Les masques tombent

Les masques tombent

Merci, cher, très cher virus : grâce à lui, 2020, année des masques, aura permis bien des révélations. 

Ainsi, les démocraties les plus avancées ont pu assigner à résidence toute leur population mieux que n’importe quelle dictature policière. Chaque bien portant étant un malade qui s’ignore, chaque citoyen est devenu un délinquant présumé. Tenues en respect par les blouses blanches et la police sanitaire, les libertés publiques se sont couchées avec un thermomètre. Peu importe ces villes immobiles: Miracle de la finance, les Etats ont créé des dizaines de milliers de milliards qui n’existaient pas et distribué de l’argent comme s’il en pleuvait, du moins dans les pays riches. Merci. 

Les pays pauvres, eux, se débrouilleront toujours. L’ONU craint une famine en Afrique, comme quoi la panne économique a enrichi les milliardaires (+30%), et appauvri les pauvres. De quoi faire réfléchir Greta Thunberg sur les bienfaits d’une mise au vert. La transition énergétique demande une économie dynamique et non l’inverse.

Les libertés couchées, une pluie de milliards. 

Autre miracle de la mobilisation générale, merveille des laboratoires capitalistes et de la coopération internationale: cinq, six vaccins ont été trouvés en un an. A rebours, devient possible cette guerre bactériologique: un laboratoire d’état, un virus muté, un vaccin secret, et, hop : la conquête du monde est assurée.

Sans tomber dans le complot du virus chinois, il y a de quoi s’inquiéter. En cas de vraie guerre, la France n’est pas tout à fait au point. En retard sur tout mais jamais à cours d’idées, elle caresse le concept de « pays en voie de sous-développement ». Peut-être serait-il temps de se remettre en cause. Virus, merci encore de dévoiler nos faiblesses, bureaucratie et suffisance, contre lesquels manque aussi un vaccin.

En voie de sous développement

Est-ce mieux ailleurs ? La Russie se démocratise. La preuve : voilà le FSB incapable de tuer discrètement un opposant, Navalny, alors que Staline en exécutait 1500 par jour. Preuve encore : Poutine avait promis de ne pas donner les vrais chiffres, dans la bonne tradition de la Pravda, et, patatras, son gouvernement reconnait que les victimes se sont multipliées par trois : 186.000 décès plutôt que 56.000. La Russie devient troisième au palmarès macabre. Est-ce pour rejoindre les grandes démocraties  malades: Etats-Unis, Brésil, Inde, Mexique, Italie, Royaume-Uni et France ? Le virus chinois serait-il anti démocratique ?

Un virus chinois antidémocratique

La Chine, elle, sait rester fidèle à sa nature de dictature subtile. Le médecin qui a lancé l’alerte ? Mort. La journaliste qui a décrit ce qui se passait à Wuhan ?  Quatre ans de prison.  Si le bon Xi Jinping, dit Winnie l’ourson, a fait construire des hôpitaux en urgence et bouclé 50 millions d’habitants avec des drones de surveillance, c’est parce qu’il craignait de dépasser les 4782 morts officiellement recensés. 

L’OMS, qui enquête enfin sur place pour connaitre l’origine du virus, aura remarqué que les contaminations à Wuhan étaient dix fois plus importantes qu’annoncées. C’est toujours très peu. Si la Chine avait le taux de mortalité de la France, il y aurait environ 1,4 million de morts. Entre 4782 et 1.400.000 décès, une marge qui permet de vanter la victoire du peuple chinois contre le virus américain et d’offrir le vaccin aux pays africains. 

Malgré l’épidémie, Trump déjà prépare sa revanche. Il a prouvé que les Etats-Unis sont un grand pays, puisqu’ils ont été capables de le supporter pendant quatre ans. Malgré les alertes, émeutes, outrances, accusations multiples, fausses nouvelles, le système fonctionne, le pays garde une capacité de rebond toujours inégalée dans le monde. Les Etats-Unis ont beaucoup de défauts, qu’ils surmontent par d’immenses qualités. De la crise, ils sortent renforcés, autant par leur imperium monétaire que par leurs entreprises de haute technologie. Ni Trump ni Biden n’y changeront rien, la force des Etats-Unis, ce ne sont pas ses dirigeants, c’est le système, l’économie, l’innovation. 

Les Etats-Unis prêts au rebond, l’Europe s’unit.  

Pour les Européens, Trump fut une révélation : il leur a prouvé qu’ils ne devaient compter que sur eux. Libérée du Brexit, l’Union européenne est plus unie que jamais : elle a résisté à toutes les tentatives de division des Britanniques, des Russes, des Américains. Elle a démontré une solidarité financière toujours plus forte. Irlande, Portugal, Grèce paraissent sauvés. Reste à assumer sa propre sécurité, ce dont elle est technologiquement et financièrement capable. La France est prête. Le prochain dirigeant allemand prendra une décision qui engagera la stabilité du monde.

Le monde est un système de crises. Elles sont des révélateurs. Elles démasquent les failles. Inutile de les couvrir avec du plâtre, de vouloir y « résister ». Impossible de prévoir quand aura lieu le prochain tremblement de terre, mais il est facile de prévoir qu’il y en aura un, voire une série.  Dans ce cas, il faut construire des immeubles -des sociétés- antisismiques, souples.

Pour parer les coups, bouger

En 2020, les carences sont apparues. En 2021 viennent les remèdes : rapidité, agilité ; l’inverse de l’immobilisme, de la « protection ». Pour parer les coups, il faut bouger. 

Qu’après 2020, lourde et mortifère, 2021 soit vive et légère ! Bonne année.

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