Les expatriés ciblés par les Pandora papers

Les expatriés ciblés par les Pandora papers

Le scandale des Pandora Papers initient une nouvelle chasse aux sorcières. Et comme à chaque fois, les expatriés sont montrés du doigt ! Mauvais citoyens qui fuient l’impôt… Cette caricature qui colle aux 3 millions de Français de l’étranger, on la doit à une poignée de nos compatriotes qui flirtent réellement avec l’illégalité.  

Pour arriver à leur fin, ces indélicats ont recours à des officines spécialisées. Dans le rapport émis par le Consortium International des Journalistes d’Investigation (ICIJ), les montages créés par Philippe Houman, avocat suisse et ancien conseil de Jérôme Cahuzac, sont révélés. On y découvre que lui aussi s’est très tôt installé à Dubaï. Depuis mai  2009, il a participé à la création de dizaines de sociétés offshore qu’il gère pour le compte de clients de plusieurs nationalités, dont des Français. Comme le révèle la Cellule Investigation de Radio France, les noms des bénéficiaires réels de Monfort Capital, la société de Philippe Houman, sont désormais connus.

Les sportifs français accros aux montages ?

Parmi  eux se trouvent des  Français expatriés, inconnus pour la plupart à l’exception de trois anciens footballeurs internationaux français qui sont passés par le club d’Arsenal. En 2010, ils apparaissent comme bénéficiaires de sociétés  immatriculées dans les Îles Vierges britanniques, dont les  administrateurs et actionnaires sont à chaque fois d’autres sociétés  basées dans les Îles Samoa et au Panama. Comme souvent dans ces  montages, l’opacité est de mise. 

Les trois footballeurs concernés résident en Angleterre depuis 2010 et semblent avoir utilisé ces sociétés pour ouvrir des comptes bancaires en Suisse. La somme de  leurs actifs dépasse les 17 millions d’euros, selon les chiffres retrouvés dans les Pandora Papers. Parmi les autres clients de Monfort Capital, on trouve un joueur professionnel de tennis bien connu.

600 Français

En tout, ce sont 600 Français qui sont épinglés par le rapport transmis aux autorités judiciaires. Les expatriés ne représentent qu’une petite fraction de cet ensemble. Et pourtant, une fois encore, ce sont les Français établis hors de France qui devraient servir de paratonnerre ?

Fraude et optimisation ? A ne pas confondre…

Car si certains fraudent, la majorité ont quitté la France pour construire une vie ailleurs. D’autres ont quitté le pays pour optimiser, il est vrai, leur revenu et obtenir un plus fort pouvoir d’achat.

L’exemple le plus simple et évident ? Les retraités qui touchés par la non-indexation des retraites, la hausse du coût de la vie, prennent le chemin de l’Espagne ou du Maroc afin de tout simplement profiter de leurs années en bonne santé. Doit-on les jeter en pâture sur la place publique parce qu’ils vont profiter d’opportunités comme le statut « RNH » au Portugal ou son équivalent en Italie ?

Parfois, il n’est même pas obligatoire de s’expatrier. Par exemple, les lois de défiscalisation dans l’immobilier (Pinel, Scellier, de Robien…), dans la retraite ou dans l’industrie, sont des mécanismes légaux voulus par l’État français pour inciter les contribuables à investir dans ces secteurs…

Heureusement, cette chasse aux sorcières s’éteindra, comme toujours, dans quelques jours. Les expatriés auront encore été caricaturés et les vrais fraudeurs trouveront un nouveau cabinet pour de nouveaux montages.

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