L’Union européenne a appelé mercredi 13 mai ses membres à rouvrir leurs frontières intérieures pour faciliter le tourisme, en dépit de la poursuite de la pandémie de nouveau coronavirus qui refait des victimes dans plusieurs pays.
L’Union, qui avait déjà dû se confronter à une fermeture des frontières dans le désordre, souhaite que les mêmes recommandations soient suivies par tous.
Le casse-tête des frontières internes.
Si de nombreuses restrictions et mesures de distanciation sociale ont été mises en place face à l’épidémie de coronavirus en France, en Italie, en Espagne ou encore au Royaume-Uni, le souhait de la Commission Européenne semble être de rétablir la liberté de circulation et de lever les contrôles aux frontières afin de relancer le secteur touristique au plus vite.
Mercredi, la Commission Européenne a en effet présenté un ensemble d’orientations et de recommandations visant à aider les États membres à lever progressivement les restrictions en matière de voyages. Concernant la levée des restrictions aux frontières, la Commission propose « une approche progressive et coordonnée, débutant par la levée des contrôles entre les régions ou les États membres qui présentent une situation épidémiologique suffisamment similaire » et insiste bien sur le caractère non discriminatoire :
« lorsqu’un État membre décide d’autoriser les déplacements sur son territoire ou vers des régions ou des zones particulières de celui-ci, il devrait le faire de manière non discriminatoire, en autorisant les déplacements à partir de toutes les régions et zones ou de tous les pays au sein de l’UE qui connaissent des conditions épidémiologiques similaires. » – Commission européenne
L’Autriche et l’Allemagne prévoient déjà de rétablir à partir du 15 juin la libre circulation à leur frontière commune ainsi qu’avec la Suisse et la France.
Cet assouplissement permettra notamment les voyages d’affaire et les visites familiales. L’Espagne devrait maintenir ses frontières fermées jusqu’en juillet afin d’éviter une résurgence de l’épidémie de nouveau coronavirus, ont confirmé deux sources au ministère espagnol des Affaires étrangères. Le Portugal lui a prévu une réouverture progressive et a réussi à trouver un accord avec le Royaume ibérique afin que que la circulation avec le reste du continent ne soit pas totalement interrompu.
Concernant la France et les vacances d’été, Edouard Philippe a fait plusieurs annonces ce jeudi midi : « Il n’y a pas beaucoup de certitudes à ce sujet, compte tenu de tout ce que nous ne savons pas sur l’évolution du virus. Mais nous devons fixer un cap et ouvrir les horizons. Pour les cafés et restaurants, la date de réouverture sera fixée au cours de la semaine du 25 mai. Pour ceux qui sont dans les départements verts, une réouverture le 2 juin pourra être envisagée si l’évolution de l’épidémie ne se dégrade pas et sous réserve que les mesures sanitaires qui sont recommandées soient parfaitement respectées ».
« S’agissant des vacances [d’été], et là encore sous réserve de l’évolution de l’épidémie et de possibles restrictions très localisées, nous privilégions une hypothèse raisonnable. Les Français pourront partir en vacances en France au mois de juillet et au mois d’août, en métropole et dans les outre-mer ». – Edouard Phillipe
Les Français de l’Union européenne, non soumis, à la quatorzaine sur le territoire sont donc assurés de pouvoir venir passer leurs vacances en France. Pour ceux hors UE, il faudra donc attendre la liste des pays désignés comme à risque et la date de fin définitive de la mesure.
Dans un communiqué, la Commission Européenne a invité les États membres de l’espace Schengen et les pays associés à l’espace Schengen à prolonger la restriction temporaire des déplacements non essentiels vers l’UE de 30 jours supplémentaires, jusqu’au 15 juin :
« La levée des restrictions en matière de déplacements devrait être progressive : comme souligné dans la feuille de route européenne commune sur la levée des mesures de confinement, les contrôles aux frontières intérieures devront être arrêtés de manière progressive et coordonnée avant que les restrictions aux frontières extérieures soient assouplies, dans une seconde phase ».
Une industrie ravagée par les conséquences de la Covid-19
« Le tourisme fait face à la pire épreuve de l’histoire moderne, son sauvetage est une priorité nationale », assure le premier ministre Edouard Philippe à l’issue du comité interministériel pour venir en aide au secteur sinistré par la crise du coronavirus.
L’engagement de l’Etat sera au total de 18 milliards d’euros, indique Edouard Philippe.
Des mesures pour soutenir le secteur à traverser la crise
A commencer par un plan de 6,2 milliards d’euros de prêts garantis accordés à 50.000 entreprises du secteur.
Par ailleurs le fonds de solidarité actuellement en place restera ouvert jusqu’à fin 2020 pour les entreprises du tourisme. Cette aide sera versée plus favorablement aux entreprises, assure Edouard Philippe, puis que le plafond sera calculé sur les trois meilleurs mois de l’année précédente. L’aide pourra atteindre 10.000 euros.
D’autres mesures sont prévues pour aider le secteur à traverser la période actuelle de fermeture et d’éviter les licenciements massifs. Ainsi les banques s’engagent au report des mensualités des entreprises sur 12 mois et non plus six ce qui était le cas jusqu’à présent. Les cotisations salariales et patronales seront exonérées tant que la fermeture durera. Et enfin le gouvernement s’engage à accorder un crédit de 20% sur les cotisations dues depuis le début de l’année, avant la crise du coronavirus.
Un plan de relance budgété à 1,3 milliard d’euros
Le Premier ministre annonce aussi un plan de relance pour l’après-crise. Il s’agit d’un plan d’investissement de 1,3 milliard d’euros qui sera financé par la Caisse des dépôts et Bpifrance. Cette somme sera complétée par des investissements privés en plus pour atteindre un total de 7 milliards d’euros.
Le gouvernement annonce aussi que les collectivités pourront alléger les taxes de séjour. L’Etat leur apportera 50% du manque à gagner.
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