces accusations, le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères François Delmas a déclaré lors d’un point presse: « nous condamnons la multiplication des manipulations de l’information qui ne doivent aucunement détourner l’attention de la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire dans le pays dont les populations sont les premières victimes ».
« La France poursuivra sans relâche le combat contre le terrorisme au Sahel et en Afrique de l’Ouest, en soutien des efforts politiques, civils et militaires de la CEDEAO et des États de la région, et en pleine coordination avec ses partenaires européens et américain engagés », a-t-il ajouté.
L’ambassade de France au Mali avait martelé mercredi dans un tweet que la « France n’a évidemment jamais soutenu, directement ou indirectement, ces groupes terroristes, qui demeurent ses ennemis désignés sur l’ensemble de la planète ».
Soutien aux terroristes
Le gouvernement malien dominé par les militaires accuse, donc, la France de violations de sa souveraineté, de soutien apporté, selon Bamako, aux groupes jihadistes et d’espionnage.
Dans une lettre adressée par le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, à la présidence en exercice chinoise du Conseil de sécurité de l’ONU, le Mali « invite » le Conseil à oeuvrer pour que la France « cesse immédiatement ses actes d’agression » et réclame une réunion d’urgence.
Cependant cette requête a très peu de chance d’aboutir sur un débat ou une résolution, la France disposant d’un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU et d’un droit de véto.