Le billet d’humeur d’une responsable d’associations sociale et française en Belgique.
Depuis le 16 octobre, nos vies ont de nouveau changé.
D’abord un enseignant, parce qu’il avait l’amour d’enseigner, est mort d’avoir écrit, décliné, voulu transmettre la liberté d’expression ! Que nous soyons en France républicaine ou en Belgique royale, nous vivons, avant tout, en démocratie, où la laïcité, la liberté d’expression, la liberté de penser sont essentielles à notre quotidien. Il ne faut plus faire de concessions. Repenser le vivre ensemble dans le respect et la joie, mais les dictateurs, porteurs de la pensée unique, n’ont rien à faire dans notre univers. A l’instar de Karl Popper, nous affirmons haut et fort que « pour maintenir une société tolérante, la société doit être intolérante à l’intolérance ».
Confinement en vue en Belgique
Et puis, il y a eu aussi un pas de plus vers un confinement qui pour l’instant prend des allures de pointillés. La liberté de notre vie sociale en a pris un sacré coup ! Finis les sorties gourmandes, les cafés où on se retrouve pour un petit expresso, les bars où on prend un verre en sortant du travail, fermés les restos, transformés, dans le meilleur des cas, en take away. Comme on dit dans Schreck, far far away, très très lointain. Déjà qu’on était un peu démoralisés, nous voilà tout à fait tristes, souillés du sang de Monsieur l’instituteur et condamnés à des échanges sur les réseaux sociaux, faute de tables d’hôtes, pour partager larmes et rires.
Il paraît que ce n’est pas fini, que d’autres mesures vont venir et c’est le citoyen qui est pointé du doigt. Il n’a pas obéi, pas respecté les règles, il n’a pas été civique. Mais au fait quelles sont les règles ? La bulle passe de quatre à un, mais si on vit à trois, faut-il que nous abandonnions nos enfants, voire le chien ou le chat ? On ne peut plus aller au resto, mais on peut continuer, pour l’instant, à errer jusqu’à minuit dans les rues belges, moment du couvre-feu. En France, par contre, ils peuvent continuer de manger dehors, mais ils doivent dîner à la hollandaise, pour être rentrés à 21 heures ! Quelle injustice !
Un citoyen au lourd tribut
Donc le citoyen paie un lourd tribut, suite à l’incapacité des politiques à gérer une crise qui les dépasse, qu’ils n’avaient pas anticipée et qu’ils continuent à piloter en dépit du bon sens. Certes, ce n’est pas facile, mais la lisibilité des mesures, la cohérence de celles-ci font cruellement défaut. Et comme il faut bien un coupable, ce sont les citoyens qui passent à la caisse. Lors de la première vague, on pouvait avoir un certain sentiment d’indulgence, mais alors là, l’amateurisme n’a d’égal que l’incurie des différents ministres de la santé, élevée au cube et divisée par le PGCD !
« Il y a des jours… et des lunes », comme disait Claude Lelouch. Espérons que nous allions vers plus de sérénité, sous l’œil bienveillant de Monsieur Samuel Paty, mort pour une démocratie qui n’a pas su le protéger, lui qui a porté si haut les valeurs universelles des droits de l’homme.
« … Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom
Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté
(Paul Eluard 1942)
Veronique léderman est Conseillère communale d’opposition sur une liste citoyenne pour la commune d’Uccle en Belgique. Elle est dans la vie professionnelle Directrice générale du centre social SSJ ASBL en région bruxelloise. Après 18 ans d’expérience en Management, dans le marchand et le non-marchand et 11 ans d’expérience d’enseignement et responsabilités universitaires, elle dédié son temps aux autres et aussi aux Français de Belgique au sein de l’Union des Français de Belgique
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