Le chef de l’État s’est rendu ce mercredi en fin de journée à Rouen, un mois après l’incendie de l’usine chimique Lubrizol. Alors qu’on lui a beaucoup reproché de ne pas s’être déplacé après le sinistre, Emmanuel Macron a été accueilli par des Rouennais en colère, ou marqués par la peur.
Le président Emmanuel Macron s’est rendu ce mercredi sur le site de l’usine Lubrizol, un mois après l’incendie du 26 septembre dernier à Rouen. Lors de ce déplacement qui n’était pas inscrit à l’agenda présidentiel, le chef de l’État a été accueilli par le maire de la ville Yves Robert, mais aussi par des manifestants et des Rouennais en colère.
Face à la presse, Emmanuel Macron a d’abord souhaité adresser « un message d’amitié aux Rouennais et Rouennaises », avant de déclarer: « Je sais le choc qui a été ressenti et l’inquiétude qui a été vécue par les habitants de la ville et des alentours ».
Hué, Macron appelle à ne pas céder à la « défiance »
« Quand on vit ce qui a été vécu à Rouen, quand on respire pendant des jours et des semaines des odeurs désagréables dont on en connaît pas la dangerosité même si on vous dit le contraire, c’est très déstabilisant. Et ça, ça nourrit forcément de l’inquiétude », a reconnu le président Macron. Cependant, a-t-il ajouté: « Il ne faut pas que cette inquiétude, qui est tout à fait légitime, devienne de la défiance parce que de fausses informations circulent, parce qu’on se met à dire tout et son contraire. »
Pour rassurer les commerçants et les agriculteurs touchés par cette catastrophe, le chef de l’État a promis que les premières indemnisations « auraient lieu dans les prochains jours, d’ici le 18 novembre, dans l’esprit de responsabilité et de transparence ».
« C’est injustice de dire que vous avez été abandonnés »
Au fil des deux heures qu’a duré sa déambulation dans la ville, Emmanuel Macron s’est à plusieurs reprises défendu d’être venu trop tard à Rouen. Une riveraine s’est dite « très secouée » par la catastrophe industrielle, et l’a notamment interpellé pour lui reprocher le manque d’informations et d’actions du gouvernement dans les heures et les jours qui ont suivi l’incendie. « C’est injuste de dire que vous avez été abandonnés », lui a répondu le président.
« Le rôle du président de la République n’est pas de se précipiter dès qu’il y a quelque chose qui se passe (…) Je ne crois pas que mon rôle soit de me substituer à chaque ministre », avait-il affirmé plus tôt.
Il a aussi assuré qu’il n’y avait pas eu « de défaillances des services de l’État ». « Les services de l’État ont agi avec compétence, avec beaucoup de sang froid, beaucoup de professionnalisme », a affirmé le président de la République. « De là où je suis, je n’ai pas vu de défaillance, au contraire », a-t-il ajouté.
Pas « de défaillances des services de l’État »
Devant la mairie de la ville, un cortège de manifestants l’attendait pour le huer et cirer des « Macron démission ». « On a eu tous très peur à Rouen », lui a aussi lancé un membre d’un service de prévention des risques dans les rues de la ville. « On a tremblé, c’était à une centaine de mètres de chez nous. On a flippé comme à Toulouse! », lui a-t-il crié au milieu de la foule.
« Ce qui est sûr, c’est qu’il y a un travail d’accompagnement à faire », a donc défendu le chef de l’État. « Aujourd’hui il nous faut plutôt poursuivre le travail de mesure et de transparence, l’indemnisation et de suivi dans la durée. On verra après s’il convient de qualifier différemment la situation, (…) il y a peut-être des choses qu’on ne mesure pas parfaitement aujourd’hui et on continuera à mesurer, à informer et à faire la transparence », a enfin assuré le président.
« Nous devons regarder devant », a-t-il ajouté, précisant qu’il pensait désormais « au développement économique »: « Il faut penser à un avenir industriel qui soit compatible avec la vie en ville »