Les priorités de mandat d’Élisabeth Borne

Les priorités de mandat d’Élisabeth Borne

La Première ministre Élisabeth Borne a tracé les contours de l’action gouvernementale, à la fois sur le fond et la méthode, en définissant le pouvoir d’achat, la santé et le climat comme les « urgences » que le gouvernement doit affronter dans les semaines à venir.

En prenant la parole à l’issue d’une réunion de travail avec les ministres à Matignon vendredi (27 mai), la Première ministre Élisabeth Borne a déclaré vouloir donner un « cadre commun » à l’action de chaque ministre.

En ligne avec les recommandations énoncées par le président Emmanuel Macron, le gouvernement devra suivre une méthode basée autour de la « concertation, la co-construction et les résultats » a expliqué Mme Borne.

Étant donné que les élections législatives se tiendront dans un peu plus de deux semaines, la « période de réserve » empêche le gouvernement de trop s’exposer afin de ne pas déséquilibrer les temps de parole et les rapports de force avec les oppositions.

Ainsi, Mme Borne a indiqué que la feuille de route de son gouvernement pour les semaines à venir consisterait à « répondre aux urgences des Français », au premier rang desquelles figure le pouvoir d’achat.

Des « lois d’urgence pour le pouvoir d’achat » seront donc soumises à la représentation nationale dès que les nouveaux députés auront été élus et que les travaux de l’Assemblée nationale auront repris le 28 juin.

Si une pause estivale est généralement prévue, il est probable que la nouvelle Première ministre demande la convocation d’une session extraordinaire de l’Assemblée pour faire siéger les députés même pendant une partie de l’été.

La deuxième priorité, la santé, vise à faire face à la pénurie de personnel soignant aussi bien dans les hôpitaux que dans les établissements médico-sociaux. La situation a atteint un tel point de tension que des fermetures de services – notamment d’urgence – ont été décidées ou risquent de l’être d’ici l’été.

Amélie de Montchalin, ministre de la Transition écologique

Quant au climat, troisième chantier d’urgence auquel le gouvernement devra s’atteler, Mme Borne a indiqué que « tous les ministères doivent se mobiliser pour faire face au défi climatique et doivent participer à la planification écologique ».

Même si tous les ministres seront ainsi concernés par la lutte contre le changement climatique, selon le souhait de la Première ministre, elle sera épaulée par Amélie de Montchalin, nommée à la Transition écologique, et par Agnès Pannier-Runacher, qui a pris la tête du ministère de la Transition énergétique.

Placée à la tête du gouvernement le 16 mai dernier, Élisabeth Borne est elle-même officiellement « chargée de la planification écologique », pour la première fois en France.

En plus de ces trois urgences, les autres dossiers traités tout au long du quinquennat devront répondre aux exigences de « rapidité, efficacité, résultats », a indiqué Mme Borne.

Après les élections législatives, le gouvernement s’attaquera notamment à la brûlante réforme des retraites, pour laquelle le nouveau ministre du Travail Olivier Dussopt et la Première ministre ont d’ores et déjà commencé les concertations avec les syndicats.

Ces derniers sont unanimement opposés au recul de l’âge légal de départ à la retraite, qu’Emmanuel Macron avait promis de fixer à 65 ans, bien que ce ne soit pas un « totem », avait laissé entendre Mme Borne. La contestation populaire de cette réforme pourrait donc venir perturber les objectifs du gouvernement.

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