L'UE va lancer un Green Pass

L'UE va lancer un Green Pass

Un projet de passeport sanitaire au niveau européen a été dévoilé par la Commission européenne : le Green Pass. Il sera présenté en détail le 17 mars à Bruxelles.

Sauver la saison touristique ?

Ce qui semblait encore prématuré en janvier dernier, lorsque le Premier ministre grec en avait soumis l’idée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, est aujourd’hui passé au premier plan de l’actualité.

« Nous présenterons ce mois-ci une proposition législative pour un « green pass » numérique. Son objectif est de fournir la preuve qu’une personne a été vaccinée ou des résultats de tests pour ceux qui n’ont pas encore pu se faire vacciner, de savoir si la personne a surmonté la Covid-19 et est immunisée, le tout en respectant la protection des données, la sécurité et la vie privée. »

Le 1er mars, Ursula von der Leyen en a officialisé son élaboration dans un tweet

Obligatoire pour voyager en Europe ?

Ardemment poussé par les pays comme la Grèce ou l’Espagne pour aborder la saison touristique sous de meilleurs auspices que l’an dernier, la portée du « Green Pass » laisse encore des points en suspens, notamment pour des raisons juridiques et éthiques.

Dans ce cadre, l’Allemagne et la France sont en effet rétifs à en faire une condition sine qua non pour voyager. « Alors que nos populations n’ont pas encore toutes eu accès au vaccin qui est administré sur une base, je le rappelle, volontaire, et pour le moment avec des critères d’âge, un tel document ne saurait ouvrir des droits spécifiques aux personnes vaccinées, a précisé Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse le 25 février. Ils permettront simplement, une fois les campagnes vaccinales faites dans l’Union européenne, de réorganiser la circulation entre Etats membres de manière plus fluide. Si l’usage précis de cet outil reste à définir, il devrait faciliter les franchissements de frontières. Et pourrait aider à sauver la saison touristique estivale. » Ce qui constitue déjà une avancée au regard des restrictions mises en place de façon souvent disparate et unilatérale connues ces derniers mois.

Des normes communes à établir ?

Reste maintenant à mettre en pratique cette certification médicale commune et, surtout, à faire en sorte que les systèmes de santé et de contrôle aux frontières parlent un même langage.

« Nous proposons, du côté de la Commission, de coordonner les normes et de créer une passerelle qui relie entre elles les différentes solutions nationales afin que ces informations soient interopérables. Cela prend du temps, au moins trois mois environ. (…) Les États membres devront accélérer la mise en œuvre si nous voulons qu’un tel « certificat vert » soit en place d’ici cet été« / « la bonne nouvelle, c’est que nous ne partons pas de zéro. »

Ursula von der Leyen

Fin janvier, les États membres de l’Union se sont en effet accordés sur un ensemble de données minimum nécessaire pour chaque certificat, mais aussi sur un contenu uniforme sur le type de vaccin utilisé ou encore sur un identifiant unique, « comme un code IBAN« , a souligné Ursula von der Leyen. Une uniformisation qui semble clé car, en parallèle de ce travail au niveau européen européen, les pays européens planchent chacun de leur côté sur leur propre solution de « passeport vert », un peu sur le modèle de ce qui se fait déjà en Israël.

Voyager hors d’Europe ou à destination de l’Europe ?

Si la Commission européenne veut proposer le passeport à tous dès les vacances de cet été, l’Organisation mondiale de la santé se veut plus prudente. En effet, selon nos confrères de Forbes, l’OMS a déclaré qu’aucune étude pouvait pour l’heure, montrer qu’il y a un avantage à être vacciné.

Il n’est pas encore déterminé si les personnes vaccinées peuvent ou non propager le virus ni si les vaccins sont efficaces contre les différents variants en circulation. Même son de cloche pour le World Travel and tourism Council (WTTC) qui représente dans le monde, le secteur des voyages et du tourisme.

Le WTTC indique qu’il était totalement opposé à l’idée de relancer les voyages internationaux sur la base de passeports vaccinaux : 

« Il faudra beaucoup de temps pour vacciner la population mondiale, notamment dans les pays les plus pauvres. Nous ne devons pas discriminer ceux qui souhaitent voyager mais qui n’ont pas été vaccinés”, explique notamment. »

la présidente-directrice générale de WTTC, Gloria Guevara
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