L’administration américaine a décidé d’imposer des droits de douane de 10 à 25 % sur les produits européens après qu’une décision de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) eut été rendue en faveur des États-Unis et contre l’UE concernant les subventions accordées à Airbus, un constructeur aéronautique européen.
Les droits de douane concernent les importations de produits de l’UE d’une valeur totale de 6,8 milliards d’euros, allant des fromages italiens aux vins français et au whisky écossais. Cette décision a suscité de vives réactions à travers l’Europe et menace d’accentuer les tensions commerciales transatlantiques.
A Bruxelles, la Commission européenne a déclaré que l’application de contre-mesures dès maintenant serait « contre-productive ». L’exécutif européen entend négocier et trouver une solution globale, et a ajouté que les consommateurs américains seraient les plus touchés.
À Berlin, le ministre des Affaires étrangères Heiko Maas a soutenu des propos durs contre les États-Unis. « L’UE devra maintenant réagir et (…) imposera probablement des droits de douane punitifs », a-t-il déclaré, notant que les États-Unis avaient rejeté l’offre de l’UE pour une solution à l’amiable et s’étaient plutôt engagés sur la voie de la confrontation.
L’Allemagne, pays qui dépend fortement de son industrie automobile, craint surtout l’introduction de droits de douane sur les voitures au cas où la guerre commerciale entre l’UE et les États-Unis venait à dégénérer.
À Madrid, les tarifs douaniers américains devraient porter un dur coup au secteur agricole. « Ce n’est pas une bonne nouvelle pour l’Espagne, en particulier pour le secteur agroalimentaire », a indiqué le ministre espagnol de l’Agriculture, Luis Planas.
Le ministère de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation, ainsi que d’autres départements et ministères publics, rencontreront dans les prochains jours tous les secteurs concernés par les tarifs. L’objectif sera de parvenir à un consensus sur la manière de réagir ou de répondre aux mesures américaines.
Rome : Le gouvernement italien a réitéré sa volonté de persuader le président américain de changer d’avis sur les tarifs punitifs, du moins sur les produits italiens. Le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, est à Rome pour les prochains jours. Dans deux semaines, le président italien, Sergio Mattarella, et le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio se rendront à Washington, où ils rencontreront également le président américain : « Nous ferons tout pour limiter les dommages supplémentaires », a déclaré le Premier ministre, Guiseppe Conte, ajoutant qu’ils travaillaient également sur un plan visant à garantir une indemnisation au niveau européen.
Zagreb ne s’attend pas à un impact énorme : « Sur la base des informations dont nous disposons, nous pensons que les nouveaux droits de douane imposés par les États-Unis sur les produits en provenance de Croatie n’auront pas d’impact direct significatif sur les exportations croates vers les États-Unis ni sur l’économie croate », a déclaré la Chambre de commerce croate dans un communiqué.
À Prague, l’impact des droits de douane américains sur certains produits ne devrait pas dépasser une perte de 40 millions d’euros pour les entreprises tchèques, ont déclaré des analystes, ajoutant que la véritable menace était l’accentuation des tensions entre l’UE et les États-Unis, affirment-ils.
Enfin à Paris, un des principaux états visés, avec son vin taxé à 25%, la colère gronde. Le Ministre de l’Economie, M. Le Maire, essaie de coordonner ses homologues européens pour que l’Union européenne réagisse avec force et rapidement à cet acte de guerre commerciale.
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