On reçoit, aujourd’hui, veille du lancement du vote en ligne pour les élections législatives partielles, Caroline Traverse, avocate de profession, elle a été investie pour représenter le parti présidentiel dans la IXème circonscription des Français de l’étranger couvrant les pays du Maghreb (Algérie, Libye, Maroc, Tunisie) et l’Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, Cap Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Sierra Leone).
Une élection annulée à cause du vote en ligne
Souvenez-vous, nous étions le 27 mai 2022 à midi, les bureaux de vote en ligne ouvraient, et pourtant de nombreux Français de l’étranger n’avaient toujours pas reçu leurs identifiants ou les avaient reçus en double (avec deux identifiants et deux mots de passe différents). La raison : des erreurs dans l’organisation mais aussi des incompatibilités avec les opérateurs de certains pays comme, dans ce cas, en Algérie.
Des problèmes qui ont, à un moment, remis en cause la poursuite du vote en ligne alors que ce dernier est un outil majeur pour les électeurs dispersés dans des circonscriptions de la taille de plusieurs pays. Et ils sont souvent très vastes dans cette région du monde. Mais finalement Docapost, le prestataire, a réussi à trouver une disposition qui devrait assurer la bonne tenue du vote cette fois.
C’est dans ce contexte que Caroline Traverse saisit l’opportunité de se présenter face aux suffrages des Français de la IXème circonscription.
Dans le podcast ci-dessous, on fait le point avec elle sur la décision de l’élection par le Conseil constitutionnel, on se penche sur les problématiques de la circonscription et les combats qu’elle veut porter à l’Assemblée nationale !
Ecoutez le podcast avec Caroline Traverse
Le cas M’jid El Guerrab
Après avoir fait le point sur le vote en ligne, on attaque le podcast en évoquant la candidature de M. M’jid El Guerrab, ancien député, élu en 2017 avec l’étiquette « En marche », condamné à l’inéligibilité en 2022, il a fait appel et peut donc se présenter.
Un opposant qui n’inquiète pas la candidate Renaissance, en effet, Caroline Traverse est une femme enracinée dans la circonscription, avec 14 ans passés entre le Sénégal et la France. De plus, elle nous rappelle que si M’jid El Guerrab était condamné en appel, il serait automatiquement démis de son mandat en cas de victoire.
Pour elle, sa participation truque le jeu de la démocratie. En effet, les article LO 136 et 178 du code électoral sont très clairs : « Sera déchu de plein droit de la qualité de membre de l’Assemblée nationale celui dont l’inéligibilité se révélera après la proclamation des résultats et l’expiration du délai pendant lequel elle peut être contestée ou qui, pendant la durée de son mandat, se trouvera dans l’un des cas d’inéligibilité prévus par le présent code. La déchéance est constatée par le Conseil constitutionnel à la requête du bureau de l’Assemblée nationale ou du garde des Sceaux, ministre de la Justice, ou, en outre, en cas de condamnation postérieure à l’élection, du ministère public près la juridiction qui a prononcé la condamnation. »
Karim Ben Cheïkh
On n’évite pas de parler du député sortant, Karim Ben Cheïkh, qui pourrait bénéficier du climat social en France pour confirmer son élection, l’occasion pour nous de recueillir la position de Caroline Traverse sur la réforme des retraites.
Mais avant, la candidate Renaissance a voulu revenir sur les conditions de son élection en juin 2022 et en particulier de l’effet lié à la vague « mélenchoniste » tandis que Mme Moreno a été investie au dernier moment et qu’elle est arrivé sur un territoire où les militants, à l’époque, étaient divisés.
Concernant la réforme des retraites, si elle concède que celle-ci n’est pas « glamour« , elle rappelle qu’Emmanuel Macron l’avait inscrite dans son programme. Pour la candidate Renaissance, la démocratie a été pleinement appliquée dans le cadre de notre constitution et les électeurs n’ont pas été pris par surprise puisque celle-ci avait été annoncée.
Enfin, elle s’attarde sur la situation des Français expatriés dans sa circonscription, qui finalement sont peu concernés par la retraite française, mais qui ont besoin d’être soutenus pour construire eux-même leurs revenus pour leurs vieux jours.
La débancarisation et les impôts
Et pour atteindre cet objectif, elle veut travailler à renforcer le droit au compte bancaire en lui ajoutant un droit au financement. Car pour Caroline Traverse, une de meilleurs voies pour établir des sources de revenus indépendantes c’est de faciliter l’acquisition de biens locatifs à nos compatriotes hors de France.
Et parmi les freins qu’elle identifie, c’est aussi, évidemment, la discrimination dont sont victimes les expatriés hors de l’Union européenne qui sont assujettis, eux, à la CSG/CRDS. Un combat qu’elle désire elle-aussi mener à l’Assemblée nationale.
L’Education
Dans la deuxième partie du podcast, nous nous penchons sur les problématiques spécifiques de la IXème circonscription et en premier l’éducation et l’apprentissage du français.
On revient avec elle sur la situation en Algérie qui a réduit drastiquement la place du français dans les écoles publiques, mais on évoque aussi la situation au Maroc, un des premiers pays en matière d’implantation d’établissements français.
Elle lie d’ailleurs ce thème à celui des visas, en effet Caroline Traverse regrette que certains élèves non-français, qui ont pourtant suivi leur scolarité au prix de lourds sacrifices financiers des familles dans les établissements français, ne peuvent poursuivre leurs études en France, faute de visas. Elle expose dans le podcast les pistes qu’elle compte suivre si elle est élue.
« Sur la politique des visas, on n’est pas cohérent, et quand on ne l’est pas, on doit le devenir. »
Caroline Traverse, candidate Renaissance dans la IXème circonscription
La situation du Sahara Occidental
Alors que les opposants se concentrent sur une éventuelle position pro Front Polisario, acteur du conflit larvé dans la région marocaine séparatiste du « Sahara Occidental », sur la base d’articles publiés dans les médias marocains, Caroline Traverse a tenu, avec vigueur, à rétablir la vérité. Premier élément, Caroline Traverse précise qu’elle n’a jamais soutenu Madame Leïla Aïchi
En fait, elle ne soutient ni l’une ou l’autre partie, elle indique « savoir rester à sa place », une attitude qu’elle appliquera aussi à son mandat, car ce domaine n’appartient pas au corps législatif.
« Ce n’est pas aux députés de prendre des positions sur ces sujets, c’est le rôle de l’exécutif. »
Caroline Traverse, candidate Renaissance dans la IXème circonscription
Caroline Traverse s’étonne par contre que les propos antisémites tenus dans certaines chroniques du Président du Comité de soutien de Mjid El Guerrab et autres dérives, notamment l’inégibilité et les conséquences de cette dernière en cas de confirmation, des soutiens de M’jid El Guerrab et de Mjid El Guerrab lui même ne soient pas autant médiatisés.
La fraude aux allocations sociales
Dans la dernière partie du podcast, on revient sur la « chasse aux expatriés fraudeurs » que veut lancer Gabriel Attal, le ministre du Budget.
Caroline Traverse réagit avec vigueur à cette question qu’elle a pris à coeur, pensant que nous visions les Français maghrébins. La rédaction, bien évidemment, ne cible pas cette population, c’est la Cour des comptes dans son rapport de 2021 qui s’étonne du nombre de centenaires touchant une retraite française et qui sont expatriés en Algérie, au Maroc et en Tunisie. D’autres rapports viennent compléter ce constat, mais évidemment les pays du Maghreb ne sont pas les seuls concernés.
Une fois cette précision apportée, Caroline Traverse exprime sa solidarité avec le ministre du Budget, car toute fraude ne peut être acceptée et elle rappelle une évidence, à savoir que quand on est résident d’un pays on ne peut toucher les allocations de l’autre même si on dispose de la nationalité.
« Frauder ce n’est pas bien, c’est à notre détriment à tous »
Caroline Traverse, candidate Renaissance dans la IXème circonscription
Pour elle, les cas de fraudes sont souvent le fait d’experts de la roublardise qui fraudent dans chaque pays. Elle est plus alertée par la complexité des démarches, comme pour la bourse scolaire, qui peuvent submerger les citoyens et les pousser à y renoncer.
Pour finir, elle expose une corrélation intéressante, que peu de candidats osent, entre le CSG/CRDS et les aides sociales. Comme Caroline Traverse le rappelle, cet impôt finance la solidarité nationale et pourtant les résidents hors de France n’en bénéficient que très peu. Une approche qu’elle pourra argumenter sur les bancs de l’assemblée en cas d’élection.
Ses combats
On conclut ce podcast en faisant un point sur son programme. Disponible sur son site, il est riche et s’articule autour de plusieurs axes :
- Education
- Politique des visas
- Débancarisation
- Couverture santé
- Travailler sur les conflits de lois qui frappent les bi-nationaux (exemple : être résident en Algérie ou au Maroc peut entraîner l’interdiction de détenir un compte bancaire hors de leur espace bancaire)
Elle détaille toutes ses ambitions dans le podcast et la méthodologie qu’elle compte appliquer pour y arriver.
Une candidature passionnée
Caroline Traverse est une passionnée de droit mais est aussi une femme engagée qui travaille intensément à faire vivre les lois, et elle souhaite par cette candidature les faire évoluer pour s’adapter à notre nouvelle société et aux situations des Français de l’étranger désormais très nombreuses et diverses.
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