A l’occasion de la journée de l’Europe, le 09 mai, depuis 1986, nous avons lancé une consultation auprès de nos lecteurs. Et quel succès, vous avez été plus de 10 000 à répondre entre le dimanche 04 mai et le jeudi 08 mai 2025. Preuve que l’Union européenne est un enjeu majeur pour les Français de l’étranger et à plusieurs titres. On décrypte ensemble les résultats.
L’UE : le premier choix des expatriés ?
Si parmi les consultés, ils n’étaient que 51,41% à ne pas vivre dans l’Union européenne, la grande majorité des Français de l’étranger résident en dehors de celle-ci. Pourtant, les pays qui composent ce vaste ensemble concentrent à eux-seuls près de 30% des inscrits au registre consulaire. Avant le Brexit, c’était près de 35% des expatriés qui étaient concentrés dans l’Union européenne.
Depuis 2016, d’ailleurs, le nombre de Français installés au Royaume-Uni diminue. Pourquoi ? Car la libre circulation et la liberté de s’installer ne s’applique outre-manche depuis 2020 et le retrait effectif des Britanniques de l’UE.
Un Brexit que les expatriés ne veulent pas voir se propager côté français. En effet, pour la grande majorité, 78% des consultés, l’appartenance de notre pays au projet européen est une bonne chose.
Ils ont d’ailleurs, à 71%, une image positive des institutions européennes.
Un espace commun
Si les résultats sont aussi positifs, c’est que les dispositions de l’Union européenne sont un véritable avantage. Les expatriés sont bien placés pour en percevoir toutes les dimensions.
Ainsi, la libre circulation est plébiscitée par 81,51% des consultés. L’absence de visas, que certains Français considèrent comme un fait acquis et généralisée au monde entier (à tort), est une réelle liberté pour ceux qui veulent tenter leur chance en dehors de l’hexagone.
Ensuite, c’est la reconnaissance des diplômes qui est saluée. On sait cependant que certains pays font du protectionnisme déguisé en refusant d’homologuer des titres français mais les démarches restent tout de même beaucoup plus simples au sein de l’UE.
En troisième position, c’est la protection sociale qui appréciée. S’il n’existe pas de règles européennes, globalement, les systèmes sociaux européens sont plus généreux et complets que ceux en dehors de l’espace commun. En sus, les droits acquis dans un pays sont reconnus en cas de retour en France. La carte européenne de droits sociaux est un élément rassurant par exemple.
L’Union européenne, la France et vous !
On le voit l’Union européenne, au fil des décennies, a réussi à construire un espace de paix et de prospérité commun à 27 peuples. Pour autant, son fonctionnement et sa place institutionnelle restent assez flous pour les Français, expatriés inclus.
Car si, les résultats électoraux le démontrent, les Français sont attachés à une souveraineté de la France, nos compatriotes expatriés expriment une volonté d’européanisation de nombreux pans de notre société.
Le grand changement de cette année, l’actualité internationale y poussant, c’est l’adhésion au projet de défense européenne. Parmi les 10 218 répondants, 58,47% d’entre eux, ont exprimé cette volonté.
Mais le premier thème où l’UE doit prendre le leadership, selon les répondants (61,71%), reste l’Économie. Les expatriés sont bien conscients que la dimension du marché européen est le premier atout de notre continent. Tous ensemble, nous restons, à 27, la première puissance économique. Ensuite, ce sont les problématiques communes qui s’imposent avec l’Environnement et la gestion des flux migratoires. Notons que les sujets sociaux, longtemps réservés au champ national, sont désormais aussi pensés au niveau européen. En tout cas pour plus d’un tiers des consultés.
Cependant, si l’envie d’Europe est là, c’est le fonctionnement de ce mille-feuilles qui inquiète les Français de l’étranger. Ils sont près de 70% à ne pas être satisfaits ou assez informés de la coopération entre les institutions européennes et le gouvernement français.
Au final, le bilan reste positif, puisque 47,92% ont pu bénéficier de l’adhésion de notre pays à l’Union européenne. Pour autant, le chemin reste long pour que celle-ci trouve sa place dans l’imaginaire collectif entre « bidule bruxellois » pour certains et nouvel Etat pour d’autres.
Auteur/Autrice
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Directeur de publication et rédacteur en chef du site lesfrancais.press
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