Dans le monde, la pandémie, véritable catastrophe culturelle, a décimé le secteur, entraînant une vague de fermetures et d’annulations. Seuls quelques établissements de la galaxie « Diplomatie culturelle » ont su tirer leur épingle du jeu, dont l’Institut Français de Londres.
Malgré des mois de fermeture et de “stop and go“ liés aux mesures restrictives de la Covid-19, l’antenne londonienne dirigée par son nouveau directeur, Bertrand Buchwalter, a su résister.
Aujourd’hui, le nouveau directeur a repris le flambeau de l’ancienne directrice de l’Institut, Claudine Ripert-Landler. le grand défi : faire vivre la culture française dans la capitale britannique.
Un ancien Consul Général à sa tête
Le nouveau directeur de l’Institut Français, a donc choisi la capitale britannique pour rejoindre le réseau culturel. Il a voulu se porter candidat sur ce poste, particulier, basé à Londres.
“C’est un poste où vous avez une double responsabilité. Car vous êtes aussi Conseiller culturel au sein de l’équipe de l’Ambassade de France.”
Bertrand Buchwalter, nouveau directeur de l’Institut Français de Londres
Diplomate de carrière, il a pris, il y a 20 ans, ses premières fonctions au Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Après une première affectation en Turquie, il a parcouru les postes diplomatiques, avant un retour à Istanbul, comme Consul Général. Aujourd’hui, c’est donc Londres, son nouveau port d’attache.
L’Institut Français est son premier poste au sein de ce qu’appellent les initiés : le « Réseau culturel Français ». La particularité de cette « branche » du Ministère des Affaires étrangères réside dans le traitement des enjeux de diplomatie culturelle et d’influence. Dans ces précédentes fonctions, il avait déjà couvert ces sujets notamment à Istanbul.
Aujourd’hui, il a envie de s’impliquer davantage au cœur de “notre diplomatie culturelle française.”
Un directeur investi
D’après Bertrand Buchwalter “prendre ses fonctions en plein confinement est un beau défi.“ Première difficulté : rencontrer les partenaires britanniques au sein de leurs institutions, malheureusement, la situation sanitaire ne le permet pas pour le moment.
En attendant, des jours meilleurs, ils se parlent “en Visio » et réinventent ensemble l’accès à la culture. D’ailleurs, l’Institut n’a jamais arrêté de fonctionner et a multiplié ses activités en ligne. Le festival de la Nuit des Idées en est un exemple parmi tant d’autres.
Moment crucial pour la relation franco-britannique
C’est ”un moment crucial pour faire rayonner la culture française au Royaume-Uni compte tenu de l’année pivot avec la sortie du pays de l’Union Européenne. Il faut redéfinir et repenser notre relation avec le Royaume-Uni dans le domaine de l’éducation et la culture qui ont toujours été au cœur de notre relation et qui doivent le rester.«
Bertrand Buchwalter, nouveau directeur de l’Institut Français de Londres
Le Brexit, les tensions liées à l’avenir de l’Eurotunnel, les migrants, la frontière britannique sur le sol français à Calais, la fin des « jobs d’été », le coût des universités britanniques pour les européens dont les Français, les oppositions, donc, entre Français et Britanniques ne manquent pas. La culture, héritage commun, est désormais le pont qui peut accrocher le Royaume-Uni au continent et la France, par sa proximité géographie, son histoire commune, est l’éclaireuse de cette ambition.
Bertrand Buchwalter est heureusement un homme de défis. Pandémie et Brexit se sont invités à son projet et il relève le challenge !
“Un défi qui est encore plus passionnant à relever dans le contexte de 2021. Car c’est un nouveau cadre dans la relation franco-britannique qui découle de l’Accord de Commerce et de Coopération qui a été conclu en décembre 2020. Des obstacles sont apparus et il faut agir différemment. Pendant quarante ans, nous étions dans le programme européen et aujourd’hui, cela n’existe plus de la même manière. Il faut réinventer une nouvelle façon d’être ensemble et recréer des connexions pour éviter les décrochages. Le Royaume-Uni est un partenaire essentiel et stratégique. Et, des liens historiques et géographiques très forts existent.”
Bertrand Buchwalter, nouveau directeur de l’Institut Français de Londres
“L’Institut Français à Londres est l’un des instituts les plus anciens.”
Ce défi sera relevé dans un écrin d’exception. En effet, l’Institut Français de Londres est un des plus anciens du réseau. Fondé en 1910 à l’initiative de Marie d’Orliac sous le nom d’université des lettres françaises, il fonctionne à partir de 1913 avec le soutien de l’université de Lille à laquelle il est rattaché. L’établissement a déménagé à plusieurs reprises avant l’achèvement de la construction (en 1939) de l’actuel bâtiment Art déco, aujourd’hui classé.
”L’Institut français est le fer de lance de notre coopération de la culture et du Français. Il est l’un des joyaux de notre réseau dans le monde. L’Institut existe depuis 1910, il est le plus ancien. C’est une magnifique institution et je trouve que c’est l’un des plus beaux jobs du réseau culturel. Car il existe un réseau exceptionnel et nous possédons des outils et des programmes remarquables. Et, l’équipe est formidable.”
Bertrand Buchwalter, nouveau directeur de l’Institut Français de Londres
Servi par une programmation d’exception
Si un nouvel air franco- Britannique souffle sur l’Institut, Bertrand Buchwalter prolongera, le travail de qualité, de son prédécesseur.
”Londres et le Royaume-Uni restent une place forte de la culture, de l’éducation. Ensemble, nous avons beaucoup de choses à réaliser. La crise sanitaire nous a obligés de fermer l’Institut au public. Actuellement, nous sommes en train de réfléchir à la suite concernant le calendrier du déconfinement. Pendant la Journée internationale de la Femme le 8 mars et pour le mois de la Francophonie, nous aurons un beau programme à proposer.”
Bertrand Buchwalter, nouveau directeur de l’Institut Français de Londres
Depuis aujourd’hui, lundi 8 mars, la première étape des allègements des restrictions est lancée en Angleterre, les écoles dont les établissements français ont réouvert.
Encouragés par le calendrier du gouvernement britannique, les expatriés, mais aussi les amoureux de la culture française, espèrent la réouverture au public de l’Institut Français au public dans les prochaines semaines.
D’ici là ils pourront profiter de l’offre de cinéma en ligne. Le Ciné Lumière 3, en hommage aux Frères Lumière, qui inventèrent le cinéma, offre une programmation riche et dense. Profitant du mois de la francophonie qui vient de débuter, chaque jour, tout à chacun, à Londres, ou ailleurs dans le monde, et gratuitement, pourra regarder une sélection de 5 films dont le Beau monde de Julie Lopes-Curval ou Slamon de Charlène Favier.
Immergé désormais pleinement dans le XXIème siècle, l’Institut Français de Londres a su se réinventer et garder le lien avec les amoureux de la France au Royaume-Uni. Un bel exemple alors que notre diplomatie culturelle traverse sa plus grande crise depuis 100 ans.
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