L’OTAN fête jeudi ses trois quarts de siècle d’existence

L’OTAN fête jeudi ses trois quarts de siècle d’existence

L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) a été fondée le 4 avril 1949 par 12 pays d’Europe et d’Amérique du Nord, pour contrer la menace soviétique. Ils sont aujourd’hui vingt de plus pour un total de trente-deux membres qui sont loin de marcher au pas tous ensemble.

La France s’est retirée de la structure militaire de l’OTAN en 1966 avant de la réintégrer en 2009. Une fracture qui persiste encore à Bruxelles. En effet, aucun Français n’a jamais été secrétaire général de l’OTAN.

La Turquie est souvent considérée comme le trublion d’une Alliance dont elle est devenue membre en 1952, en même temps que la Grèce. Les deux pays longtemps ennemis ont donné quelques sueurs froides à leurs alliés, particulièrement lors de leur différend à Chypre dans les années 1960 et 1970.

La Turquie peut aussi provoquer l’impatience de ses alliés comme elle l’a fait en bloquant pendant deux ans l’adhésion de la Suède. Celle-ci a finalement rejoint l’OTAN en mars, après la Finlande l’année précédente, une des conséquences de l’invasion russe de l’Ukraine en 2022.

Cinq comme l’article pilier de l’Alliance

L’article 5 du traité de l’Atlantique nord est le fondement de l’Alliance. Il oblige chacun de ses membres à intervenir en cas d’attaque contre l’un d’entre eux.

Il n’a été utilisé qu’une seule fois dans toute l’histoire de l’OTAN, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 contre les Etats-Unis. Le déclenchement de cet article considéré comme le pilier de l’OTAN a surtout été décidé pour montrer la solidarité des Alliés à l’égard des Etats-Unis, sans réelle conséquence militaire immédiate. Il conduira néanmoins l’Alliance à intervenir en Afghanistan où elle mobilisera jusqu’à 100 000 troupes sur le terrain avant un retrait catastrophique en août 2021.

OTAN
L’article 5 du traité de l’Atlantique nord est le fondement de l’Alliance. Il oblige chacun de ses membres à intervenir en cas d’attaque contre l’un d’entre eux. [Geert Vanden Wijngaert / AP]

Trois sièges, le dernier à Bruxelles

L’OTAN s’est d’abord installée à Londres avant de très vite, dès 1949, traverser la Manche pour prendre ses quartiers à Paris. Mais le retrait français 17 ans plus tard oblige ses fonctionnaires à déménager à nouveau, cette fois à Bruxelles. Nombre d’entre eux ne l’ont jamais pardonné à la France, selon un diplomate de l’Alliance, sous couvert d’anonymat.

Dans la capitale belge, l’OTAN occupe depuis 2017 un siège flambant neuf formé de quatre bâtiments, censés représenter des doigts entrecroisés, symbole d’unité.

Plus de 4 000 personnes y travaillent et les visiteurs se font souvent photographier devant une sculpture représentant l’emblème de l’OTAN, choisi en 1953 : « une étoile à quatre branches représentant la boussole qui nous maintient sur la bonne voie, le chemin de la paix », selon l’expression, de Lord Imsay, alors secrétaire général de l’Alliance. C’est aujourd’hui le motif principal sur le drapeau de l’OTAN.

Zéro armée, mais beaucoup d’armes

L’OTAN ne dispose d’aucune armée en propre, à l’exception d’une flotte d’avions de reconnaissance AWACS et de quelques drones. Elle s’appuie sur les forces armées de ses membres, sauf en Islande qui n’en a aucune.

Mais elle a pu compter pendant plusieurs années sur une armée secrète, les « stay behind » (ceux qui restent derrière), des réseaux clandestins coordonnés par l’OTAN au début de la guerre froide. Ces réseaux étaient censés être activés en cas d’attaque soviétique.

L’OTAN organise régulièrement des exercices militaires qui mobilisent des quantités d’armes souvent très différentes. Elle a donc créé … un jeu de cartes pour aider ses militaires à s’y retrouver. Les 54 cartes représentent autant de systèmes d’armes utilisés par l’Alliance. Le jeu est censé aussi « aider les troupes ukrainiennes à identifier » certaines des armes qu’elles reçoivent, selon l’OTAN.

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