Les immigrés, 10 % de la population française

Les immigrés, 10 % de la population française

En 2021, selon l’INSEE, la France comptait 6,9 millions d’immigrés, soit 10,2 % de la population. Notre pays qui fut l’un des premiers au sein des pays dits avancés à connaître une baisse de son taux de fécondité a eu recours très tôt à l’immigration, à la différence de nos voisins comme l’Italie ou l’Espagne qui étaient des terres d’émigration.  

En 1911, avant même la Première Guerre mondiale, 1,1 million d’immigrés vivaient en France métropolitaine. Les pertes humaines de cette guerre, la grippe espagnole et la dénatalité qui en découla conduisirent à une augmentation sensible de l’immigration jusqu’à la crise de 1929. Les besoins de main-d’œuvre après la Seconde Guerre mondiale pour assurer la reconstruction du pays ont amené à une nouvelle vague d’immigration. En 1954, le nombre d’immigrés a atteint 2,3 millions. La forte croissance durant les Trente Glorieuses s’accompagne d’un fort mouvement d’arrivée de travailleurs étrangers. Le nombre d’immigrés s’élève ainsi à 3,9 millions en 1975. 

Désormais 52% des immigrés sont des femmes  

Les deux chocs pétroliers et les crises qui suivirent avec à la clef une montée du chômage ont conduit les gouvernements à prendre des mesures tendant à limiter l’immigration. Une augmentation est intervenue au tournant du siècle qui s’est interrompue depuis 2015. Le solde net migratoire se situe désormais entre 70 000 et 100 000 par an. 52 % sont des femmes contre 44 % en 1968. L’augmentation de la proportion de femmes n’est pas en lien avec le regroupement familial. Elles sont plus nombreuses que les hommes à vouloir suivre des études en France ou trouver un emploi.  

Parmi les immigrés arrivés en 2020, les femmes sont majoritaires (52 %), en particulier parmi ceux originaires du Cambodge, du Laos et du Vietnam (64 %), de Chine (61 %), d’Amérique, d’Océanie (56 %) et du Maghreb (54 %).  

En 2021, 47 % des immigrés sont nés en Afrique et 30 % sont originaires du Maghreb. En dix ans, le nombre d’immigrés originaires d’Afrique a augmenté de 2,9 % par an en moyenne (4,6 % pour l’Afrique hors Maghreb). Un tiers des immigrés (34 %) viennent d’Europe, contre 66 % en 1975. Le développement économique de l’Italie, de l’Espagne et du Portugal ont tari les principales sources d’immigration pour la France. Par ailleurs, ces pays se caractérisent par des taux de fécondité plus faibles que celui de la France. 14 % des immigrés sont originaires d’Asie. 

Plus d’un tiers des descendants d’immigrés viennent d’Europe, un tiers du Maghreb.   

La France compte 7,3 millions de descendants d’immigrés (10,9 % de la population) qui n’ont pas connu eux-mêmes la migration. 43 % d’entre eux sont nés de deux parents immigrés. Dans 9 cas sur 10, les deux parents immigrés ont le même pays d’origine. En 2021, 54 % des descendants d’immigrés ont moins de 30 ans. 39 % des descendants d’immigrés ont une origine européenne. Un tiers des descendants d’immigrés sont originaires du Maghreb. Parmi ceux-ci, deux sur trois ont moins de 30 ans. Entre 2011 et 2021, le nombre de descendants d’immigrés originaires d’Afrique a augmenté de 2,5 % en rythme annuel (3,4 % pour l’Afrique hors Maghreb) pour atteindre, en 2021, 45 % de l’ensemble des descendants. L’immigration plus récente en provenance d’Afrique explique que 69 % de leurs descendants ont moins de 30 ans. 

Immigration : visa
Schengen visa in the passport.

Selon l’OCDE, les contributions sous forme d’impôts et de cotisations sont supérieures aux dépenses.   

Selon une étude réalisée par l’OCDE portant sur les 25 États membres pour la période 2006-2018, la contribution des immigrés sous la forme d’impôts et de cotisations est supérieure aux dépenses que les pays consacrent à leur protection sociale, leur santé et leur éducation.  

Le poids des dépenses de santé est proportionnellement plus faible que pour le reste de la population malgré un taux de pauvreté qui est en moyenne trois fois supérieur. Les immigrés, en raison d’un âge plus faible que le reste de la population, contribuent au financement du système de retraites.  

Le vieillissement de la population occidentale se traduit par des déficits d’emplois de plus en plus marqués dans un nombre croissant de secteurs d’activité (hébergement, restauration, transports, commerces, santé, services à la personne, etc.). Sans apport de travailleurs immigrés, de nombreuses activités pourraient connaître de véritables blocages. En Île-de-France, le maintien d’un service continu de bus est déjà problématique. L’accès aux services de santé, sans apport extérieur, sera de plus en plus difficile.  

Les pays qui aujourd’hui ferment leurs frontières à l’immigration sont ceux qui se caractérisent par un faible taux de croissance potentielle (Italie, Japon). L’Allemagne a opté pour un apport élevé de travailleurs étrangers afin de compenser les départs massifs à la retraite. Certains pays d’Europe de l’Est qui ces dernières années avaient adopté des législations anti-immigration, étudient aujourd’hui des assouplissements (Hongrie, Bulgarie).

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