L’attaque russe en Ukraine, déclenchée au cours de la nuit de mercredi 23 à jeudi 24 février 2022, a provoqué de nombreuses réactions de la communauté internationale. Celle-ci, dont la France, condamne fermement la décision de Vladimir Poutine.
Emmanuel Macron a convoqué un conseil de défense et de sécurité nationale à l’Elysée ce jeudi. Le chef de l’Etat s’est par ailleurs entretenu avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, et « lui a affirmé tout le soutien et la solidarité de la France ».
L’ambassade de France mobilisée
En parallèle, l’ambassade de France a déclenché le plan d’évacuation. Directement ou via les îlotiers, l’administration consulaire prend contact avec tous les Français sur place pour organiser points de rencontre, convois afin d’évacuer le plus grand nombre de nos expatriés. On estime qu’ils sont encore au moins 800 sur place. Cependant dans une communication le ministère des Affaires étrangères prévient que le personnel de l’ambassade ne peut plus rien pour nos compatriotes situés dans les provinces les plus à l’Est.
« Dans l’Est du pays, la situation demeure tendue sur toute la ligne de front, de Marioupol à Louhansk. Depuis le début du conflit, plusieurs localités ont été touchées. Le bilan humain des affrontements s’élève à plus de 10 000 morts. Certains points de passage et plusieurs infrastructures font l’objet d’attaques. En Crimée et dans la partie du Donbass échappant au contrôle des autorités ukrainiennes, l’ambassade de France ne peut apporter son aide aux Français.«
Communication du ministère des affaires étrangères du 24 février aux Français en Ukraine
Pour les autres, l’ambassade de France en Ukraine a ouvert « une cellule de crise » à destination de ces Français se trouvant dans le pays. Elle est joignable au +380 55 590 36 39. Ce jeudi 24 février, aucune évacuation n’a eu lieu.
Depuis quelques jours, la France demandait à nos compatriotes de rentrer en France. Ce que David Franck, conseiller des Français de Kiev, a fait il y a quelques jours, pour les vacances avec son fils alors que le Lycée français de la capitale ukrainienne avait fermé par anticipation dès vendredi dernier. Hier soir, Paris a durci le ton exhortant ses ressortissants à quitter l’Ukraine mais Kiev a fermé son espace aérien à l’aviation civile ce matin, après l’annonce de l’offensive russe. Depuis les routes à destination de la Pologne sont prises d’assaut, il faut plus de 9 heures pour rejoindre la frontière au lieu des 5 heures usuelles.
On estime que c’est près de 5 millions d’Ukrainiens qui vont fuir le pays. Déjà la frontière slovaque est saturée. La Roumanie, qui compte parmi les pays les plus pauvres d’Europe, a fait savoir qu’elle ne s’attendait pas à ce que beaucoup d’Ukrainiens fuient vers son territoire, mais qu’elle était prête à en accueillir un demi-million. « C’est le chiffre pour lequel nous sommes préparés », a déclaré mardi le ministre de la Défense, Vasile Dancu. Que ce soit dans ces pays ou en Pologne, des plans d’urgence pour une crise humanitaire potentielle étaient déjà à l’étude avant même que la Russie n’ait reconnu l’indépendance des zones contrôlées par les rebelles dans l’est de l’Ukraine et avant la riposte occidentale via des sanctions. Une fois au sein de l’Union européenne, ces réfugiés seront sûrement pris en charge par l’ensemble des Etats. Un sujet qui sera au menu du Conseil européen extraordinaire de Bruxelles ce jeudi 24 février après-midi.
Les Français sur place, entre résistance et fuite
Pour les Français d’Ukraine restés sur place, la surprise est totale. Si tout le monde avait anticipé les difficultés aux abords des régions séparatistes, personne ne pensait que les bombardements s’étendraient au reste du pays et encore moins à la capitale. Le réveil, très tôt, ce matin, au bruit des bombes, fut donc une grande surprise pour nos compatriotes.
Depuis les rumeurs circulent entre les familles, dans les quartiers et sur les réseaux sociaux, augmentant ainsi le chaos et l’indécision chez les Français d’Ukraine.
Sans oublier que cette situation, particulièrement stressante, peut amener à faire des erreurs qui compliquent l’évacuation. En effet, il est important, même dans ce cas, d’être capable de démontrer sa nationalité afin de pouvoir sortir du territoire ukrainien. L’ambassadeur avait d’ailleurs émis un message en début de semaine invitant les Français à bien préparer : vêtements chauds, réserve de nourriture et d’eau ainsi que les papiers d’identité (passeport ou CNI).
Kiev, les abris ont été ouverts aux civils
Désormais, la capitale ukrainienne est vide. Seuls, les messages invitant les habitants à se calfeutrer chez eux ou dans les abris résonnent dans les rues de la ville.
D’ailleurs, l’ambassade de France, comme le gouvernement ukrainien, invitent désormais ceux encore présents dans la capitale à rester chez eux ou à rejoindre un abri.
Pour rejoindre les souterrains qui pourraient protéger des bombardements, il suffit de se connecter à Google Maps, ils sont désormais indiqués sur une page dédiée (pour la consulter cliquez ICI).
Et maintenant ?
La Pologne a demandé à l’Otan d’activer l’article 4 du traité de l’Alliance, qui prévoit des consultations en cas de menace à la sécurité de l’une des parties. Les ambassadeurs des 30 pays membres doivent se réunir en urgence, ce matin à Bruxelles, pour discuter de leur réponse à la guerre en Ukraine.
Tandis que le président du Conseil européen, Charles Michel, a convoqué d’urgence une réunion extraordinaire du Conseil européen. Les dirigeants de l’UE se réuniront plus tard dans la journée pour débattre de la crise et de nouvelles mesures restrictives qui auront des conséquences lourdes et massives pour la Russie consécutivement à ses actions, en coordination étroite avec nos partenaires transatlantiques. La présidente von der Leyen présentera un nouveau train de mesures de sanctions en cours de finalisation par la Commission européenne, que le Conseil adoptera rapidement.
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