les Français de Russie et les sanctions ? Rencontre avec l'élu consulaire

les Français de Russie et les sanctions ? Rencontre avec l'élu consulaire

Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les Occidentaux ont, pour l’heure, brandi la carte des sanctions économiques. Le gel des avoirs financiers russes et l’exclusion de certaines banques du pays du système de transactions internationales Swift devraient déstabiliser l’économie nationale. La dernière salve de sanctions décidée samedi soir par l’UE devrait perturber fortement le fonctionnement de l’économie russe. Autre série de mesures qui vont avoir un lourd impact : la fermeture des espaces aériens. L’Union européenne a fermé le ciel des 27 pays aux compagnies russes comme le Japon et d’autres pays de la planète, en retour Vladimir Poutine a fermé l’espace russe à ces pays. Les Français de Russie se retrouvent donc théoriquement isolés en Russie et sans accès à d’autres fonds que ceux détenus sur place en roubles.

Des solutions existent et la communauté française comme le consulat se mobilisent ce lundi matin pour apporter des réponses aux Français installés sur place et à ceux de passage. Ces derniers doivent quitter le pays « sans délai » comme l’a demandé le Quai d’Orsay hier soir. Nous recevons dans ce podcast Franck Ferrari, le nouvel élu du Conseil consulaire des Français de Russie issu des élections de mai 2021.

En fin d’article, vous trouverez, en complément, le témoignage de Julien lors de l’émission des expatriés sur Stéréochic.fr, ce lundi 28 février 2022. Ce jeune Français est expatrié à Oufa, une ville de l’Ouest de la Russie. Située à une centaine de kilomètres des monts Oural, elle est la capitale et la plus grande ville de la République fédérée à la Russie de Bachkirie. Julien était parti de France en V.I.E. dans une société française qui fabrique du fromage sur place. Depuis il est ingénieur dans cette usine où un CDI lui a été offert après son V.I.E., il y réside désormais et ne compte pas rentrer à ce jour.

Ambassade/Consulat de France à Moscou ©AFP

Un Français du bout au monde

Franck Ferrari est né à Nouméa (Polynésie française) en 1972, Corse d’origine, il a commencé sa vie d’adulte à Paris où il rencontre sa future épouse, russe. Marié et papa de deux filles, il vit depuis dix ans à Moscou. Professeur de Technologie au LFM et élu au Conseil d’établissement du Lycée depuis 2021, il est très investi dans les différentes missions pédagogiques ou institutionnelles. Membre du parti Les Républicains, il est un des 3 élus représentant la communauté française en Russie.

« On a du mal à réaliser »

Avec Franck Ferrari, nous découvrons les conséquences des mesures prises par les occidentaux. Comme nous, en Russie, la population et la communauté française découvrent et tentent d’imaginer les conséquences. Sollicités par les Français sur place, l’élu partage avec nous les difficultés pour trouver les informations pour répondre aux 45000 de nos concitoyens répartis sur le territoire russe (essentiellement à Moscou, St Petersbourg et proches de l’usine Renault du pays).

Un vent de panique à relativiser

Dimanche soir, le Quai d’Orsay a demandé aux Français de passage de quitter le territoire russe. Les expatriés n’étaient pas concernés à l’inverse de ceux en Biélorussie. Cependant, l’information partielle a provoqué un vent de panique parmi les Français de Russie. Le consulat et les élus se sont retrouvés confrontés à une explosion des demandes de visas pour les conjoints, à un assaut des expatriés sur les dernières places d’avions disponibles.

L’occasion pour Franck Ferrari de rappeler qu’il existe encore des solutions. En effet, on peut encore utiliser, pour partir ou revenir, les lignes aériennes suisses (attention la Suisse vient d’annoncer qu’elle va reprendre les mesures européennes), serbes et des émirats ou turques. Des lignes qui risquent de disparaitre à leur tour face aux risques de pénuries de pièces détachées qui immobiliseraient les avions sur le territoire russe.

Un avenir incertain

Alors que les décisions ont été prises en pleines vacances scolaires, la question du retour se pose. Les écoles françaises vont-elles rouvrir ? Les professeurs comme les familles ont-ils envie de revenir ?

Du côté des entreprises, la situation est gérée au cas par cas. Selon la taille de l’entreprise et son activité dans le pays, les expatriés sont mutés dans d’autres pays ou rapatriés en France.

A ces problèmes de mobilité s’ajoutent ceux liés à l’exclusion du Swift. Si actuellement les plus grands établissements ne sont pas déconnectés du système international, qu’en sera-t-il demain ? Déjà dès ce lundi 28 février, il n’est plus possible de récupérer des devises étrangères.

Cette vague de sanctions inédites complètent celles toujours en vigueur depuis 2014. Les commerçants français sur place vont devoir continuer à faire preuve d’imagination car les produits français ne re circuleront pas rapidement dans la Grande Russie. Et pourtant, les clients sont toujours là, comme nous l’explique l’élu consulaire, aucune animosité envers les Français n’a été rapportée à l’inverse des précédents conflits sous Nicolas Sarkozy ou François Hollande.

Ecoutez le Podcast avec Franck Ferrari

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