L’OCDE pour le lancement d’un Plan Marshall

L’Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE) est issue de l’Organisation européenne de coopération économique (OECE) fondée en 1948 pour mettre en place le plan Marshall. Ce plan visait à faciliter la reconstruction de l’Europe dans un contexte de guerre froide. À partir de 1952, l’organisation se transforme en centre d’études et prend le nom d’OCDE en 1961. L’OCDE rassemble 36 États dont les États-Unis, le Canada, la plupart des États européens, le Japon, la Corée du Sud. Pour le Secrétaire général de l’OCDE, général, José Ángel Gurría, la situation actuelle est comparable à celle qui prévalait à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Dans cet esprit, il a proposé que l’OCDE soit un des moteurs de la reconstruction économique. Il défend l’idée de plans internationaux afin de lutter contre les tentations protectionnistes. Il a indiqué que l’OCDE mobilisera ses compétences pluridisciplinaires pour éclairer et appuyer les actions nécessaires tant en matière de santé publique qu’en matière économique.

À ses yeux, les États occidentaux devront revoir de nombreux process en matière de santé. La crise du coronavirus a, selon l’OCDE, mis en pleine lumière les faiblesses de nos systèmes de santé, depuis l’insuffisance du nombre de lits en soins intensifs et des effectifs de santé jusqu’à l’incapacité de fournir des masques en nombre suffisant et de réaliser des tests dans certains pays, en passant par les défaillances observées sur le plan de la recherche et de la fourniture de médicaments et de vaccins.

L’OCDE appelle au déploiement d’efforts importants et coordonnés au niveau international pour assurer les ressources nécessaires afin de faire face à l’urgence de santé publique immédiate ainsi que pour atténuer le choc économique et trouver le chemin de la reprise.

Ces efforts doivent s’articuler autour de quatre axes :

Intensification de la coopération internationale

Intensification de la coopération internationale

en réponse au défi sanitaire. Cette coopération doit en premier lieu concerner la recherche de traitements et de vaccins. Quand ils auront été trouvés, les gouvernements devront veiller à ce que leur diffusion soit la plus large et équitable possible. La FDA aux États-Unis et l’Agence européenne des médicaments devraient s’employer ensemble à supprimer les obstacles d’ordre réglementaire pour les vaccins et les traitements.

Élaboration de politiques publiques communes.

Les Gouvernements devraient mobiliser sans délai les ressources nécessaires pour permettre aux économies d’atténuer l’impact négatif de la crise et accélérer la reprise, notamment en consacrant au plus vite des dépenses :

 aux soins de santé : utilisation intensive des tests ; traitement de tous les patients, indépendamment du fait qu’ils soient ou non assurés ; soutien aux personnels de santé ; rappel des professionnels de santé retraités et protection des groupes à risque ; intensification de la fourniture de masques, d’unités de soins intensifs et de respirateurs, entre autres ;

 aux personnes : dispositifs d’emploi temporaire, assouplissement des conditions d’obtention des prestations d’assurance chômage, transferts monétaires au profit des travailleurs indépendants et aides aux plus vulnérables ;

 aux entreprises : reports de paiement des charges et impôts, réduction ou report temporaire de TVA, accès élargi au fonds de roulement avec l’aide des lignes de crédit ou des garanties de l’État, dispositifs spéciaux de soutien aux PME, en particulier dans les secteurs de services et dans le secteur touristique.

Coordination financière accrue.

L’OCDE s’inquiète de la vulnérabilité de la sphère financière et demande que les États membres soient solidaires en cas de défaillance d’un établissement financier.

La restauration de la confiance.

La reprise économique suppose la création d’un climat favorable aux affaires, un climat qui s’était détérioré avec la montée des tensions protectionnistes. L’OCDE a, par ailleurs, annoncé le lancement d’une plateforme qui diffusera des informations actualisées et complètes sur les mesures prises par les pouvoirs publics des pays du monde entier, accompagnées de conseils dispensés par l’Organisation dans certains cas.

Pour le Secrétaire général de l’OCDE, la situation actuelle impose la combinaison du New Deal de Roosevelt et du Plan Marshall sous l’administration Truman.

Auteur/Autrice

  • Philippe Crevel

    Philippe Crevel est un spécialiste des questions macroéconomiques. Fondateur de la société d’études et de stratégies économiques, Lorello Ecodata, il dirige, par ailleurs, le Cercle de l’Epargne qui est un centre d’études et d’information consacré à l’épargne et à la retraite en plus d'être notre spécialiste économie.

    Voir toutes les publications
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire