Les 140 ans de l'Alliance française

Les 140 ans de l'Alliance française

L’Alliance Française célèbre ses 140 ans cette année. 140 ans avec toujours un objectif : la diffusion et l’apprentissage du français, dans les différents pays.

Elle fait partie des acteurs majeurs de la Francophonie, véritable instrument de diffusion de la langue française à travers le monde, elle est aujourd’hui au cœur d’un documentaire diffusé sur TV5MONDE.

Depuis 1883

La « première ONG culturelle du monde » a fêté ses 140 ans, ce vendredi 21 juillet lors d’une cérémonie avec Emmanuel Macron. Initialement créée pour servir des intérêts coloniaux en 1883, l’Alliance française, réseau de plus de 800 centres implantés dans 136 pays des cinq continents, compte aujourd’hui un demi-million d’étudiants, réunis autour de l’apprentissage du français.

©AFP/Reuters

À sa création en 1883, l’Alliance française a pour but de propager « la langue française dans les colonies et à l’étranger », dans une démarche « civilisatrice » propre au vocabulaire colonial de l’époque. Créée par Paul Cambon, chef de cabinet du ministre Jules Ferry, et l’universitaire Pierre Foncin, le siège de l’association s’installe à Paris, boulevard Saint Germain, avec un statut apolitique et non religieux. Ce modèle s’inspire de celui de l’Alliance israélite universelle, fondée par Adolphe Crémieux dans la capitale en 1860 pour promouvoir et diffuser la culture juive dans le monde.

Outil de soft power

L’Alliance française ouvre en 1884 à Barcelone, puis au Sénégal et à l’Île Maurice, la même année. De nouveaux centres voient le jour par la suite à Pondichéry, en Inde, en 1886, puis à Melbourne, en Australie, en 1889. Au début du siècle dernier, l’Alliance française comptait 450 comités à l’étranger, dont 13 dans l’empire ottoman.

Nouvel outil de « soft power » après la défaite française de 1870 face à la Prusse, cette association officie comme véritable « organisme diplomatique officieux », pour « guider tout au long du XXe siècle l’action culturelle de la France à l’étranger », décrivait François Chaubet, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Paris-Nanterre, dans la Revue historique. La diffusion de la langue française constitue par ailleurs un moyen de conquérir de nouveaux marchés, dans une « rhétorique néomercantiliste ».

Statut de droit local

Après la première guerre mondiale, le réseau d’alliances est placé sous la tutelle du quai d’Orsay, mais l’initiative de leur création et de leur gestion est laissée aux ressortissants de chaque pays. Les différentes alliances sont en outre indépendantes financièrement, bien que subventionnées en partie par l’État français. Le vol des archives du siège de l’Alliance à Paris par les Allemands, en 1940, limite la documentation sur les centres créés antérieurement à la seconde guerre mondiale.

Une fondation créée en 2007

Après 1945, dépassant leur vocation première d’outil au service des intérêts coloniaux, ces centres d’apprentissage et de rayonnement de la langue française ne cessent d’ouvrir partout dans le monde. Lors du 75e anniversaire de l’association, le général de Gaulle saluait ainsi cette « ambassadrice permanente », « au-dessus des difficultés, des divisions et des critiques ». À l’occasion du centenaire de sa création, en 1983, François Mitterrand était désigné président d’honneur et un congrès mondial organisé à Paris.

En 2007, une Fondation Alliance française est créée, dans le but de mieux réguler et coordonner les différents établissements à travers le monde. Ce réseau, qui s’inscrit dans les orientations culturelles générales du ministère des Affaires étrangères, permet aujourd’hui de délivrer des diplômes de langue, reconnus par l’Éducation nationale en France, ainsi qu’au niveau européen.

Regardez l’intervention du Président de la République

Regardez l’interview de Marc Cerdan, le directeur général

Regardez l’interview du réalisateur du documentaire, Jean-Pierre Bertrand

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